Si nous nous plaisons à vanter les mérites des défaites tricolores 365 jours par an, il y a des journées où notre ligne éditoriale nous pèse. Ce jeudi 16 mai 2024 en fait totalement partie, et Julian Alaphilippe n’y est pas étranger.
N’attends pas Patrick pic.twitter.com/I0PObA9o7l
— Fédé 🇫🇷 de la Lose (@FFLose) May 16, 2024
Mirco Maestri aux premières loges du show Alaphilippe
Au programme du jour, 193 kilomètres entre Martinsicuro et Fano. Mais il ne faut que 48 bornes pour voir Julian Alaphilippe chaud comme la braise. Le Français sort du peloton pour rejoindre la tête de la course. On ne le sait pas encore, mais cette attaque symbolise le début de la fin pour nous.
🇫🇷 @alafpolak1 attacks!! @NarvaezJho follows, and the stage kicks off yet again! #GirodItalia pic.twitter.com/qC3OLMxi3f
— Giro d’Italia (@giroditalia) May 16, 2024
Puis au bout de 12 km, un duo se forme : l’Italien Mirco Maestri et notre Julian national. Les deux coureurs maintiennent un groupe de 9 poursuivants à l’arrière, sans jamais se faire rattraper, et ce durant près de 115 bornes. Des malades mentaux. Puis à 12 kilomètres de l’arrivée, c’est le drame. Julian voit bien que le groupe de poursuivants se rapproche dangereusement à l’approche de l’ascension, qui comporte des pentes à plus de 20% quand même. Le Français décide alors de placer une attaque tranchante digne de Pierre Rolland ; avec une maestria légendaire, Mirco Maestri explose en vol.
⚡ ALAPHILIPPE GOES SOLO!!
11 KM to go for the former World Champion, as the chasing group explodes under the rhythm of @quintenhermans and @NarvaezJho #GirodItalia pic.twitter.com/HXdJeedtMC
— Giro d’Italia (@giroditalia) May 16, 2024
À 19 jours près, on aurait fêté les 2 ans de la disette
C’est désormais Alaphilippe contre le reste du monde. Le coureur de la Soudal Quick-Step résiste aux deux poursuivants, Quinten Hermans et Jhonatan Narvaez. Les deux lascars ne le savent pas encore, mais jamais l’écart ne descendra en dessous des 30 secondes. Après Benjamin Thomas et Valentin Paret-Peintre, Julian Alaphilippe signe la troisième victoire française sur ce Giro. Trois de trop.
🇫🇷😍 Le récital de Julian Alaphilippe ! Le Français renoue avec la victoire et avec la manière sur la 12e étape du #Giro, au terme d’un numéro qui l’aura vu être en tête de la course durant 126 kilomètres ! #LesRP pic.twitter.com/gfCkeywtxR
— Eurosport France (@Eurosport_FR) May 16, 2024
L’ancien double champion du monde s’impose au terme d’une échappée de 126km et nous plonge dans un désarroi total. Alaf goûte à sa première victoire depuis le 5 juin 2023, et un succès sur le Critérium du Dauphiné, soit une disette de 346 jours. Ce jour-là, il venait déjà de mettre un terme à un trou d’air de 100 jours sans gagner. Julian, l’homme qui aime briser des séries. Et notre cœur en même temps.
Ça pleure quand un homme ? pic.twitter.com/Z6lc5L3lXw
— Fédé 🇫🇷 de la Lose (@FFLose) May 16, 2024
Alapahilippe entre (un peu plus) dans l’Histoire
Non seulement Alaphilippe brise le signe indien en franchissant le premier la ligne d’arrivée depuis près d’un an, mais il devient en plus le 109e coureur de l’histoire à s’imposer sur les trois Grands Tours. Le 10e Français à réaliser cette trahison. Vous connaissez notre adage ; c’est 10 de trop. Et comme si sa victoire héroïque ne suffisait pas à nous bousiller notre soirée, Alaf reçoit une pluie d’hommages.
“C’était le jour le plus dur et le plus beau de ma vie. Julian Alaphilippe, avec Peter Sagan, est le coureur que je respecte le plus. Passer une journée devant avec lui était merveilleux. J’ai aussi l’impression d’avoir gagné” Mirco Maestri
Respect between two amazing fighters after a memorable day at the #Giro 🤜🤛 pic.twitter.com/SuAsYhCOYW
— Soudal Quick-Step Pro Cycling Team (@soudalquickstep) May 16, 2024
Pour Tadej Pogacar, c’est le moment parfait pour distiller une balle perdue à Patrick Lefevere. On approuve le timing.
“Il a montré qu’il était l’un des meilleurs du monde. Peut-être que certains l’avaient oublié… C’est le Alaphilippe qu’on veut tous voir” Tadej Pogacar
Ne nous refais plus des folies pareilles Julian, s’il te plaît.