24h du Mans | Sébastien Bourdais célèbre une pole qu’il n’a pas signé


Sébastien Bourdais

Les 24 heures du Mans sont chaque année un rendez-vous incontournable du sport automobile. Mais que serait cet événement sarthois sans une lose tricolore ? Fort heureusement, Sébastien Bourdais a répondu à l’appel cette année.

“J’ai fait toutes les couleurs de l’arc-en-ciel au Mans. La seule qu’il me manque, c’est la victoire” Sébastien Bourdais

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Sébastien Bourdais et Cadillac célèbrent la pole…

Alors que la 92e édition des 24 heures du Mans a lieu ce week-end, les traditionnelles qualifications se déroulaient en amont. Et sur ses terres, le Sarthois Sébastien Bourdais avait à cœur de faire régner l’ordre. Le Manceau, qui a déjà décroché une pole position par le passé, semble avoir la recette. Cette année, c’est au volant de la Cadillac qu’il compte bien faire mordre le bitume à ses adversaires.

Chez lui, Sébastien Bourdais claque un temps de 3”24’816 et rend la foule en délire. Le Français signe tout simplement le meilleur temps de la catégorie Hypercar, près de huit dixièmes plus vite que la Ferrari de Fuoco. On vous laisse imaginer l’euphorie dans les tribunes, quand Bourdais salue la foule, mais aussi dans son clan. Une partie de son équipe célèbre la pole à son retour aux stands. Bref, l’enfant du pays est élevé au rang de star.

Mais petit problème ; il reste encore huit minutes au chronomètre quand Bourdais rentre aux pits. En effet, le temps a été arrêté suite au drapeau rouge provoqué par la sortie de la BMW de Dries Vanthoor. Le début d’une histoire d’anthologie.

“Le problème, c’est qu’une horloge s’était arrêtée et une autre continuait de défiler. Les gars ont cru qu’il restait qu’une minute quand je suis sorti de la voiture et que la pole était dans la poche” Sébastien Bourdais

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… qui termine entre les mains de Porsche

Dès lors, avec le chronomètre gelé, on imagine que le Français va ressortir avec ses compagnons pour essayer d’améliorer lui aussi son temps. Ce serait trop beau. En effet, Bourdais est condamné à rester dans ses stands car il n’a tout simplement plus assez d’essence dans le réservoir pour effectuer de nouveaux tours. En même temps, on peut comprendre Cadillac. Vu le prix du litre du gasoil en ce moment, chaque goutte compte, 24 heures du Mans ou pas. Étant donné qu’il est strictement interdit de ravitailler une voiture pendant l’Hyperpole, voici Sébastien en train de se ronger tous les ongles de ses mains en espérant qu’aucun concurrent ne le batte. Et c’est à ce moment bien précis que nous entrons en jeu.

Le premier coup de pression vient de son coéquipier en personne. Alex Lynn améliore la marque du Français, mais avec sa pénalité de cinq secondes sur la grille de départ, il n’inquiète pas vraiment Bourdais. Alors que le chronomètre est arrivé à son terme, toutes les monoplaces sont dans leur dernier tour. Et quelques secondes après Alex Lynn surgit de nulle part la Porsche n°6 de Kévin Estre. Le Français franchit la ligne d’arrivée avec… 182 millièmes de seconde d’avance. Sur un tracé de 13,626 km rappelons-le. Absolument zinzin.

Mais vous savez très bien où nous voulons en venir. Le clan Cadillac s’est rassis sur ses chaises, abasourdi par le timing de cette lose. Sébastien Bourdais vient de subir une Felipe Massa 2008. Nous ne sommes qu’en qualifications, certes. Mais l’ascenseur émotionnel est lui identique.

“C’est rageant de passer à côté, mais il faut savoir se satisfaire de ce qu’on a dans la vie” Sébastien Bourdais

Avant de commencer à regretter légèrement l’effusion de joie trop hâtive de son clan : “Ce n’était pas le moment de commencer à faire les célébrations“. Sébastien ne savait que trop bien que cette joie arrivée trop tôt serait une mine d’or pour les charognards que nous sommes.

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