C’est l’histoire d’un skieur qui a décidé de devenir immense durant 49,79 secondes. Suffisant pour décrocher l’or olympique, et nous pourrir les fêtes de fin d’année au moment où nous écrivons ces mots. Son nom ? Clément Noël.
Le slalom et la FFL, souvenirs radieux de 2018
Durant toute la quinzaine, le ski alpin avait épargné la FFL. Pas une seule médaille d’or en descente, lors du combiné, du Super-G ou encore en géant. Il aura fallu attendre la dernière épreuve individuelle de ski alpin pour que le château de cartes s’écroule.
Pourtant, cette épreuve a toujours été chère à la FFL, surtout lors des JO précédents à Pyeongchang. Sur le slalom, la délégation française n’avait laissé aucune chance aux autres. Clément Noël, Alexis Pinturault et Victor Muffat-Jeandet avaient monopolisé les places d’honneur. Quatrième, cinquième et sixième, notre triplé à nous.
Miss you bae pic.twitter.com/DdXlHbaL0T
— Fédé 🇫🇷 de la Lose (@FFLose) February 16, 2022
Clément Noël, la manche d’une vie
Le slalom est une épreuve hautement technique. La moindre faute du skieur est fatale. Il faut trouver le juste milieu entre attaque et précision. Et à ce petit jeu, c’est l’Autrichien Johannes Strolz qui domine la première manche, devant les Norvégiens Henrik Kristoffersen et Sebastian Foss-Solevåg. Et ce, pour une poignée de centièmes. Le ski qu’on aime. Derrière, Clément Noël se hisse au 6e rang. Pinturault n’est lui que 15e à plus d’une seconde. Le seul qui nous fait honneur.
D’ailleurs, Alexis récidive lors d’une seconde manche safe de sa part. Zéro prise de risque, et une 16e place finale à plus de 2 secondes du vainqueur. Répondre présent le jour J, la marque des (très) grands. En ce qui concerne Clément Noël, la seconde manche est tout bonnement catastrophique. Le Vosgien réalise un slalom de folie sur un tracé ardu. Un de ces moments où vous posez votre cerveau et vous mettez en pilotage automatique. Clément récupère la première place, et attend patiemment le départ des meilleurs de la première manche. Il a beau faire frisquet sur la piste, cela ne nous empêche pas de suer comme jamais devant tant d’enjeux.
Il ne reste plus que 3 prétendants à s’élancer, et Clément Noël est toujours en tête. Seulement voilà, les trois skieurs qui s’apprêtent à dévaler la piste sont des plus redoutables. À commencer par Sebastian Foss-Solevåg, champion du monde du slalom en 2021. Le Norvégien donne tout ce qu’il a, mais le chrono nous inflige une claque monumentale : Noël colle 1 seconde à Foss-Solevåg, qui ne fait pas mieux que 3e. Clément est désormais certain de décrocher une médaille. Premier coup dur, mais pas le dernier.
Noël nous fout les boules
C’est désormais au tour de Henrik Kristoffersen de s’élancer. Contrairement à son compatriote, le Norvégien distance le Français sur le début du parcours. Nos pupilles se dilatent au fil du slalom, avant de se refermer soudainement. Kristoffersen explose en vol à la fin du parcours et se mange 1,16s dans le casque. Ce sera la médaille en chocolat pour le Scandinave.
Il ne reste désormais plus qu’une seule chance pour éviter à Clément Noël de commettre le pire. L’irréparable. Meilleur temps de la 1ère manche et champion olympique du combiné la semaine précédente, Johannes Strolz peut être notre héros. Tous les espoirs de la FFL reposent sur les épaules de l’Autrichien. Après Johannes Klaebo au ski de fond et Johannes Boe au biathlon, Strolz peut être le troisième Johannes à faire barrage aux Français. Mais comme tous les autres concurrents, l’Autrichien se prend 1 seconde sur la ligne d’arrivée. C’est le tarif.
Clément Noël devient seulement le troisième Français de l’histoire à être champion olympique du slalom, après un certain Jean-Claude Killy et Jean-Pierre Vidal. On pourrait vous faire une myriade de blagues sur Noël et le cadeau qui sent le sapin, mais nous n’avons pas le cœur à rire.
Bon okay, on n’a pas résisté.
C’est peut-être Noel pour vous, mais ça nous met dans une ambiance de la Toussaint ici.
— Fédé 🇫🇷 de la Lose (@FFLose) February 16, 2022
Les raisons de notre choix
Les +
- Sixième au terme de la première manche, Clément Noël nous a infligé notre poison préféré : l’espoir-désillusion.
- Aucun Français n’avait décroché l’or olympique sur le slalom depuis 2002. Mettre fin à cette série de 20 années de bons et loyaux services est tout simplement inadmissible.
Les –
- Le souvenir de 2018, et sa 4e place devant Pinturault et Muffat-Jeandet, reste dans nos mémoires.
- Les prochains Jeux olympiques d’hiver auront lieu dans plus de 3 ans. 3 ans de paix et de prospérité en perspective.