MLS | Higuain et l’American Nightmare – FFL


10 Décembre 1987. Brest. Tandis que la ville subit son 344e jour annuel de pluie, elle devient, par le plus grand des hasards, le berceau d’une naissance divine. Non pas celle de Diego, ni même de Léo. Mais du petit Gonzalo. Pas de bol pour Brest. Au mauvais endroit au mauvais moment, comme on dit. Higuain a vécu seulement dix mois dans le Finistère, mais suffisant pour qu’il chope le caractère trempé des côtes armoricaines. Machine à marquer dans tous les championnats où il est passé, il marque cependant le pas depuis 2018. Une chute qui ne s’arrête pas. Qui ne s’arrête plus. Jusqu’à se faire victimiser au pays des Big Mac, où il se sent comme chez lui.

Été 2018 : le début de la fin

10 Juillet 2018. Cristiano Ronaldo arrive en trombe du côté de Turin. Entre CR7 et Higuain, la question est vite répondue : Gonzalo est envoyé au Milan AC pour récupérer un autre exilé, Leonardo Bonucci. En Lombardie, les buts se font aussi rares que les français en deuxième semaine de Roland-Garros pour « Pipita » (qui au passage ne veut pas dire pépite, mais qui est le diminutif du surnom de son père footballeur, « Pipa » dit la pipe).

Après avoir foiré son passage à Milan, Higuain choisit de rompre son prêt et de fuir en Angleterre. Ce qui lui vaudra d’ailleurs l’ire de Matteo Salvini : « Je suis content que Higuain soit parti et j’espère qu’on ne le reverra plus jamais à Milan parce que vraiment, il s’est comporté de manière indigne. Sans lui, le Milan AC est devenu extrêmement compétitif ».

Mais son passage dans le nord de l’Italie n’est que le hors-d’œuvre. En effet l’Argentin ne compte pas changer ses habitudes à Chelsea, où il retrouve son ancien entraîneur Maurizio Sarri. Son passage à Londres est mythique : cinq petits buts en Premier League, et une dispute avec David Luiz lors de l’échauffement quelques minutes avant la finale de la Ligue Europa contre Arsenal. Ce qui a eu le mérite de provoquer la colère du coach italien, qui a littéralement quitté le terrain. Et de convaincre les dirigeants anglais de ne pas le conserver.

Été 2019 : Higuain n’engrange plus les buts mais les kilos

« Ils ont payé plus de 90 millions pour lui et il est arrivé comme un goret » R.Prosinecki, ancien joueur du Real Madrid

C’est désormais SA marque de fabrique. Revenir à l’entraînement avec des kilos en trop. Et il n’en est pas à son coup d’essai. Il est déjà coutumier du fait en 2016 lors de son arrivée à la Juve en provenance de Naples. À l’époque, l’ancien joueur Robert Prosinecki n’hésite pas une seule seconde à dégainer : « Il est plus gros que moi ».

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Mais Pipita remet ça. Tandis que le confinement est passé par là, Higuain s’est vu enfermé pendant deux mois sous le même toit que son frigo. On pouvait craindre le pire. Et le pire est arrivé. Un surpoids dans les règles de l’art pour la reprise. Et une déchirure aux ischio-jambiers seulement deux semaines plus tard. Blessure très fréquente chez les athlètes ayant une mauvaise hygiène de vie. Foutus burgers.

Du haut de ses huit buts en championnat, Gonzalo n’était pas vraiment en position de force pour réclamer une augmentation. Il a donc fait ses adieux à la Vieille Dame le 17 septembre dernier en résiliant son contrat à l’amiable, un an avant la fin de celui-ci. Pour signer où ? À l’Inter. La mauvaise blague de son agent ne passe toujours pas chez Higuain…

Été 2020 : Higuain et le rêve cauchemar américain

Avec le statut de joueur le mieux payé de la MLS, et un salaire estimé entre 7 et 8 millions d’euros par an, l’Argentin avait clairement la pression pour sa première. Opposé à Philadelphie, l’Inter Miami a complètement bazardé son match. Mené 2-0 à 15 minutes du terme, les floridiens bénéficient toutefois d’un pénalty pour tenter de recoller au score. Bien tenté.

« Cinq joueurs étaient sur moi, c’est de la provocation » G. Higuain

Pipita se charge de le frapper. Une praline de District à droite du montant. Et ce sont tous les défenseurs qui viennent chambrer l’Argentin en l’encerclant. Higuain vrille et commence à donner des coups de torse sur ses adversaires tout en les insultant. La scène est mémorable.

Gonzalo se défend : « J’ai senti que c’était un manque de respect et j’ai réagi. Je crois au fair-play. Je suis une personne émotive et je ne pouvais ni l’accepter, ni le tolérer ». Son raté a néanmoins entraîné la chute de Miami qui s’est finalement incliné 3 à 0. Les Floridiens occupent désormais l’avant-dernière place de la Conférence Est.

Lors de son arrivée à Miami, le directeur sportif du club Paul McDonough a déclaré, tout sourire : « Nos propriétaires ont toujours eu pour but de faire venir des joueurs d’élite qui ont pour ambition de marquer l’histoire du football en Amérique du Nord. On a trouvé ça avec Gonzalo ».

On confirme.