Preview Ligue 1 20/21 | Stade de Reims, une certaine idée du champagne


Stade de Reims - FFL

Ils ne sont pas nés, ceux qui égaleront les Rémois. D’abord pour avoir couronné tous les rois de France. Ce qui, au final, reste quand même la lose la plus historique de notre pays. Plus de 1 000 ans pour finir avec François Hollande… Et puis, loin d’être rassasiés, ils réussissent ensuite au 20e siècle avec le Stade de Reims la plus belle des conquêtes : deux défaites en quatre ans en finale de Ligue des champions, les deux face au Real Madrid. Dont la deuxième avec sa star passée de l’autre côté, Raymond Kopa.

Plus récemment, le Stade de Reims s’est encore ancré dans la légende en permettant à Cédric Fauré de rayonner, autant sur le terrain qu’en boîte de nuit. Et surtout, surtout, en offrant à Marvin Martin son premier but pro après plus de cinq ans et demi de disette. Du 18 mars 2012, à Sochaux, au 27 novembre 2017. C’était en Ligue 2, mais on le compte quand même. Il n’y en a plus eu d’autre.

Les vrais supporters rémois restent forcément nostalgiques de cette époque dorée, guidée par le nouveau Raymond Kopa.

La saison dernière du Stade de Reims

Reims n’avait pas connu un exercice si pénible depuis… 1976. Une bien triste confirmation, puisque cette décevante sixième place faisait déjà écho à la huitième de la saison dernière. Paradoxalement, dans leur malheur, les Champenois nous ont permis de profiter à de nombreuses reprises de leur fameux breuvage ancestral. Quel remarquable sacrifice que d’aller battre le PSG au Parc. Et il y a deux semaines encore, profiter de la défaite de l’OL aux tirs au but, en Coupe de la Ligue, pour souffler à Jean-Michel Aulas la place en Coupe d’Europe. Les loses appellent aussi les victoires, nous n’en avons jamais été dupes. Il est difficile d’en vouloir au Stade de Reims, tant il a su travailler auparavant dans la discrétion. Nul doute que la sortie progressive du top 10 aurait été une juste récompense en cas de poursuite de la saison, avec l’avant-dernière attaque de Ligue 1 derrière Toulouse (26 buts). Et la deuxième défense d’Europe derrière le Real (21), mais tout ne peut pas être parfait.

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Le joueur à suivre

Les circonstances de son arrivée, déjà, posent le décor. Bloqué au Kosovo, le pays ne faisant pas partie de l’Union Européenne, Valon Berisha a failli rater le train – ou plutôt l’avion – rémois juste à cause de ça (selon les indiscrétions du Parisien). Le Stade de Reims a encore contourné la lose, comme trop souvent ces derniers temps… Mais il faut savoir manger son pain noir pour revenir plus fort. Né en Norvège et international kosovar, Valon Berisha a joué 11 matchs en 18 mois avec la Lazio. On vous laisse faire la moyenne mensuelle. Il faut bien l’admettre, le besogneux David Guion n’a pas beaucoup de hauts potentiels dans son effectif. Alors nous prenons ce pari. On suivra aussi de près les deux recrues belges, avant tout parce qu’elles sont belges (et un peu pour leurs patronymes), Thibault de Smet et Wout Faes. L’attaquant grec Anastasios Donis, 20 matchs et pas un but pour sa première saison, n’est pas à négliger non plus. Attention enfin à Boulaye Dia, grosse cote mais suivi par l’OM. Un excellent signe, en général.

Il va nous manquer

Autant on hésite et on tâtonne sur la pépite à venir, autant il n’y a aucun doute sur celle qui laissera un vide immense. Jacques-Alaixys Romao, alias le boucher togolais pour les intimes, a rompu son contrat dans une nouvelle expression inventée par le Stade : le « respect mutuel ». « Nous aurons plaisir à recroiser sa route », précise encore le club sur Twitter. La véritable traduction étant : « Il vaut mieux l’avoir chez soi que chez les autres, nous espérons que les tibias de nos joueurs n’auront pas à le recroiser. » Jacques-Alaixys Romao (36 ans), c’est une carrière lancée de la plus belle des façons à Toulouse, son club formateur où il n’aura joué qu’un match pro : une défaite 3-0 à Schiltigheim en Coupe de France, en 2003. C’est le joueur qui commet le plus de fautes en Ligue 1, en 2009 à Grenoble comme en 2012 à Lorient. Encore dans le top 10 la saison dernière, c’était un modèle de régularité. On en reprendrait bien encore un peu.

Notre pronostic rêvé pour le Stade de Reims

Grosse fin de calendrier à anticiper pour les Rémois : Lyon, Rennes (bon, finalement ça va), Nice, Marseille, Monaco et Paris dans les 10 dernières journées. Heureusement il y a Bordeaux en feu d’artifice. Se sauver à la maison face aux Girondins dans l’« alcoolico » et les envoyer en Ligue 2 par la même occasion, que demander de mieux ? Si ce n’est un zéro pointé en Ligue Europa, qu’on attend aussi de pied ferme. Toute entorse à la tradition française commencerait à faire un peu beaucoup.


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