JO 2004 | Le pénalty le plus long de l’histoire.


Dans quelques mois, les Jeux olympiques débuteront à Paris. L’occasion de revenir sur cette rencontre entre la Tunisie et la Serbie-Monténégro lors des JO de 2004 à Athènes. Une affiche qui ne paye pas de mine au premier abord, mais un pénalty va entrer dans l’histoire du ballon rond.

Dans le groupe C, Tunisiens et Serbo-Monténégrins se rencontrent dans un anonymat époustouflant. Les deux sélections se tiennent tête sur le score de 1-1 durant 78 minutes, jusqu’à ce que l’arbitre du match, le Tahitien Charles Ariiotima, ne décide d’accorder un pénalty pour les Aigles de Carthage. Le début d’une histoire épique.

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La patience légendaire de Mohamed Jdidi

Mohamed Jdidi se saisit du ballon, respire un bon coup, s’élance et envoie une panenka. Mais l’arbitre ne semble pas satisfait ; la panenka est-elle trop humiliante pour lui, au point d’obliger Jdidi à retirer le pénalty ? Non, le Tahitien a tout simplement vu des coéquipiers tunisiens entrer prématurément dans la surface de réparation. Sur la seconde tentative, Jdidi trouve à nouveau le chemin des filets. Et une nouvelle fois, l’arbitre exige que le pénalty soit retiré pour la même raison. Idem pour la troisième tentative. Autant vous dire que sur la pelouse et sur le banc de touche tunisien, la harissa commence à leur monter dans le nez.

Vient alors la quatrième tentative. Jdidi ne lâche pas l’affaire et reste aux affaires. Cependant le Tunisien trouve cette fois les gants du gardien Nikola Milojevic. Le Serbo-Monténégrin exulte de joie, mais il n’a pas le temps de lever les bras que l’arbitre le fait redescendre de suite ; le pénalty est à retirer également. La raison ? Des coéquipiers à Milojevic sont entrés prématurément dans la surface de réparation. Contre-kems. C’est magnifique.

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Trois minutes pour valider un pénalty

Nous en sommes au cinquième pénalty. Jdidi trouve encore la force de se présenter face à Milojevic, et encore une fois, le gardien détourne la frappe. Tout le monde regarde l’arbitre, l’arbitre les regarde, un duel de regard démarre alors. Puis soudain, le Tahitien montre le point de pénalty, et vous savez pourquoi cette fois-ci ? Car des joueurs serbo-monténégrins sont entrés prématurément dans la surface de réparation. Des abdos en béton avec cette histoire.

Nous sommes alors au sixième pénalty. Mohamed Jdidi connaît mieux le visage de Milojevic que de sa propre famille. Le Tunisien prend à contrepied le gardien et envoie une minasse. Les filets tremblent, mais personne ne célèbre du côté de la Tunisie, et personne n’est abattu du côté de la Serbie-Monténégro. L’arbitre est parvenu à dissoudre toute émotion dans les deux camps. Extraordinaire. Et à la surprise générale, le pénalty est validé. Trois interminables minutes plus tard, la Tunisie mène 2-1. Pour tous ceux qui auraient décroché à partir du deuxième pénalty retiré (dont nous), voici la synthèse :

1e pénalty : réussi, mais à retirer

2e pénalty : réussi, mais à retirer

3e pénalty : réussi, mais à retirer

4e pénalty : raté, mais à retirer

5e pénalty : raté, mais à retirer

6e pénalty : réussi, mais pas à retirer cette fois

Cela donne presque peur d’obtenir un pénalty.

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