Top 14 – UBB | Le Racing se met sur son 31 devant son public.


Si nous goûtons très peu au rugby hexagonal ces derniers temps, ce dernier met les petits plats dans les grands pour se racheter auprès de notre fédé. En effet, nous allons vous parler ici d’une équipe qui joue en bleu et qui reçoit ses adversaires dans la région parisienne. Pas le XV de France malheureusement. Mais le Racing 92. Et autant vous dire que hier soir, les Ciel et Blanc ont frappé très fort sur la carte de l’Ovalie.

Vous connaissiez sûrement les Racingmen en bon licenciés de la FFL pour les Coupes d’Europe, avec leurs trois finales perdues en 2016, 2018 et 2020 face à trois adversaires différents. La fameuse magie des coupes dira-t-on. Mais ce triptyque européen ne s’arrête pas là. En effet, les Ciel et Blanc ont importé cette passion de la défaite sur la scène nationale.

Auteur d’un début de saison plutôt correct avec notamment une victoire sur le Stade Toulousain à domicile, les joueurs du Racing 92 ne se sentaient clairement plus à l’idée de recevoir l’Union Bordeaux-Bègles hier soir. Qui plus est chez eux, dans leur imprenable, et au nom si doux, de Paris La Défense Arena. Une simple formalité normalement.

Histoire de bien se mettre dans le bain de ce choc, les Franciliens n’ont pas trouvé mieux que d’aller s’incliner 12-10 sur le terrain de Brive la semaine dernière, du temps où le XV de France devenait persona non grata au sein de notre fédé.

Le résumé du match Racing 92 – UBB

La rencontre démarre pourtant tambours battants pour les locaux. Il faut moins de dix minutes de jeu aux Racingmen pour aplatir le premier essai. Kurtley Beale trouve Teddy Thomas sur le côté droit. L’ailier français met sur le cul son vis-à-vis Santiago Cordero et s’insère dans l’en-but tout en puissance. Tout en ne manquant pas de chambrer le joueur argentin. Un incident qui va avoir son petit effet plus tard dans la partie. Vingt minutes après, c’est au tour du talonneur international Camille Chat d’imiter son coéquipier, et d’enfoncer la défense bordelaise. 14-3. Deux essais à rien. Les 10 000 spectateurs du Racing s’apprêtent à vivre une promenade de santé. Pensent-ils.

Car oui, à partir de la transformation réussie de Maxime Machenaud sur ce deuxième essai, c’est l’écran noir. Le rouleau compresseur se grippe. Les premières alertes de l’UBB se traduisent par des pénalités gentillettes de François Trinh-Duc, l’ancien de la maison. 14-6 à la mi-temps. Autant vous dire que le vestiaire des visiteurs doit être en travaux dès aujourd’hui. Reconnu pour son calme légendaire, le coach bordelais Christophe Urios a sûrement dû juger qu’il s’agissait du moment opportun pour faire trembler les vestiaires de toute part pendant la pause. Digne du légendaire hair-dryer de Fergusson.

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Vous connaissiez l’expression « ne pas vendre la peau d’Urios avant de l’avoir tué » ? C’est clairement ce que vont faire pourtant les Ciel et Blanc dans la seconde période. Les joueurs de l’UBB vont atomiser leurs adversaires du soir. Une pièce en cinq actes parfaitement orchestrés. L’acte introductif est interprété par le centre samoan Ulupano Seuteni. Puis le récital Santiago Cordero peut débuter.

 

Cordero, le Maradona de l’Ovalie

Vous vous souvenez du chambrage de Teddy Thomas. Voici désormais la réponse de Santiago Cordero. Le lutin argentin inscrit un premier essai quelques minutes plus tard, après un décalage bien senti de ce bougre de Seuteni. Mais ça ne s’arrête pas là. Quatre minutes après, l’ailier de poche se permet même un cadrage débordement sur Taofifenua. Avant de littéralement faire danser le tango aux Racingmen dix minutes plus tard. Un petit jeu au pied pour lui-même pour passer entre quatre joueurs. Ce ne sont ni un, ni deux, mais trois essais inscrit par Cordero en seulement un quart d’heure. On peut dire ce qu’on veut, le trash-talk de Teddy Thomas a clairement eu son effet.

Comme tout est parfaitement structuré chez les Bordelais, c’est Ulupano Seuteni qui se charge de marquer le dernier essai de la partie pour boucler la boucle. Encore une prise d’intervalle, ou de boulevard on ne sait plus trop. Et comme si ça ne suffisait pas, ce dernier essai est synonyme de bonus offensif pour l’UBB. Les Bordelais ont donc claqué un 31-0 dans le plus grand des calmes aux locaux, sur leur propre pelouse. Et devant leurs propres supporters. Une rouste bien propre dis donc.

 

Pourtant réchauffée par son toit fermé, il fait quand même un froid polaire à Paris La Défense Arena. Ce qui n’empêche pas Christophe Urios de souffler sur la braise glace et d’en remettre une couche après le match. Décidément, il les choisit toujours bien ses moments lui.

« En deuxième mi-temps, on a joué comme on s’était entraîné » C. Urios

Paris La Défense Arena, 350 millions d’euros de travaux pour devenir le terrain d’entraînement de l’UBB. Même son de cloche du côté du Président du Racing 92.

« On peut presque parler d’humiliation. Je n’ai quasiment pas fermé l’œil de la nuit. Je l’avoue, j’ai du mal à assumer cette défaite et certaines attitudes » J. Lorenzetti (L’Équipe)

On l’assume volontiers pour toi, Jacky.


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