Dans l’histoire du sport français, il y a des compétitions qui ont traumatisé des générations entières de supporters. Un peu comme le France – Bulgarie en 1993 et le but inattendu de Emil Kostadinov. Au basket, point de bourreau bulgare, mais grec. Son nom ? Dimítris Diamantídis.
Comme c’est le cas pour de nombreux événements dans l’histoire, le contexte possède une place de choix pour bien saisir l’importance du moment. Le 25 juin 2004, l’équipe de France de football se fait éliminer lors des quarts de finale de l’Euro par la surprenante sélection grecque. La France commence dès lors à nourrir un léger ressentiment envers le peuple hellénique. Mais ce n’est rien comparé à ce qui va suivre un an plus tard, lors des Championnats d’Europe de basket 2005.
Un Eurobasket magnifiquement lancé
Dès le premier match de la compétition des Bleus, la Grèce se met en travers de son passage. Une défaite 64-50 attend les Bleus à l’arrivée, histoire de lancer à la perfection le tournoi. Suivent alors une victoire contre la Bosnie-Herzégovine (79-62) et un nouveau revers face à la Slovénie (68-58). Trois matchs, deux défaites, et la dernière place qualificative du groupe obtenue. La confiance est à son maximum.
La France doit disputer les barrages pour accéder aux quarts de finale. Pour y parvenir, les Bleus doivent affronter la Serbie-et-Monténégro, qui n’est autre que le pays hôte de la compétition. Les Tricolores se sortent du piège serbe tant bien que mal (74-71) et atteignent les quarts. Face à eux, les Français vont retrouver une nation qui leur réussit plutôt bien ces derniers temps ; la Lituanie. En 2013, les Français remporteront le premier Eurobasket de leur histoire face à ces mêmes Lituaniens, mais ils ne le savent pas encore. Le match est une légère correction (63-47) et permet aux Bleus de goûter aux demies.
Ironie du sort, la France croise à nouveau la route de la Grèce. Après avoir connu deux mésaventures en l’espace d’un an seulement, les Bleus ont tous les ingrédients nécessaires pour se venger du mieux qu’ils peuvent. Lol.
Le lancer franc des Bleus, cet allié de la FFL
La rencontre est très serrée puis, à 47 secondes du terme, les Bleus se démarquent au pire des moments. Ces derniers mènent 62-55. Une avance abyssale quand on connaît la difficulté de marquer des points en fin de match face aux défenses européennes rugueuses. Auteur de 20 points dans la partie, Tony Parker a la possibilité de faire grossir ce matelas sur la ligne des lancers francs ; deux échecs. S’ensuit une perte de balle du meneur qui permet aux Grecs de signer un 5-0. Écartez-vous, TP est dans la place.
Les Bleus ne mènent plus que 62-60. Puis 64-62. Antoine Rigaudeau se retrouve sur la ligne des lancers francs, mais ne réussit qu’une seule de ses deux tentatives : 65-62. Sur l’engagement grec, Boris Diaw commet une faute bien évitable. Au lieu de faire fondre le chrono, l’intérieur français envoie directement les Grecs sur la ligne des lancers francs. 65-64. Merci Boris.
Un ange nommé Dimítris Diamantídis
Une nouvelle fois, Antoine Rigaudeau doit effectuer deux lancers francs. Et encore une fois, il en rate un sur deux. 66-64, il reste 11 secondes à jouer. Alors peut-être. Les Grecs foncent vers le panier français, puis Dimítris Diamantídis est servi derrière la ligne des trois points. Diamantídis fait fi de la tentative de contre de Tony Parker, et envoie un panier à trois points glacial : 66-67. Le tout à trois secondes du terme, de quoi faire lever la Belgrade Arena. L’ultime tentative de Rigaudeau face à trois joueurs grecs au milieu du terrain ne donne bien évidemment rien. La France est éliminée en demi-finale. Avec ce qu’il faut de regrets.
The biggest shot in #EuroBasket history? 👀
The @HellenicBF 🇬🇷 legend Dimitris Diamantidis celebrates his 4️⃣1️⃣st birthday today! 🎉 pic.twitter.com/F8faI7eYb6
— #EuroBasket 2022 (@EuroBasket) May 6, 2021
“C’est le pire souvenir de ma carrière” M. Gelabale
La France décroche tout de même la médaille de bronze, en surclassant l’Espagne pour le match de la 3e place (98-68). On vous avoue qu’on pardonne à moitié nos Bleus pour cette correction face aux Espagnols.