La loi des séries est terrible dans le monde du sport. Pour la SIG Strasbourg, celle des défaites en finale de Pro A de 2013 à 2017 restera longtemps ancrée dans leur ADN. Et bien qu’ils aient entre temps glané certains trophées (deux Coupes de France en 2015 et 2018, ainsi que deux Leaders Cup LNB en 2015 et 2019), il sera compliqué pour eux de faire oublier ces échecs consécutifs. Demandez à l’ASM Clermont. Retour sur 5 loses d’affilée.
2013 — Le combo raclée + désillusion.
Ceux qui ont vu l’excellent reportage The Last Dance ont peut-être en souvenir cette immense raclée lors du Game 3 des Finals. Pour la First Dance de la SIG en finale face à Nanterre, c’est aussi une grosse branlée que vont infliger les hommes de Vincent Collet à Nanterre lors du premier match. 89-55.
Le genre de score qui peut faire éclater une équipe. Ou la souder comme jamais. Ça sera la seconde option pour les Franciliens. Avant dernier budget de Pro A, voués à se battre pour le maintien, ils vont faire preuve d’une cohésion et d’une solidarité hors du commun pour faire chuter les Alsaciens. Trois matchs de haute volée, et c’est plié.
2014 — 3-0 sans bavure, comme un français à Roland.
Cette année-là, les 2 leaders ex æquo de la saison régulière se retrouvent en finale. Limoges prendra cependant vite les devants en dominant la SIG lors des 2 premiers quarts temps du match 1, puis en maîtrisant son avance. Finalement, Strasbourg ne verra l’espoir que lorsque Bootsy Thornton ira sur la ligne des lancers francs à -3 et avec une antisportive. Problème, il loupera le premier lancer, et Antoine Diot perd la balle de l’égalisation juste derrière.
Le match 3 sera serré, mais tournera lui aussi dans le Limousin. 3-0, net et sans bavure.
2015 — Même affiche, même résultat
Après avoir roulé sur Le Mans en demies, la SIG Strasbourg s’offre une revanche en finale contre Limoges. Mais, à cause une nouvelle fois d’un début de match un peu mollasson, ils ne parviendront jamais à revenir lors du match 1 malgré le fait qu’ils aient eu de nombreuses possibilités. Au soir du 12 juin 2015, la statistique est terrible. Strasbourg a perdu 7 matchs d’affilée en Pro A.
Jamais 7 sans 8 ? Non, ils réussiront à stopper cette série en étouffant Limoges lors du match 2. En plus de ça, Adrien Moerman, le MVP de la saison régulière de Limoges, se blesse pour la suite des finales. Le moment d’enfoncer le clou ? Bah non. La défense intraitable du CSP fera l’affaire. Trois défaites de suite en finale pour Strasbourg, la réputation commence à se forger.
2016 — Le Chef-d’œuvre.
Pas de Limoges, à la rue cette saison-là. Une chance pour Strasbourg, qui rencontre cette fois l’ASVEL ? En tout cas, le premier match est parfait, avec un premier quart temps dominé et un match maîtrisé derrière. Pareil pour le second affrontement, une maîtrise totale de la première mi-temps suivie d’une gestion parfaite de la seconde.
Et puis ? Vous imaginez bien. Sur le parquet de l’ASVEL, les Strasbourgeois prendront une dérouillée au 3e match — 90-69. Et dans le quatrième, alors qu’ils mènent au score, ils se font rattraper au finish par Casper Ware. La SIG rate la balle de match devant Tony Parker, Thierry Henry, Ronny Turiaf et Edwin Jackson. Ça commence à puer, comme on dit.
Et pour le dernier match me direz-vous ? 67-48 à l’aube du dernier quart pour l’ASVEL. Mais le pire n’est pas encore arrivé pour Strasbourg. En effet, ils vont gouter au sirop le plus amer du monde : l’espoir. 10 minutes de feu de Beaubois qui fait revenir la SIG à 1 petit point de l’ASVEL dans la dernière minute. Et quand l’espoir arrive, que se passe-t-il ? Ici, un pied sur la ligne dans les dernières secondes de Weems qui anéantira les espoirs strasbourgeois.
Quand le monde du football crie à la remontada, la SIG imitera ici les Warriors de la même année avec un choke d’anthologie.
2017 — 5e défaite au 5e match
Portés par la pépite Frank Ntilikina, les Strasbourgeois se présentent pour la 5e finale d’affilée. Enfin, pas trop, car Frank devra faire l’aller-retour aux USA pour se faire drafter pendant la finale. Et le pauvre verra 2 grosses loses lui arriver pendant ce temps-là. La SIG s’inclinera pour la 5e fois, au 5e match encore.
En point d’orgue de cette ultime défaite ? Le match 3. Strasbourg domine absolument tout le match. Enfin, 38 minutes plutôt. Un shoot raté de Ntilikina suivi d’un buzzerbeater complètement rocambolesque de Nzeulie. Chalon réussira un énorme hold-up.
Bonne Fête à Tous les Papas 🙂
??????????Comme ?on vous offre le buzzer de Jeremy Nzeulie!#FINALESLNB #RougeEtBlanc #ObjectifChampion pic.twitter.com/2wzRldmBW0
— Elan Chalon (@ELANCHALON) June 18, 2017
Paul Lacombe — L’homme des séries.
Arrivé au début de la saison 2013/2014, Paul aura donc goûté à 4 défaites d’affilée en finale. Désireux de faire partager son expérience de l’échec sur la dernière marche, il signera donc à Monaco après 2017. Résultat : 2 saisons, 2 défaites en finale.
Il trahira malheureusement ses idéaux avec l’ASVEL en 2021.