Hier soir, les handballeuses de l’Équipe de France ont poursuivi leur affront : celui de se hisser en finale des Championnats d’Europe. Pour défendre leur titre qui plus est. La goutte d’eau quoi. Mais à peine avons-nous eu le temps de nous apitoyer sur notre sort (comme on aime si bien le faire), qu’un miracle nous est venu tout droit de D1 masculine. Tremblay-en-France Handball. Si son nom vous fait vaciller au niveau des jambes, sur le terrain les tremblaysiens sont beaucoup plus amicaux. Un poil trop même.
Pensionnaire de D1 la saison dernière, Tremblay n’avait déjà pas fait les choses à moitié à l’époque. Une dernière place plutôt inspirée, et une défaite 36-25 à Montpellier pour conclure l’exercice en beauté. Sauf que voilà. Tandis que les tremblaysiens avaient mis les petits plats dans les grands pour rejoindre la D2, patatra. Si Tremblay évolue toujours dans l’élite, il le doit un peu (beaucoup) au coronavirus.
Crise sanitaire oblige, la FFH met un terme à la saison en raison de la pandémie. Il n’y aura donc aucune relégation. Le bide complet. Les tremblaysiens réalisent ainsi un exploit sans précédent dans l’histoire du hand : se maintenir en étant bon dernier. Presque un succès dans ce flot de lose.
Le point de la discorde
Fort de leur presque relégation, les tremblaysiens croient en leur destin. S’ils ont été maintenus dans l’élite, c’est parce qu’ils doivent y jouer un rôle majeur : celui du pushing-ball. Peut-être pas celui qu’il leur serait venu le premier à l’esprit en effet. Deux défaites pour entamer parfaitement la saison, et puis, la frayeur.
Déplacement à Cesson Rennes. Ce genre de match qui vous fait dire ‘il y a eu un avant et un après’. Les dernières minutes sont insoutenables. Tremblay va-t-il basculer du côté obscur ? Mais comme le dit l’adage, on n’est jamais mieux que chez soi. Un match nul 28-28. Plus de peur que de mal, la série d’immunité à la victoire peut continuer.
Depuis lors, l’orage est passé. Tremblay enchaîne défaite sur défaite, huit au total. Au point d’être apparu dans le radar de l’œil de Sauron. Une marque d’attention que nous comptons bien honorer. À l’intérieur de ces deux mois de lose, vous avez de tout. Des défaites rageantes à domicile : 24-25 face à Ivry, 30-31 contre Montpellier. Mais également des petites valises cordiales : 33-26 face à l’ogre limougeaud, ou encore 35-25 contre Saint-Raphaël. Pour tous les âges et tous les goûts.
Dixième défaite en 11 matchs
Si après trois mois de compétition le nombre de victoires est hermétique, on ne peut pas forcément en dire autant pour la défense. 331 buts encaissés plus tard, les tremblaysiens ont décroché ce soir à Aix-en-Provence leur dixième défaite en onze journées (32-27). Après avoir été placés en quarantaine, les joueurs de Tremblay ont désormais décidé de s’incliner par dizaine. Respect.
La onzième journée est achevée, et la situation est on ne peut plus claire : Tremblay caracole à la dernière place. Ironie du sort, en tout début de saison le coach tremblaysien Joël Da Silva avait tenu à prévenir ses adversaires : il faudra compter sur Tremblay cette année !
« Le groupe va être revanchard. Le Covid a redistribué les cartes » J. Da Silva
11 matchs, 0 victoire. Il n’y a pas à dire, Joël Da Silva sait lire dans les marcs de café.
La stat : 297
La dernière victoire du Tremblay-en-France Handball en championnat remonte au 26 février 2020, et un succès 29-27 contre Chambéry. Dans la ville de Tremblay, tous les habitants se souviennent de ce qu’ils faisaient ce jour-là. Honnêtement pas grand-chose vu les restrictions sanitaires. Depuis 297 jours, les tremblaysiens ne tremblent pas. Réguliers dans la lose.