Si le terme de « remontada » est entré dans le Larousse en 2021, un autre mot fait également son effet ; la presqu’remontada. Et à ce petit jeu, l’Olympique de Marseille nous en a proposé une sublime en Coupe de France 2000. L’auteur du quasi-craquage ? L’incroyable FC Gueugnon.
La saison 1999-2000 de l’Olympique de Marseille est sans doute l’une des plus pourries du club sur ces dernières décennies. Si le passage en deuxième division au milieu des années 90 avait son petit côté savoureux, le passage à l’an 2000 a été un fiasco total. Comme l’en atteste le parcours de l’OM en Coupe de France lors de cette saison. Difficiles vainqueurs 1-0 en 32es de finale de l’Entente sportive Segré Haut-Anjou, pensionnaire de CFA, on sent très bien que le gros dérapage est à venir pour les Marseillais. Et ce dernier va même arriver en courant dès le tour suivant.
En effet les Olympiens sont confrontés à un autre club mythique de notre charmant pays ; le Football Club de Gueugnon. Si le club a connu son âge d’or lors du passage de la star Tony Vairelles, la saison 1999-2000 est à jamais gravée dans son histoire. Pour son sacre en Coupe de la Ligue face au PSG en finale ? Que nenni. Un autre tour de force, bien moins connu, a été réalisé par les Gueugnonnais cette année-là ; faire subir l’une des premières presqu’remontadas à un club français.
L’une des premières car en 1994, l’Olympique de Marseille nous offrait déjà un amour d’espoir volatilisé en Coupe UEFA face au FC Sion :
Le résumé du match OM – Gueugnon
Dès l’entame du match, Amara Traoré est trouvé absolument seul dans la surface de réparation et ouvre le score. Avant de récidiver 10 minutes plus tard, une nouvelle fois à 1 mètre 50 des cages marseillaises. Pippo Inzaghi est relégué au rang de renardeaux des surfaces. Mais le club de Ligue 2 ne s’arrête pas en si bon chemin. Et continue sa promenade au Vélodrome.
Si Nicolas Esceth-N’Zi plante le troisième but à l’heure de jeu, la cerise sur le gâteau intervient à la 68e minute de jeu. À la conclusion d’un sublime jeu en triangle, le milieu de terrain Cédric Chabert envoie une praline à 40 mètres des buts. Lucarne. 4-0. Les supporters marseillais commencent à ôter les banderoles des tribunes et à débrancher la sono. On vit un moment unique dans l’histoire.
Mais dans la minute qui suit, la révolte olympienne sonne. Sûrement par peur de devoir une nouvelle fois sortir du stade dans le coffre d’une voiture. Lancé en profondeur, Florian Maurice prolonge le ballon au fond des filets. 4-1. Les supporters marseillais n’ont même pas le temps de continuer à insulter leurs joueurs qu’un second but est inscrit. 4-2. Alors peut-être. Les yeux des spectateurs commencent à briller, les chants font de plus en plus de bruit, les encouragements s’intensifient. Il n’y a plus aucun doute ; l’espoir commence à renaître chez les supporters de l’OM. Et c’est là que nous entrons en jeu.
Une nouvelle fois, l’espoir nous sauve
On joue les ultimes minutes du temps réglementaire. Quand sur un corner, Yannick Fischer permet aux Marseillais de revenir à 4-3 à la 87e minute. Le stade est en fusion. Les fumigènes sont craqués de part et d’autre de l’enceinte. Et si l’OM parvenait à remonter un retard de 4 buts en l’espace de seulement 20 minutes ? Et si rien du tout. L’OM est éliminé de la Coupe de France par Gueugnon. Au Stade Vélodrome. Leur remontada s’arrête là. Tout ça pour ça.
« Je suis à la fois en colère et déçu de leur comportement et de leur état d’esprit » B. Casoni
Totalement d’accord avec le coach olympien. Depuis quand on se fait des frayeurs comme ça en revenant quasiment au score en toute fin de match ? Un peu emporté par ses propos, l’entraîneur marseillais tente malgré tout d’apaiser la situation.
« Quand on n’est pas bon, on travaille et on ferme sa gueule » B. Casoni
À sa manière.