C1 1959 Reims – Real Madrid | Deux bulles mais pas de champagne


À l’occasion de la sortie de son affiche du Panthéon de la Lose, la FFL te propose de revivre les plus grandes désillusions du football français en Europe ou même dans le Monde.

Coupe des Clubs Champions 1959. Durant les années 50, le Stade de Reims exerce une domination sans partage sur le football hexagonal. Champion de France à 5 reprises en l’espace de 11 ans, rares sont les équipes pouvant se vanter d’avoir éteint les bulles du football champagne des Rouge et Blanc. Rares mais pas aucune.

Vieille de 65 ans, la Ligue des Champions, anciennement Coupe des Clubs Champions, a vu sa première finale se jouer au Parc des Princes, le 13 juin 1956. Seule manière pour l’enceinte parisienne de célébrer le titre, qu’on se le dise. Pour accéder à la première finale de l’histoire de la compétition, le Stade de Reims se défait de trois monstres du football européen : Aarhus GF, Vörös Lobogo et Hibernian FC. Les Marnais pensent avoir fait le plus dur, surtout quand ils voient leur adversaire en finale : le Real Madrid. Une dernière formalité avant le triomphe européen.

Les Champenois mènent très vite 2-0 au bout de 10 minutes, mais Di Stefano et ses coéquipiers reviennent à 2-2 dès la demi-heure de jeu. Le mental. À l’heure de jeu Michel Hidalgo redonne l’avantage aux Rouge et Blanc, mais Marquitos et Rial viennent sabrer le champagne pour le sacre madrilène.

Alors quand trois ans plus tard les deux protagonistes s’affrontent à nouveau, on se dit que la revanche va être d’envergure. Mais finalement la vengeance rémoise est un plat qui se mange avec gourmandise pour les Merengues.

Raymond Kopa avait tout compris avant tout le monde

Si la campagne européenne en 1956 avait été de haut-vol, celle de 1959 restera certainement dans les annales. Encore une fois, les Champenois ont affronté des clubs qu’on ne présente plus : Ards, Helsinki, le Standard de Liège et les Young Boys de Berne. Des mastodontes en veux-tu en voilà. Mais malgré ce casting édifiant, ils tombent tous un à un face au Stade de Reims. Et devinez qui se trouve une nouvelle fois sur leur chemin en finale ? Le Real Madrid, triple champion en titre.

Mais dans les rangs de la Maison Blanche, un nom familier interpelle les supporters rémois : Raymond Kopa. En effet à l’aube de la finale perdue de 1956, le meneur de jeu français a compris une chose ; s’il veut goûter au plaisir d’un sacre européen, il devait sortir des frontières hexagonales. Et nous serions mal placés pour le convaincre du contraire. Le voici donc prêt à en découdre face à ses anciens coéquipiers. Un match dans le match. Qui ne va durer que quelques secondes lors de chaque entame.

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Le résumé du match Reims – Real Madrid

Mercredi 3 juin 1959. Les dents des Marnais touchent le sol. Leur soif de vengeance est à peine dissimulable. Tant et si bien que dès la première minute de jeu, les Rouge et Blanc trouvent le moyen d’encaisser le premier but de la partie. La définition même du football champagne. Histoire de donner le ton. Et de montrer que le Stade de Reims n’est pas n’importe qui. La pause intervient et Albert Batteux, coach des Marnais, ne manque pas de reprendre ses joueurs. La mauvaise entame a refroidi ses joueurs, mais tout reste à faire encore.

Mais quand les Rémois encaissent un second but seulement deux minutes après la reprise par ce diable de Di Stefano, Albert Batteux doit sans doute songer sérieusement à une reconversion. Ce but du break clôt le débat (s’il y en avait un ?). C’est donc devant 80 000 supporters du Neckarstadion de Stuttgart que le club Champenois rentre pour une deuxième fois dans l’histoire. Mais pour l’éternité dans la nôtre.

Mais à Reims, comme à Saint-Étienne, on aime célébrer les défaites. Soixante ans plus tard, les Marnais ont décidé d’arborer un maillot third blanc en l’hommage de leur gourou madrilène. En précisant : « Le club dédie son maillot third à son meilleur adversaire et éternel ami, le Real Madrid ». Suivi du hashtag #HalaMadrid. Tout est dit. Il n’y a qu’en France où nous pouvons voir une telle adoration de nos tortionnaires.

 

Qu’on le veuille ou non, on a tous quelque chose en nous de Rémois.

 


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