On ne le répètera jamais assez, mais la pré-nationale au basket mérite qu’on s’y penche plus sérieusement. Et ce n’est pas le scénario entre Orléans et Dreux qui va nous convaincre du contraire.
Orléans Loiret Basket association, quatre mots qui ne quitteront plus jamais votre esprit
Quand on vous parle de basket, vous pensez tout de suite aux Los Angeles Lakers, ou encore aux Boston Celtics. Mais rares sont ceux qui font directement la connexion avec l’Orléans Loiret Basket association, ou OLBA pour les intimes. Et on vous comprend volontiers. Toutefois, un événement récent est venu propulser ce club aux devants de la scène. Pour cela, nous vous amenons dans les tréfonds de la pré-nationale, le plus haut niveau régional, et sa première journée. Au programme, Orléans reçoit l’Alliance Dreux, pour un derby chaud bouillant du Centre-Val de Loire. Mais attention, n’allez surtout pas dire qu’il s’agit d’un choc dans le même département ; il ne faudrait surtout pas froisser l’Eure-et-Loir et le Loiret.
Une fois ces précautions prises, nous pouvons retourner à notre affiche centro-ligérienne. Et le plus beau, c’est que nous n’avons même pas besoin d’attendre le coup d’envoi pour assister à la première surprise de la soirée. En effet, tout commence avec l’alarme incendie qui se déclenche pendant l’échauffement. Mais soyez rassurés, il ne s’agit que d’une mise en bouche de ce qui va suivre.
« Ça ne commençait pas super bien, mais la sonnerie s’est arrêtée au bout de dix minutes, donc ça va. D’autant que, pendant presque tout le match, il n’y a pas eu d’autre souci… Enfin, jusqu’à 2’09 » de la fin de la rencontre. » Louis Sevin, joueur de l’OLBA
Le match débute, les quart-temps se succèdent, et alors qu’il ne reste plus que 2’09 » à jouer, et que les Orléanais sont menés au score (57-56), l’éclairage du gymnase Georges-Chardon ne répond plus de rien. La raison ? Celui-ci a été coupé automatiquement, sans prendre en compte qu’un match de basket était en train de se jouer. Sublime. Dès lors, un choix simple s’offre à Orléans ; soit la partie se poursuit ailleurs, sans excéder une interruption de 30 minutes, soit elle s’arrête définitivement, provoquant une défaite par forfait. Si notre instinct nous aurait convaincu d’opter pour la deuxième solution, c’est la première qui est choisie. Et pour le meilleur finalement.
« J’ai réussi à avoir au téléphone le gardien d’astreinte d’Orléans-sud et j’ai fait le forcing pour qu’on puisse jouer ailleurs nos deux dernières minutes » Mathieu Leclerc, entraîneur d’Orléans
Dreux éteint Orléans sur le gong
Les protagonistes font donc leurs adieux au gymnase Georges-Chardon, pour passer au gymnase André-Gresle, à huit kilomètres. Un scénario si franco-français. Les joueurs effectuent le trajet avec leurs maillots du match encore sur leurs épaules, et prennent part à un rapide échauffement, qui n’est cette fois pas perturbé par le déclenchement de l’alarme incendie. Une première victoire, mais qui ne va pas durer longtemps. Alors que la partie doit reprendre vers 23h, Orléans est mené 62-60, quand un de ses joueurs réussit un shoot à trois points. Les Orléanais exultent, alors qu’il ne reste plus que treize secondes à jouer sur la table de marque. Puis soudain, l’éclairage du gymnase André-Gresle saute à son tour. Le divertissement est total.
« On était en pleine euphorie, on venait de marquer à trois points et là, ça recommence ! C’est tellement improbable » Louis Sevin
Et pour cause, dans cette soirée apocalyptique, le gymnase André-Gresle est le seul à être réglé comme une horloge. À 23 heures tapante, l’éclairage cesse, qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’un match de basket se déroule. Après le Georges-Chardon, le gymnase André-Gresle, place au gymnase Barthélémy, dix kilomètres au nord. Cette tournée des gymnases est bien sympathique, mais la limite réglementaire des 30 minutes doit être respectée pour éviter le forfait. On vous laisse imaginer le mélange de stupéfaction, de stress et de désarroi qui plane au-dessus des Orléanais. Parcourir dix bornes pour jouer treize secondes de basket, c’est la vie que ces Orléanais et Drouais ont décidé de vivre. La partie reprend, et alors que les secondes s’égrainent, Orléans se rend coupable d’une faute à 0,8 seconde du buzzer, offrant deux lancers francs aux visiteurs. Les deux tentatives sont réussies, et Dreux s’impose 64-63 à l’ultime seconde, à 0h30. On est sur l’histoire de l’année, ni plus ni moins.
« Depuis que je suis dans le basket, j’avais déjà connu un changement de salle en cours de match de Nationale 3 à cause d’un joueur qui avait cassé le panier sur un dunk. Mais jamais deux. Je ne suis pas sûr que ce soit déjà arrivé… » Mecky Piner, entraîneur de Dreux
Et comme si cela ne suffisait pas, durant la même journée, l’OLB est éliminé dès le premier tour de la Coupe de France par Blois, après avoir mené de 22 points et encaissé un 16-0. Orléans, cette terre de basket pas comme les autres.