VI Nations 2011 | Tous les chemins de la lose mènent à Rome


Joie Italie - 12.03.2011 - Italie / France - Tournoi des 6 Nations -Rome

Plus de 10 ans après, le monde du rugby en rit encore. Non pas du coup de coude de Vahaamahina, trop mainstream. Non, nous parlons bel et bien ici de ce Tournoi fantastique des VI Nations 2011. Tandis que nous approchions de la Coupe du Monde en Nouvelle-Zélande, le XV de France allait s’illustrer de la plus belle des manières face à leur frère ennemi. Pas l’Angleterre, mais bien l’Italie chers licenciés.

Pour mieux comprendre les coulisses de ce miracle divin, il faut nous replonger quelques mois en arrière. Et plus précisément lors de cette « fameuse » tournée d’automne de 2010. Un désastre à tout point de vue. Une tournée marquée par le revers tranchant 42-17 face à l’Afrique du Sud, et conclue par le si célèbre 16-59 subi au Stade de France face à l’Australie. Tout simplement la plus lourde défaite jamais encaissée par le XV de France à domicile.

Forte de ce passage dans l’hémisphère sud amplement réussi, la France peut aborder sereinement le Tournoi des VI Nations 2011. Mais contre toute attente, les Tricolores se mettent à gagner. Ils prennent le meilleur sur l’Écosse lors du match d’ouverture (34-21), puis parviennent à s’imposer 25-22 en Irlande la semaine suivante. Les symptômes ne mentent pas : la machine est grippée. Mais lors du Crunch qui suit, les Français remettent les pendules à l’heure de Greenwich, et s’inclinent 17-9. Avec en prime le rêve de Grand Chelem qui prend l’eau dans la Tamise.

Mais il en faut plus pour mettre à mal l’arrogance française. Face aux voisins italiens, qui oserait croire au moindre accrochage ? Le journal L’Équipe lui-même titre la veille « Vacance romaine ». Histoire de planter le décor de ce qui sera, 24 heures plus tard, l’apogée du rugby français à XV.

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Le résumé du match Italie – XV de France

Samedi 12 mars 2011. Le Stade Flaminio de Rome accueille la quatrième journée du Tournoi des VI Nations. Nous sommes à peine à six mois de la Coupe du Monde néo-zélandaise, et les hommes de Marc Lièvremont vont envoyer un sacré signal à la concurrence : il ne faudra pas compter sur eux pour le titre mondial.

15 h 30. Le futur « Match de la Honte » peut commencer. On ne joue même pas depuis deux minutes, que Mirco Bergamasco inscrit les trois premiers points de la partie suite à un en-avant volontaire de Dusautoir face aux perches. Mais il en faut toujours un pour gâcher la fête. Lors de son duel avec Canale, Vincent Clerc tape au-dessus de l’italien et le devance à la course pour aplatir le premier essai de la partie. 5-3.

Le quart d’heure de jeu est à peine franchi que les Français sont de nouveau repartis à l’abordage. François Trinh-Duc décale Aurélien Rougerie. Le Clermontois résiste à un plaquage et s’en va pour inscrire le second essai entre les perches. Oui mais c’était sans compter les savonnettes auvergnates. En-avant dans l’en-but italien. Masterclass qui mérite d’être soulignée. Qui a osé dire que l’ASM transpirait la poisse ?

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Un scénario digne d’un western spaghetti

S’il n’y a que 8-6 pour la France à la mi-temps, les Bleus vont passer la seconde en début de seconde période. Dans les 22 mètres transalpins, Trinh-Duc réalise un cadrage débordement qui brise le rein de quatre Italiens instantanément. Notre douleur se fait encore ressentir. Le demi d’ouverture n’a plus qu’à la passer à Morgan Parra pour le second essai du match. Le XV de France s’envole.

Les Tricolores mènent 18-6 à l’heure de jeu. Mais face à l’italian-flair, l’avance est bien mince. Les hommes de Lièvremont vont s’appliquer à sombrer avec classe. Un essai encaissé tout d’abord par Andrea Masi (dont le cousin n’est pas Michael). Avec pas moins de sept plaquages manqués sur une seule action. Même les Italiens n’en reviennent pas.

« Sur leurs visages, vous pouviez voir la peur de perdre » A. Masi

Et c’est là que la FFL entre en jeu. Quelques minutes plus tard, sur un jeu au pied d’Orquera, Huget tente de récupérer le ballon qui file en touche. Il y parvient, mais en sortant des limites du terrain avec le ballon. Sacré Huget, jamais le dernier pour la déconnade. Sur la touche qui suit, les Bleus se mettent à la faute dans un ruck. Troisième pénalité concédée en dix minutes. Toutes réussies par Mirco Bergamasco. Le score s’élève à 22-21. Et il ne bougera plus.

On a vu plus agréable comme « vacances »

Les français parviennent à se vautrer en terre romaine, en signant la première défaite de l’histoire face à l’Italie dans le Tournoi des VI Nations. Tout juste un an après avoir réalisé le Grand Chelem dans ce même tournoi. Une cohérence si française finalement. Mais cet exploit ferait presque perdre la boule aux joueurs italiens. Genre vraiment.

« Pour nous, c’est un gros résultat qui démontre qu’on est sur la bonne voie. Cette victoire prouve qu’un jour on pourra dire : “on est prêts à gagner le tournoi » » G. Canale

« La victoire contre la France est un rêve qui devient réalité » A. Masi

Le XV de France, ce faiseur de rêves (pour les autres). Deux ans plus tard, les Bleus reviennent à Rome dans le cadre du Tournoi des VI Nations. Le capitaine Thierry Dusautoir affirme devant la presse que la leçon a bien été retenue.

« En 2011, on avait pris les Italiens de haut, et on l’avait payé cher. Il ne faudrait pas que ça se reproduise dimanche » T. Dusautoir

48 heures plus tard, la France s’inclinera 23-18. Pour l’éternité.

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