Pour le grand retour de la Formule 1 dans l’Hexagone, la France compte trois pilotes sur la grille : Esteban Ocon, Pierre Gasly et l’inévitable Romain Grosjean. Le plus gros contingent parmi les 20 pilotes. Un trio d’enfer qui va animer la course. Du moins, les premiers virages. Retour sur ce premier tour d’anthologie du GP de France. 100% cocorico.
La Formule 1 n’avait plus posé ses bagages en France depuis dix longues années et le Grand-Prix de Magny-Cours en 2008. Autant dire que le retour du GP de France sur le Circuit Paul-Ricard était attendu comme le messie par les fans de l’Hexagone.
Mais avant même le jour de course, le ton est rapidement donné. Qualifié en Q3, Grosjean tutoie les limites de la piste, avant de rencontrer celles de sa voiture. Le pilote Haas choisit de boucler un seul tour lors de la dernière séance, et le termine dans les barricades dès le premier secteur. Et comme si ça ne suffisait pas, son coéquipier Magnussen se qualifie lui à la 9e position.
Dimanche 24 juin. Le jour-J. Le D-Day. Si la Patrouille de France passe au-dessus des pilotes sans se tromper dans l’ordre des couleurs bleu-blanc-rouge, les pilotes Français vont se charger de composer cette fausse note que tout le public attend secrètement.
Le résumé express du GP de France 2018
Dès l’extinction des feux, Grosjean tasse avec panache Ocon sur sa gauche, évitant Leclerc sur sa droite (un autre francophone invité à la fête). Mais c’est loin d’être fini. Après les dégâts majeurs présents sur sa monoplace, le pilote de la Force India n’a pas le temps de franchir le troisième virage qu’il se voit encastrer à l’arrière par un autre tricolore, Pierre Gasly de son nom. Abandon des deux Normands au bout de trois virages. Le show à la française.
No sé lo que quería hacer Grosjean en el inicio con Ocon…#FrenchGP
📹 @F1 pic.twitter.com/o9oz6H4FF0— Stefania Bruera (@stefifm) June 24, 2018
Toutefois, cette escarmouche 100% française n’empêche pas Grosjean de poursuivre paisiblement sa course. Sur un train de sénateur. Comme si de rien n’était. Le pilote Haas s’octroie même le droit de se battre pour le top 10 et le gain des points. (Mal)Heureusement, c’est la onzième place qui attend Grosjean sur la ligne d’arrivée. Le natif de Genève échoue à la porte des points. Des plus rageants. Pour cette huitième manche du championnat, le pilote Haas enchaîne cette année là son huitième zéro point d’affilée. Cependant, cette magnifique série se stoppera nette dès le grand prix suivant, à Spielberg en Autriche.
Une magnifique passe d’armes face caméra
Mais en sortant de son baquet, Grosjean sera très frustré: en cause, sa pénalité de 5 secondes effectuée lors de son arrêt aux stands, à la suite de son écart sur Ocon. De son côté, le pilote Force India n’a que très peu goûté au coup de volant de Grosjean. Mais alors pas du tout.
« L’incident du premier tour, c’est surtout Romain qui m’a mis un coup de volant énorme sans aucune raison » E. Ocon (Canal +)
Romain honore sur ses terres son statut de « dingue du premier tour », surnom finement trouvé par Mark Webber toujours immobilisé dans le gazon de Suzuka à l’heure où l’on parle. Mais l’acharnement n’est pas fini.
« Je me prends un coup de volant donc j’aurais dû abandonner déjà à cause de ça et après Pierre qui me rentre dedans au freinage… » E. Ocon (Canal +)
On appelle ça être la boule de flipper de la grille. Grosjean est fort logiquement pénalisé pour ce coup de volant audacieux. Mais le principal intéressé avoue ne pas comprendre la sanction sur cette manœuvre de stock-car. Pire, il remet Esteban Ocon à sa place. Le même panache devant les micros que sur la piste.
« Qu’Ocon regarde à droite, il y a Leclerc, je vais où ? Qu’il apprenne avant de parler, sérieusement » R. Grosjean (Canal +)
À côté de la chamaillerie franco-française, le flegmatique Pierre Gasly n’a rien à leur envier.
« C’est sûr que d’arrêter après trois virages, je ne pensais pas la chose possible et surtout s’accrocher entre Français c’est vraiment dommage » P. Gasly (Canal +)
Mais Pierre, impossible n’est pas Français voyons. Au final, ce come-back de la F1 en France se termine de la plus belle des manières.
Trois Français au départ. Un seul à l’arrivée. Aucun dans les points.