Vincent Collet est probablement l’entraîneur français le plus emblématique en Basketball. Connu pour être l’indévissable coach de l’équipe de France depuis 2009, il connu son Graal en remportant l’EuroBasket en 2013. Il est aussi l’entraîneur de la SIG Strasbourg depuis 2011 (Avec un intermède fiasco de Henrik Dettmann). Enfin, il était l’entraîneur, car, après une dixième défaite d’affilée, la décision de le limoger est arrivée. Retour sur un passage emblématique, teinté de FFL.
2013-2017 – La série parfaite
Passons tout de suite sur les côtés sombres de son passage en Alsace. Double vainqueur de la Coupe de France en 2015 et 2018 et de la Disneyland Paris Leaders Cup LNB en 2015 et 2019. Les comptes réglés, intéressons maintenant de près à la légendaire série de la SIG Strasbourg, emmenée par Vincent Collet : 5 finales de championnat de France de Pro A d’affilée, 5 défaites. Avec en bonus une finale d’Eurocoupe perdue. Une performance dont nous cherchons encore un exemple similaire dans le sport moderne. Peut-être la série des Buffalo Bills avec 4 superbowls foirés d’affilée entre 1990 et 1993 – série qui vaudra un jour son article.
Mais ces 6 défaites n’ont pas toute la même saveur. Non, s’il ne fallait en garder qu’une, notre préférence va d’emblée à la finale de 2016. Alors qu’ils avaient un peu goûté à plusieurs formats de défaite – de la sèche 3-0 face à Limoges en 2014 en passant par plusieurs 3-1, ils ont mis les grands moyens. Face à l’ASVEL, c’est une symphonie de la lose en 5 temps qui s’est jouée.
Un premier match sur les chapeaux de roues, premier quart écrasé par le SIG Strasbourg et un match maîtrise derrière. Un second affrontement identique, une maîtrise totale de la première mi-temps suivi d’une gestion parfaite de la seconde.
Et puis ? vous imaginez bien. Sur le parquet de l’ASVEL, les strasbourgeois prendront une dérouillée au 3ème match – 90-69. Et dans le quatrième, alors qu’ils mènent au score, ils se font rattrapés au finish par Casper Ware. La SIG rate la balle de match devant Tony Parker, Thierry Henry, Ronny Turiaf et Edwin Jackson. Game 5
Et pour le dernier match me direz-vous ? 67-48 à l’aube du dernier quart pour l’ASVEL. Et pourtant, le pire n’est pas encore arrivé pour Strasbourg : L’espoir. 10 minutes de feu de Beaubois qui fait revenir la SIG à 1 petit point de l’ASVEL dans la dernière minute. Et ? Un pied sur la ligne dans les dernières secondes de Weems qui enlèvera les espoirs strasbourgeois. L’année d’après aussi, ils perdront leur 5ème et dernière finale au 5ème match. Au-delà de Vincent Collet, saluons aussi la performance de l’international français Paul Lacombe, qui entre Strasbourg et Monaco en est à 6 défaites d’affilée en final de Pro A / Jeep Elite.
2019-2020 La chute vers la FFL
Passons ces 2 années qui auront vu la SIG ne plus aller en finale du championnat, mais glaneront 2 coupes tout de même. Non, concentrons-nous sur cette merveille de dernière saison. Un début cataclysmique – 5 défaites en 6 matchs, une lueur d’espoir avec 7 succès en 8 matchs. Et enfin, la touche finale. La cerise sur le gâteau. Une décima pour conclure 9 années à la SIG Strasbourg. 10 défaites toutes compétitions confondues qui sonneront le glas. Nous ne pouvons que nous incliner sur ce passage formidable de Vincent Collet à la SIG Strasbourg, un doux mélange de malédiction et de frustration. Gageons que cela lui permette de revenir à bloc pour les Jeux Olympiques, où il y mènera l’équipe de France pour la 3ème fois.