Sénégal 2007 | Tony Sylva, 10 000 km en avion pour rien


Tony Sylva (à droite)

Pour tout joueur appelé en sélection, le trajet peut parfois s’avérer long, même très long. Alors quand vous effectuez 10 000 bornes aller-retour pour rien comme Tony Sylva en 2007, vous imaginez bien que nous n’allions pas laisser passer ce chef-d’œuvre. 

Pour tous les supporters des Dogues, ou bien même les amoureux de la Ligue 1 du début des années 2000, le nom Tony Sylva ne laisse pas indifférent. En effet, le gardien sénégalais est notamment passé au LOSC de 2004 à 2008, portant à 167 reprises le maillot lillois. Et dès sa première saison avec Lille, Tony remporte l’immense Coupe Intertoto. Un passage déjà réussi, quoiqu’il arrive.

Mais à la FFL, nous nous souvenons davantage d’un Tony Sylva concentré à placer son mur face à Manchester United, avant de voir le ballon de Ryan Giggs faire trembler ses filets. Doux souvenirs.

Mais le 7 février 2007, une histoire hautement plus rocambolesque va voir le jour.

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Tony Sylva, le vol en avion le plus inutile au monde

Au début de l’année 2007, le Sénégal s’apprête à jouer un match décisif contre la Tanzanie dans le cadre des éliminatoires à la CAN 2008. Alors pour se préparer au mieux à cette rencontre cruciale, les Sénégalais décident de disputer un match amical contre les Angolais. Le jeu de ces derniers se rapprochant trait pour trait à celui des Tanzaniens. La rencontre est prévue à Dakar. Cela vous semble être un détail inintéressant, mais cette information va avoir toute son importance.

Comme pour chaque match national, Tony Sylva entreprend un périple. Le gardien lillois monte dans l’avion, et c’est parti pour 5 000 km direction Dakar. Mais une fois sur place, Sylva apprend que le match contre les Angolais n’aura finalement pas lieu. Ce sera le Bénin. Jusque-là, rien de bien perturbant me direz-vous. Mais ça, c’était avant que Tony apprenne que le match est finalement délocalisé. Non pas dans une autre ville du Sénégal, ni même ailleurs en Afrique, mais au Stade Robert-Diochon de Rouen. La douche froide.

Au moment de quitter Lille, Sylva ne le savait pas encore, mais la rencontre allait finalement avoir lieu à 200 bornes de chez lui. Se frapper 10 000 km aller-retour à blanc, un acharnement divin. Mais cette situation ne fait pas rire, mais alors vraiment pas Claude Puel, entraîneur du LOSC à l’époque.

“C’est n’importe quoi. La Fédération sénégalaise nous a envoyé un fax ce week-end pour nous avertir du changement de lieu et d’adversaire pour ce match. Or, nos bureaux sont fermés le week-end. C’est un manque de respect” C. Puel

Une histoire qui se finit bien

Résultat, Lille décide de ne pas libérer Tony Sylva pour le match contre le Bénin, prévu deux jours plus tard. Mais la Fédération sénégalaise ne s’arrête pas en si bon chemin. Après avoir ruiné le week-end de Tony Sylva, elle oublie également d’avertir le joueur le plus talentueux de son effectif : El-Hadji Diouf. Nous avons enfin trouvé une fédé à qui parler.

Ironie de l’histoire, si le Sénégal parvient à se qualifier pour la CAN en 2008, les Lions de la Teranga vont se faire éliminer dès la phase de poules. On vous laisse deviner quelle nation va leur infliger leur seule défaite du tournoi : l’Angola.

Le fin mot d’une histoire sublime.

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