JO – Handball | Le vautrage stratosphérique de la France


Dika Mem

Le handball français masculin a beau être en dedans depuis le début de ces Jeux olympiques, quand l’odeur des phases finales arrive à lui, il se transforme tout à coup. Et les Allemands en ont fait les frais en quarts de finale. Mais heureusement pour eux, le soldat Dika Mem est venu à leur rescousse pour ce qui est déjà l’un des plus beaux fails de l’histoire du hand tricolore.

Après un début d’olympiade de haut niveau (deux défaites et un match nul sur les trois premières rencontres), l’équipe de France masculine de handball abordait les phases finales avec une confiance proche de zéro. Et en quarts, les hommes de Guillaume Gille croisaient la route des Allemands, les mêmes qui n’avaient pas hésité à leur infliger un douloureux revers en match de préparation quelques jours avant les JO (35-30). Avec ce contexte en tête, on attendait cette opposition avec grande impatience, mais à l’heure de la sieste, nous n’avons finalement pas fermé le moindre œil.

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Vincent Gérard ne mérite pas de jouer avec les Bleus

Le match débute au Stade Pierre-Mauroy, et tout ce que les Bleus ont construit en phase de poules fout le camp. Une adresse chirurgicale qui revient, des combinaisons qui font mouche les yeux fermés, et une défense hermétique sur laquelle les Allemands se régalent à se casser les dents. Et en chef de file, comment ne pas parler de Vincent Gérard ? Le gardien français écœure nos voisins d’outre-Rhin en commettant douze arrêts intenables dans la seule première mi-temps. Soit un taux de réussite de 46%. Fin du game. Les Bleus mènent 17-14 à la pause, ça sent le roussi pour la FFL.

Au retour des vestiaires, on attend vivement une réaction des Allemands. Et on va l’avoir, mais pas forcément celle qu’on voulait. Les Bleus plantent trois buts et Vincent Gérard nous inflige son treizième arrêt de la partie : 20-14. Le rouleau compresseur est terrible à regarder. Ajoutez à cela la quinzième parade du divin chauve sur pénalty, et vous obtenez une démonstration en heure de grande antenne.

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L’inspiration légendaire de Dika Mem

Alors que les Français comptent jusqu’à 6 buts d’avance en seconde période, les Bleus attendent le meilleur des moments pour s’écrouler. From 20-14 to 25-26. Les hommes de Guillaume Gille se mangent un splendide 12-5 en l’espace de 15 minutes, que demander de plus ? Mais comme toujours depuis le début de cette partie, dès que la France est en difficulté, le pompier Vincent Gérard vient éteindre l’incendie. Il signe ses vingtième et vingt-et-unième arrêts de la partie, et en profite pour détourner son deuxième pénalty de la rencontre. Écœurant.

Il reste 6 secondes à jouer, et les Bleus mènent 29-28 et ont en plus la possession. Les coéquipiers de Nikola Karabatic doivent faire écouler ces six secondes pour filer en demi-finales. Une simple formalité pour des talents de leur trempe se dit-on. Dika Mem a le ballon, et sa seule mission est de trouver la main d’un partenaire, ou bien même d’envoyer le ballon dans la tribune F du Stade Pierre-Mauroy. Mais c’est bien mal connaître le panache du joueur du Barça. L’arrière tricolore trouve la mimine d’un Allemand, qui n’a plus qu’à fusiller Vincent Gérard à 4 secondes du gong. Pour l’éternité.

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Un dénouement digne de Hollywood

Dans ces prolongations, l’oxygène est absolument absent. Heureusement, les deux minutes de suspension de Elohim Prandi à deux minutes du terme nous redonnent un peu de couleurs. Alors qu’il reste une minute au chronomètre, la table de marque décide de mettre un terme à la partie. Une fin de match lunaire comme on les aime.

Les Allemands reprennent l’avantage à cinq secondes du terme, ne laissant que des miettes aux Français. Ces derniers ne parviennent pas à égaliser (35-34). Et voilà comment se termine la carrière de handballeur de Nikola Karabatic et Vincent Gérard, malgré ses 24 parades (!!) dans la partie. La chute est terrible, mais d’autant plus belle.

Pour la première fois depuis deux décennies, les handballeurs français ne ramèneront aucune breloque à la délégation. Nous venons d’assister à l’un des plus beaux écroulements de l’histoire des sports collectifs français, soyez-en conscients. Merci le handball, merci la vie.

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Tom