Le XV de France n’est pas une équipe comme les autres. Avec une Équipe C, elle se présentait en Australie avec 22 joueurs qui n’ont jamais porté le maillot français. Autant vous dire que le scénario tournée-branlée était le plus probable. Mais le XV de France ne fait jamais comme les autres. Un match héroïque, une victoire quasi faite et un finish comme eux seuls savent faire. Bon sang, qu’est-ce qu’on les aime.
Un match honteux jusque là
Car avant la 80e, nos Bleus nous ont sorti une partition que nous ne pouvons valider. Jelonch, Couilloud et Danty combinent bien pour envoyer Villière à l’essai. 5-0 après 6 minutes, on a connu meilleur début de sieste. Bien heureusement, Louis Carbonel s’assurera de mal régler la mire pour ne pas transformer. Le XV résiste et prouve qu’il existe malgré son inexpérience des matchs internationaux. Et Hunter Paisami a besoin d’une passe en avant pour pouvoir inscrire son essai. Le score reste donc identique.
Et à 20 minutes de jeu, Gabin Villière va inscrire un doublé et Carbonel transformera pour passer à 15-0. Incompréhension totale au stade et à la FFL. Alors les Wallabies vont se reprendre, inscrire un essai transformé avant la pause, puis une pénalité au retour des vestiaires. 15-10, de quoi faire sentir le souffle austral sur les nuques tricolores.
Car cela fait 31 ans. 31 ans que le XV de France ne s’est pas imposé sur les terres de la plus grande île d’Océanie. Alors c’est un jeu de pénalité qui va s’installer. Carbonel refait passer l’écart à 8 points, réduit à 5 à la 60e minute. Melvyn Jaminet prend le relai pour refaire passer à 8, alors les Wallabies vont passer la seconde. Grosse séquence de domination à 10 minutes du terme et Hooper s’arrache et inscrit un essai salvateur, transformé par Lolesio. 21-20
Un finish parfait
Il n’en faut pas beaucoup plus pour remotiver les troupes australiennes, qui vont presser le XV. Qui, jusqu’à la 80e, va se plier, mais ne par rompre. Noah Lolesio va dévisser le drop salvateur et la France pense bien tenir sa première victoire sur le sol australien depuis 31 ans. La balle file en touche, et comme le dit Marc Lièvremont à Eric Bayle…
« C’est la gagne Eric. C’est la gagne il suffit d’assurer ce lancer »
– Fédé 🇫🇷 de la Lose (@FFLose) July 7, 2021
Mais nous ne connaissons que trop bien ce XV de France. Capable de feu d’artifice alors que les profondes ténèbres de la victoire illuminent nos valeurs de son ombre pesante. Il ne reste qu’une touche à assurer, puis un ballon en touche à envoyer. La sirène retentit. Et quand au Rugby, elle signifie la libération, elle est pour le XV de France plus proche de celles qui se prélassaient au détroit de Messine. Comme désorientés ils perdront toute concentration une fois qu’elle est passée.
La réalité, c’est que Marc Lièvremont sera écouté. Le lancer est bon, la transmission un peu moins. Mais Irabaren va voir le ballon lui brûler les mains. Jaminet reçoit la patate chaude et la relâche immédiatement. Les Australiens récupèrent donc la gonfle, et profitent d’une faute française pour passer devant sur une pénalité.
This will go in the manual of how not to close out a game..#AUSvFRA pic.twitter.com/91yrQdRGAN
— Steve Lenthall (@steve_l15) July 7, 2021
Encore une fin de match épique comme seul le XV est capable de nous offrir.