Depuis la presqu’dizaine d’années d’existence de la FFL, nous pensions tout connaître des histoires invraisemblables dans le monde du sport. Et pourtant! En dévorant la nouvelle bande dessinée des éditions Fluide Glacial “Plus vite, plus haut, plus sport!“, nous avons découvert de nouveaux récits sportifs improbables, parfois complètement débiles, mais pourtant vrais! Parmi eux, revenons sur l’organisation des Jeux olympiques de Paris. Alors pas encore ceux de 2024, mais ceux de 1900. Et plus particulièrement sur celle d’une des épreuves reines: le marathon.
Une organisation aux petits oignons
4 ans après la première version des JO modernes à Athènes, Pierre de Coubertin rapatrie son petit bébé à Paris. Mais à l’époque, rien à voir avec le pataquès des JO de 2024. Vu qu’ils se déroulent en même temps que l’exposition universelle, les JO ne sont pas censés faire d’ombre à cette dernière. Résultat: énormément de personnes ne sont tout simplement pas au courant que ce sont les Jeux olympiques.
C’est donc ici que l’on arrive à l’organisation du marathon. Une organisation minutieuse qui se prépare bien à l’avance. Non on déconne évidemment. 15 jours avant, il n’y avait même pas encore de parcours. Mieux encore, les organisateurs ont tout simplement oublié de mettre la course dans le programme officiel des JO. Résultat des courses, le marathon sera bien évidemment un fiasco. Et pas qu’un peu.
Un marathon de 104 ans
Premier point non pris en compte par l’organisation : la météo. Cette course a lieu le 19 juillet, en plein été. Et ce jour-là il fait chaud. Très chaud. Le soleil est de plomb et la température dépasse les 35°. Ce n’est pas un problème, me diriez-vous, ils peuvent partir le matin. Le départ aura lieu à 14h30, pile pendant le cagnard. Et là vous vous dites pas grave, l’organisation a dû prévoir des ravitaillements. Vous êtes si naïfs.
Strictement rien n’a été mis en place pour les coureurs. Mais quand on dit rien, c’est vraiment RIEN. En plus de l’absence d’eau, la circulation sur le tracé du marathon n’a pas été coupée, les coureurs doivent passer dans de nombreuses rues pavées dangereuses et la signalisation du tracé est complètement chaotique.
Finalement, on est plus sur une épreuve de Koh-Lanta que sur un marathon olympique. Seuls 7 des 21 participants franchiront la ligne d’arrivée. La fin du calvaire pour l’organisation ? Absolument pas. Ils avaient aussi oublié d’offrir quelque chose au vainqueur. Complètement à la dèche, ils offriront des poteries en porcelaine achetées quelques minutes avant. Elles sont si moches et de mauvaise qualité que les coureurs vont gueuler. En plus à l’époque, pas de Vinted pour revendre les cadeaux merdiques. Résultat : 12 ans plus tard (oui, 12 ans!), le vainqueur Michel Théato aura enfin une médaille d’or.
Pendant 60 ans les accusations et plaintes de coureurs vont encore pleuvoir. Certains parce qu’ils ont mangé un vélo dans la tête, d’autres parce qu’ils accusent le vainqueur de tricherie. C’est le Luxembourg qui déposera la dernière plainte en 2004 (!). En effet, si le vainqueur se déclarait comme français, au moment de sa victoire, il ne l’était pas du tout. La plainte a été rejetée parce que bon, à un moment, il faut passer à autre chose, et qu’on a le droit de truander un peu. Vraiment le seum, c’est une spécialité du Benelux.
Les autres récits improbables de “Plus vite, plus haut, plus sport!
Dans cette magnifique BD, vous n’aurez bien évidemment pas que l’histoire de ce désastreux marathon à vous mettre sous les yeux? Par exemple, saviez-vous que la mythique voiture-balai n’a pas été inventée pour ramasser les cadavres de coureurs, mais surtout pour les empêcher de tricher? Connaissez vous la soule, un sport ultraviolent à l’origine du football et du rugby qui avait été interdit, car trop de morts?
Ces histoires et bien d’autres encore, vous pouvez les retrouver dans “Plus vite, plus haut, plus sport!”, un ouvrage collectif dirigé par Julien Hervieux (que vous connaissez peut-être sous son alias d’Un Odieux Connard) qui se concentrera sur des anecdotes rocambolesques sur le sport, le tout illustré par des monstres de la bande dessinée.