Manchester City est-il le PSG anglais ?


"C'est par ici la sortie?" (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport)

Confronté au Real Madrid en demi-finales de la Ligue des Champions, Manchester City a subi une remontada en terre espagnole, comme le PSG cinq ans plus tôt. Suffisant pour nous poser cette question existentielle : Manchester City est-il le Paris Saint-Germain made in England ?

Après l’ouverture du score de Riyad Mahrez, le Santiago Bernabéu s’est tu, comme après le troisième but infligé par Timo Werner face aux Merengues en quarts de finale. Et à l’instar du match contre les Blues, c’est Rodrygo qui a permis au banc du Real de se lever comme un seul homme. Un doublé du supersub de São Paulo, synonyme de prolongations. Comme attendu, Karim Benzema est venu clore le spectacle en bon fossoyeur qu’il est, plaçant les Citizens dans la même gêne que les Parisiens un certain soir de 8 mars 2017.

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Les 5 raisons qui font de City le PSG anglais

1. Deux stratégies de football révolutionnaires

Tout au long de son histoire, le football a évolué au rythme de ses génies tactiques. Le football total de Johan Cruyff, le Fergie Time de Sir Alex, la chatte à DD, le gegenpressing de Jürgen Klopp, le 5-5-0 de Diego Simeone ou bien encore le tiki-taka de Pep Guardiola. Et cette saison, nous pouvons rajouter Mauricio Pochettino dans cette short-list. En effet le coach parisien nous a émerveillé par sa gestion des 3 stars de devant. Résultat ; Neymar, Mbappé et Messi ont planté leurs tentes Quechua dans les 30 derniers mètres adverses, pendant que le reste de l’équipe courait à leur place. Maestro.

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2. Deux clubs, mais une même gestion de la pression

Les deux équipes ont en commun de gérer à merveille la pression extérieure. Le Paris Saint-Germain et Manchester City font partie des deux plus gros fournisseurs de cacaculottes. Si la remontada barcelonaise est l’exploit le plus retentissant du PSG en Ligue des Champions, le quart de finale des Citizens face à Lyon en 2020 n’est pas mal non plus ; un statut de grandissime favori et une défaite 3-1 à l’arrivée.

La gestion des grandes soirées européennes est clairement une de leurs spécialités.

3. Madrid leur réussit à merveille

L’argument facile, certes. Mais une telle évidence ne pouvait nous échapper. Deux mois seulement ont séparé les réceptions du PSG et de City au Santiago Bernabéu, et pourtant on croyait voir la même rencontre. Les deux clubs possédaient un entraîneur hispanophone, ont remporté le match aller par un but d’écart, ont ouvert le score au retour puis pris 3 buts en moins de 10 minutes à Madrid alors qu’ils étaient qualifiés.

La ressemblance est troublante.

4. Un amour inconditionnel pour les arrêts de jeu

Chacun des deux clubs a marqué le milieu de semaine de millions de supporters dans les toutes dernières minutes de leurs matchs. Si Manchester City a encaissé un doublé de Rodrygo dans le temps additionnel, les Citizens ont vécu le scénario inverse en 2019. Les Skyblues pensaient arracher la demi-finale de la Ligue des Champions avec un but marqué à la 90+3e minute par Sterling, mais ce dernier a finalement été refusé par la VAR, suffisant pour faire tomber à genoux Pep.

Pour le PSG, il a fallu également un pénalty de Neymar et un but de l’orteil droit de Sergi Roberto dans le temps additionnel pour sceller la remontada en 2017. Mais pas de jaloux, les Parisiens ont également eu le privilège de vivre une deuxième craquante survenue dans les arrêts de jeu en 2019, grâce au coude de Kimpembe et au pied de Rashford.

Le money time n’a aucun secret pour ces deux clubs.

5. Deux clubs pas très radins sur le marché des transferts

Si la décennie 2010 a vu le Real Madrid glaner quatre Ligues des Champions, ce sont pourtant Manchester City et le Paris Saint-Germain qui ont le plus fait marcher la carte bleue. En effet les Citizens ont claqué 1,71 milliard d’euros, contre 1,32 milliard pour les Parisiens. Deux clubs qui arrosent avec un pays du Moyen-Orient qui tient les manettes donc, mais toujours zéro Ligue des Champions dans la besace.

L’arroseur arrosé.

Les 5 arguments qui prouvent que le PSG est unique

Si le jeu des points communs était tentant, celui des ressemblances est toutefois bien plus parlant.

1. La longévité des entraîneurs

S’il y a bien un élément qu’on ne peut pas reprocher aux Citizens, c’est la confiance accordée à Pep Guardiola malgré sa guigne en Ligue des Champions. En effet depuis 2016, le Catalan a mené Manchester City une fois en huitièmes, trois fois en quarts, une fois en demies et une fois en finale. Un parcours sans faute loin du premier sacre des Citizens en Ligue des Champions.

À l’inverse au PSG, sur la même période les Parisiens ont droit à la fin du passage de Laurent Blanc, à la remontada subie par Unaï Emery, à la finale perdue de Tuchel et au tiki-caca de Mauricio Pochettino.

Who’s next ?

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2. Le niveau du championnat

Même si notre chauvinisme est sans frontière, il arrive un moment où l’objectivité doit reprendre le dessus. Notre chère et tendre Liguain nous offre chaque week-end des duels palpitants à l’instar des Metz-Lorient, des Angers-Clermont ou même des supporters parisiens contre leur propre équipe. Mais il faut admettre que la comparaison avec la Premier League met très vite fin au débat. Pour preuve, le PSG a été sacré champion de France à la 34e journée, tandis que Manchester City est plongé dans un mano a mano irrespirable avec Liverpool, où un seul point les sépare.

Une théorie confirmée par Aleksander Ceferin, président de l’UEFA, avec son tact qui lui est propre.

“La L1 et la Bundesliga ? Ces deux championnats ne sont pas forts” A. Ceferin

3. La suprématie sur la ville

En ce qui concerne l’influence développée sur la ville, les Citizens ont eu la mauvaise idée de s’implanter 16 ans plus tard dans une ville qui comptait déjà Manchester United. Manque de pot pour les Citizens, les Red Devils comptabilisent 20 championnats et 3 Ligues des Champions. Pour le PSG, il s’agit davantage d’un long fleuve tranquille. Créé il y a seulement 52 ans, le Paris Saint-Germain règne déjà sans partage sur la Ville Lumière, même si le Paris FC se rapproche tout doucement en termes de résultats.

4. Le bilan face à Pep Génésio

Contrairement au PSG, Manchester City n’a jamais trouvé la recette pour s’imposer contre l’Olympique Lyonnais avec Bruno Génésio à sa tête. Les Citizens possèdent en effet un bilan négatif contre l’OL de Génésio ; 1 nul et 1 défaite. Le Pepico a très clairement penché du côté du Lyonnais.

5. La résistance face à Maxwell Cornet

Il a fallu seulement trois rencontres à Maxwell Cornet pour se faire haïr des Citizens. Alors que l’OL et Manchester City se retrouvent dans le même groupe de Ligue des Champions en 2019, Cornet ouvre le score à l’Etihad Stadium et claque un doublé au retour. Mais ce n’est rien comparé à la saison suivante, où Pep Guardiola fait la rencontre d’un certain Rudi Garcia en quarts de finale de la Ligue des Champions 2020. Maxwell Cornet profite de la sortie assurée d’Ederson pour lancer les hostilités, soit 4 buts inscrits en seulement 3 rencontres.

Dans son histoire, Manchester City a encaissé deux fois plus de buts de Cornet que le PSG. Fact.

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Tom