Rugby | Le naufrage monumental de Bordeaux-Bègles en finale de Top 14


Maxime Lucu

Cette saison, le rugby est un sport qui se joue à 15 contre 15 et, à la fin, c’est toujours le Stade Toulousain qui gagne. La dernière victime en date : l’Union Bordeaux-Bègles.

Le Stade Vélodrome accueillait la finale du Top 14. Une terre de football certes, mais qui nous a offert l’un des plus beaux moments de rugby. Ou de basket au vu du score, on ne sait plus trop. Puis quand on dit l’un des plus beaux moments, ce n’est peut-être pas de l’avis des Bordelais. Face à eux se dressait le Stade Toulousain, récent vainqueur odieux de la Champions Cup. Et une fois de plus, la logique a été respectée entre David et Goliath. Et de quelle manière s’il vous plaît.

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Toulouse s’éloigne définitivement de la lose

Le match débute, et il ne faut que 6 petites minutes aux Toulousains pour enfoncer Bordeaux-Bègles. Et qui d’autre qu’Antoine Dupont pour leur faire comprendre que cette soirée sera une fessée monumentale ? Maxime Lucu réduit le score dans la foulée avec une pénalité. On joue la 11e minute et l’UBB ne le sait pas encore, mais ce seront les trois derniers et seuls points de leur finale.

Car en face, ce diable de Dupont ne se satisfait pas d’un essai, ni même de deux. Il faut que le deuxième soit un pur chef-d’œuvre. Et Antoine ne fait pas dans la compassion face aux Bordelais. Après un enchaînement beaucoup trop rapide pour nos yeux, Dupont se joue de Lucu avec un coup du sombrero et s’en va aplatir l’essai comme s’il était à l’entraînement. Les premiers supporters bordelais éteignent déjà leurs télés.

Le score est de 22-3 à la pause, puis la marque stagne jusqu’à l’heure de jeu. On se dit alors que les Toulousains ont enfin pris conscience qu’ils étaient en train de briser des carrières en face. Bordeaux se contente d’une défaite de 20 points, une petite victoire pour eux au vu de l’écart de niveau. Mais en l’espace d’un quart d’heure, les joueurs de Yannick Bru vont se prendre la foudre.

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Avec l’UBB et les Girondins, Bordeaux est chanceux

Alors que tout semble sous contrôle côté UBB, Romain Ntamack décide, comme souvent, de tout dynamiter. D’une passe kroossienne, il délivre un caviar à Ramos dans une défense en gruyère osée des Bordelais. 30-3, ça commence à piquer. Et bah vous savez quoi ? On n’a même pas atteint la moitié du calvaire de Bordeaux-Bègles.

Les essais pleuvent comme un jour de septembre à Paris. Un cinquième, un sixième, un septième et même un huitième. Bordeaux-Bègles est mené 52-3. Oui, la barre des 50 pions est dépassée, et nous ne parlons pas de quarts-temps de basket. Alors qu’il ne reste que quelques secondes à jouer, et que les Toulousains sont dans leur en-but, les joueurs bordelais les supplient d’envoyer le ballon en touche, et mettre fin à ce calvaire. Mais ce n’est pas dans l’ADN des Rouge et Noir. Imaginez une relance de 100 mètres, conclue par un essai de martien d’Ange Capuozzo. Neuf essais à rien. En terre marseillaise, c’est Fanny puissance dix. L’arbitre siffle enfin le coup de sifflet final. Mais détrompez-vous, ce sont bien les Bordelais qui sont les plus heureux que cette boucherie se termine.

Le score s’achève sur le score de 59-3, 56 points d’écart au cas où vous ne réaliseriez pas. On ne vous apprend sans doute rien en vous déclarant qu’il s’agit du plus gros score dans l’histoire des finales du championnat de France. Bordeaux-Bègles a au moins gagné ce titre, et ne repart donc pas bredouille de Marseille. Le Stade Toulousain, quant à lui, remporte son 23e Bouclier de Brennus, et confirme un peu plus notre allergie à son égard. Nous ne développerons pas davantage à son égard, les Blacklists se chargeront peut-être de lui en temps voulu.

Mais de cette soirée, nous préférons retenir, et de loin, la bouillie bordelaise diffusée en clair.

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Tom