Giro | Le chef-d’œuvre impardonnable de Paret-Peintre


Valentin Paret-Peintre

Il y a des jours où le sport et la France ne font pas bon ménage. Et ce mardi 14 mai 2024 entre clairement dans cette catégorie. Valentin Paret-Peintre est le grand artisan de cette tragédie, mais pas seulement.

Cette 107e édition du Giro devait être une formalité pour nous. Les coureurs français devaient regarder Tadej Pogacar tout rafler sur les routes italiennes, et rentrer bredouilles à la maison. Mais dès la 5e étape, Benjamin Thomas a décidé de contrarier nos plans en s’imposant en Toscane. Une anomalie dans une monotonie pensait-on. Mais lors de la 10e étape entre Pompéi et Cusano Mutri, Valentin Paret-Peintre (Decathlon AG2R La Mondiale) a décidé de nous prendre par surprise. Et nous infliger un exploit dont nous nous souviendrons dans quelques années encore.

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Un Paret-Peintre peut en cacher un autre

Du haut de ses 23 ans, Valentin Paret-Peintre n’a encore jamais remporté la moindre course chez les pros. On se dit alors qu’il ne représente pas une si grande menace dans l’échappée. Mais quand il se permet de lâcher Romain Bardet, l’ancien de la maison, dans la dernière ascension, notre avis sur ce dernier change du tout au tout. Alors imaginez notre réaction quand nous voyons, abasourdis, le Haut-Savoyard rattraper Jan Tratnik, parti seul en tête, à 3 km de la ligne d’arrivée. L’équipe Decathlon AG2R La Mondiale ne va quand même pas nous infliger sa 15e victoire de la saison ?? Bah si.

Valentin Paret-Peintre semble seul au monde sur cette étape du Giro. Le Haut-Savoyard fait du sommet du Bocca della Selva son terrain d’entraînement, et signe la première victoire de sa carrière sur un Grand Tour. L’affront est total.

Et ce ne sont pas les retrouvailles émouvantes après la course entre Valentin Paret-Peintre et son frère Aurélien qui vont nous faire passer cette colère. Quoique…

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Romain Bardet rajoute une couche à notre désarroi

Et comme si cela ne suffisait pas à notre malheur, Romain Bardet vient arracher la deuxième place pour signer un doublé français. Cerise sur le gâteau, il fait une remontée de 7 positions au classement général, passant de la 14e à la 7e place. Ah et on allait oublier, Aurélien Paret-Peintre, le frère du coupable et vainqueur sur le Giro l’an passé, termine lui cinquième de l’étape. Il y a des jours comme ça où on préfèrerait être boulanger. Donc si on récapitule, on se mange un doublé français, avec trois Bleus dans le Top 5, ça va on ne vous dérange pas trop ? Heureusement que le cyclisme ne figure pas aux Jeux ol… ah bah merde.

“L’an dernier, lorsque Aurélien a remporté son étape, mon prénom a été écrit par erreur sur la bouteille de champagne. Cette fois, je suis vraiment le vainqueur” Valentin Paret-Peintre

Et le pire dans toute cette histoire, c’est que Valentin l’avait annoncé. La marque des très grands, malheureusement.

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