CdF 2014 – L’Ile Rousse | L’humiliation Corsée des Girondins.


Coupe de France 2014. Si les Girondins de Bordeaux ont habitué le football français à briller dans cette compétition, avec pas moins dix finales à leur compteur, on s’attendait à ce qu’ils remettent en jeu avec panache leur titre acquis la saison précédente. Et en ce sens, on ne peut pas dire qu’on a été déçu.

Bordeaux, définitivement une équipe de coupe

Comme souvent avec les Girondins de Bordeaux, les saisons de merde débutent dès le mois d’août. En effet avant même de commencer le championnat, les Bordelais doivent affronter les Parisiens en finale du Trophée des Champions. Si le PSG a été lauréat de la Ligue 1 l’année précédente, les Girondins sont eux vainqueurs de la Coupe de France en titre. Un détail qui aura toute son importance durant cet article.

Si le club au scapulaire perd bien évidemment cette finale sur le score de 2-1, les Bordelais prennent tout de même le soin de la foirer à la 93e minute. Il n’en fallait pas autant à ces derniers pour poursuivre sur cet élan de lose à l’état pur lors du début de la Ligue 1. Les Marines et Blancs entrent dans le championnat à la manière de Miley Cirus : like a wrecking ball. Une seule victoire sur les huit premières journées, et une 18e position atteinte. C’est ce qu’on appelle un départ dans les starting-blocks.

Afin d’oublier ce début d’exercice des plus traumatisants, les hommes de Francis Gillot décident de se racheter en coupes. Seul bémol, leurs parcours vont tourner au fiasco. La Ligue Europa est conclue dès le mois de décembre en phase de poule avec cinq défaites en six matchs et une dernière place à la clé. Groupe où figuraient le Maccab Tel-Aviv et l’Apoel Nicosie tout de même. Mais la performance sur la scène nationale n’a rien à envier à celle européenne. Les Bordelais sont également éliminés de la Coupe de la Ligue à domicile face à ces mêmes Parisiens en quarts de finale. Et huit jours plus tard, leur aventure en Coupe de France va prendre une tournure historique.

Un début d’année très encourageant des Girondins

Avec plus aucune chance d’être champion de France alors qu’on est uniquement en janvier, et plus qu’une seule compétition à gagner possiblement, la Coupe de France devient très vite l’objectif phare des Girondins en cette fin de saison. Lors des 32es de finale, les Bordelais se défont péniblement de l’US Raon, pensionnaire de CFA, et une victoire obtenue à la 87e minute par le redoutable David Bellion. Mais cette nouvelle année 2014 va s’avérer pleine de surprises pour les Marines et Blancs.

Outre leur élimination en Coupe de la ligue, les Bordelais vont se manger deux revers en championnat ; à domicile face au Téfécé, et sur la pelouse de Bastia. Ça tombe bien, ce séjour corse qui a si bien commencé va se prolonger car les Girondins doivent affronter en 16es de finale de la Coupe de France les anonymes du Football Balagne Ile-Rousse, têtes de gondole de CFA 2.

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Mais durant la dernière décennie, une love story est née entre Bordeaux et la Coupe de France. Et ça, Francis Gillot le sait. Alors il décide de réquisitionner ses cadres pour l’occasion. Enfin, quand on parle des cadres bordelais de la saison 2013-2014, tout est relatif ; Cédric Carrasso, Lamine Sané, Julien Faubert, Henri Saivet, Grégory Sertic et Nicolas Maurice-Belay mesdames et messieurs. Bienvenue en Gironde.

Le résumé du match L’Ile Rousse – Girondins de Bordeaux

Avant le coup d’envoi, Francis Gillot tient à annoncer la couleur. Et l’éternel optimiste ne veut pas vendre du rêve en conférence de presse. Le tout, dans sa bonhommie légendaire.

« On a perdu deux fois en championnat […] On est dans le dur. C’est la deuxième tempête de la saison. Je vous l’avais dit » F. Gillot

Un enthousiasme Wengerien. Rien de mieux pour casser le moral de ses joueurs avant même qu’ils aient foulé la pelouse du mythique Stade Ange-Casanova du Gazélec Ajaccio. Pas moins de 3000 supporters en transe pour croire à l’exploit. Et contrairement à nous, leur espoir ne va pas les mener à leur perte. Si leurs protégés se prennent des coups de boutoir durant toute la partie, devant leur survie à leur gardien Florent Menozzi qui avait au moins huit paires de main ce jour-là, les Île-Roussiens plient mais ne rompent pas.

Mais ce qui devait arriver arriva. Alors qu’on joue la 37e minute, le portier corse est pour la première fois battu par Maurice-Belay. Mais quand ce ne sont pas ses arrêts surhumains qui dégoûtent les Girondins, c’est sa barre transversale qui le sauve. Vous connaissez la baraka ? Face à ce sort qui s’acharne sans retenue sur ses poulains, Gillot décide de faire rentrer son arme fatale à la pause : Enzo Crivelli. Mais ce dernier ne change rien et ne peut empêcher les Bordelais de faire durer le plaisir en prolongations, puis aux tirs aux buts.

Avant même que la séance ne commence, on connaît déjà le dénouement. Le foot est fait ainsi. Un gros ne gagne jamais le petit Poucet aux pénaltys. C’est écrit dans les règles originelles du football. David Bellion va l’apprendre à ses dépens, suivi dans la foulée par Lamine Sané. Florent Menozzi s’étant une nouvelle fois mué en Ed Warner. Les Girondins sont sortis dès les 16es de finale. Face à une équipe de CFA2. Alors même qu’ils étaient les tenants du titre. La Gironde, plus que jamais une terre de vin.

Bordeaux, où le Goliath qui s’incline face à tous les David.