Lettre ouverte à Karim Benzema


Chaque année, le Ballon d’or récompense le meilleur joueur de football. Et chaque année, un petit doute s’installe sur le fait qu’un joueur français puisse soulever ce ballon de 12 kg de laiton (ça perd de son charme tout d’un coup). Et cette saison, l’espoir de voir un étranger glaner ce Ballon d’or était mince, voire inexistant. Un seul responsable. Toi. Karim Benzema.

Cela faisait 24 ans que nous passions tranquillement entre les gouttes, 24 années que nous abordions les fêtes de Noël avec un large sourire. Depuis ce 22 décembre 1998 – annus horribilis – et le sacre de Zizou, la FFL remerciait les dieux du football de ne pas nous avoir envoyé un surdoué du ballon rond. Certes, en 2013, nous avions cédé à l’angoisse, avant que Ribéry ne se fasse supplanter par les Pif et Hercule du trophée : Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. Le prénom du premier suinte un peu la lose à la Française, mais on prend. Alors que nous étions en passe de célébrer nos noces d’Argent, et de fêter un quart de siècle d’absence de lauréat français, voilà que tu décides de tout foutre en l’air.

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Pourtant, tout avait si bien commencé. Lors des huitièmes de finale de la Ligue des Champions, les rapports entre nous étaient au beau fixe. Des frissons nous parcourent encore l’échine en repensant à cette remonzema inouïe, cette benzemada qui a tout renversé sur son chemin. Benzemada, Remonzema. Appelez-là comme vous voulez, le fait est que grâce à toi, le PSG s’est concentré sur la Liguain dès le mois de mars. Bon, ça n’est évidemment pas nous qui allions nous en plaindre.

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Mais comme Sho Tucker, nous avions vite perdu le contrôle du monstre créé. Nous avions aimé ton triplé en 17 minutes face aux Parisiens, un peu moins celui en quarts de finale à Chelsea, et encore moins la panenka zidanesque face à Manchester City. Et ce qui devait arriver arriva ; le Real Madrid remporte la 14e Ligue des Champions de son histoire, ainsi que son 35e championnat d’Espagne. Fin du game.

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Avant même la cérémonie du Ballon d’or, le mal était déjà fait. Élu meilleur joueur de la saison en Ligue des champions, meilleur joueur du championnat espagnol et joueur de l’année UEFA, tu avais déjà planté les graines de la discorde. Avant d’en récolter les fruits de la trahison. Il ne nous restait plus qu’à espérer que Robert Lewandowski plante 15 buts contre Osasuna et 12 contre Gijón pour entrevoir un mini doute. Mais vivre dans le déni n’a jamais réussi à personne.

Dès lors, une seule question reste en suspens Karim : pourquoi ?

Pourquoi avoir mis autant à mal notre attachement aux valeurs de la défaite ?

Pourquoi avoir décidé de planter 44 buts avec le Real Madrid, soit environ 41 de trop ?

Pourquoi avoir choisi le football, et non pas le karting que tu as l’air de chérir tant ?

Pourquoi être né à Lyon, alors que tu pouvais être Suisse à 153 km près ?

Pourquoi avoir quitté l’OL, où tu aurais pu évoluer sous le capitanat de Toko Ekambi ?

Tant de questions qui resteront évidemment sans réponse.

Il ne reste maintenant qu’une seule porte de sortie acceptable à cette crise. Une Coupe du Monde brillante et une sortie au Premier Tour.

Sinon, une dénaturalisation doit être envisagée.

La FFL.

@fededelalose Semaine difficile à la fédération. #Benzema #ballondor #football #trahison ♬ Get You The Moon – Kina

Tom