Ligue des Champions | Le Bayern Munich, ce petit ange parti trop tôt.


Unai Emery

Après avoir tiré au sort le Bayern Munich, très peu de monde voyait Villarreal passer en demi-finale, y compris nous. Mais nous avions oublié un élément de taille en Coupe d’Europe : Unai Emery.

Sur le papier, il s’agissait certainement de l’affiche la plus déséquilibrée de ces quarts de finale. Champion d’Allemagne en titre, le Bayern Munich était confronté à Villarreal, 7e de la dernière Liga mais vainqueur de la Ligue Europa, avec un match retour en Bavière qui plus est.

Mais le sous-marin jaune ne se voulait pas pour autant défaitiste, et semblait miser sur un point trop sous-estimé par le sextuple vainqueur de la Ligue des Champions ; Unai Emery.

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Dès le match aller, les Bavarois ont pris l’eau, ou plutôt les Groguets ont évolué à un niveau époustouflant. Les éliminations contre le Barça et le Real avec le PSG semblaient bien loin pour Emery. Face au club de Julian Nagelsmann, les hommes de Unai l’emportent 1-0 avec un but refusé pour un minuscule hors-jeu, quatre occasions de but franches, un poteau et un lob de 50 mètres avec Neuer cueillant des fraises au rond central. Bref, l’addition aurait pu être salée, mais c’est finalement un mal pour un bien car cela permet de faire entrer en jeu dans la partie un de nos plus proches alliés ; l’espoir immense de qualification pour le Bayern.

Le résumé du match Bayern – Villarreal

Avant même le coup d’envoi, les Bavarois se laissent aller à leur activité favorite ; les déclarations méga prétentieuses. Comme l’année dernière et le fameux “au revoireuuuh” de Thomas Müller à l’encontre des Parisiens, qui avait précédé l’élimination du Bayern Munich, les Allemands ont encore affiché leur très grosse confiance accompagnée d’une pointe d’arrogance qui leur est propre. Et à ce petit jeu, Manuel Neuer n’est pas le capitaine du Bayern pour rien.

“On ne plaisante pas avec nous. Nous n’avons pas peur” M. Neuer

“C’est sous la pression que les diamants se forment, peut-être que mardi nous livrerons un match brillant” J. Nagelsmann

Tout en modestie, bien sûr. Le match débute et les deux équipes se rendent coup pour coup, sans véritablement prendre le dessus sur les défenses. Si les Bavarois pensaient négocier ce match retour comme face à Salzbourg et l’emporter 7-1, ils se rendent vite compte que ce ne sera pas la même balade à l’Allianz Arena.

Peu après le retour des vestiaires, les Espagnols se laissent un peu griser, et tentent de repartir en passes de derrière alors que six joueurs du Bayern entament un pressing dans leur moitié de terrain. Dani Parejo rate une passe, ce qui est assez rare pour le souligner, et ce qui suit ressemble bien plus au jeu bavarois ; deux passes verticales pour trouver Lewandowski à l’entrée de la surface. Le Polonais vise le poteau rentrant et fait chavirer le stade. Les Allemands sont en train de lier leurs paroles aux actes, pour l’instant.

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Au revoireuh, Bayern Munich

Les minutes défilent, et les Bavarois ne trouvent toujours pas la solution. Tandis qu’on se dirige tout droit vers les prolongations, le sous-marin jaune décide de lancer un mouvement brillantissime à la 88e minute. Acculés dans leur propre surface, les Espagnols récupèrent le ballon et Dani Parejo se défait de trois Allemands pour lancer Lo Celso en contre. L’Argentin est au coude-à-coude avec Kingsley Coman au rond central, autant dire absolument seul. L’ancien parisien envoie Moreno dans la profondeur, Gérard ne se pose pas de question et adresse un centre millimétré pour Samuel Chukwueze qui fusille Manuel Neuer. Une chute de température de 30 degrés dans le stade.

Julian Nagelsmann s’écroule sur son siège, quand Unai Emery fait des sauts de cabri sur ses joueurs. Une effusion de joie qui contraste avec celle du 8 mars 2017, un peu moins expressive dirons-nous. Le Bayern Munich se fait éliminer de la Ligue des Champions par le Villarreal Club de Fútbol. Jamais nous n’aurions cru avoir à écrire ces mots dans notre vie, ni même vous les faire lire.

Nagelsmann voulait que ses joueurs brillent comme des émeraudes, mais c’est Emery qui a ébloui le monde du football ce soir.

Tom