Le 12 mai 1999, l’Olympique de Marseille dispute la finale de la Coupe UEFA contre Parme. Les Phocéens ne le savent pas encore, mais ils viennent de lancer leur série de trois finales consécutives perdues en C3.
À l’issue de la saison 1998, qui a vu le FC Metz finir vice-champion de France grâce à la différence de buts face au RC Lens, le football français a vécu une aventure épique, en Coupe UEFA cette fois. En effet l’Olympique de Marseille est engagé dans cette Coupe d’Europe des outsiders, seulement 6 ans après avoir trôné sur le sommet européen. Le football va très vite, le déclassement aussi.
Les Marseillais ne doutent pas face aux Tchèques de Sigma Olomouc en 32es de finale et se défont du Werder Brême en seizièmes. Ensuite, ils remportent le duel franco-français face à l’AS Monaco en huitièmes et sortent vainqueurs de l’opposition contre le Celta Vigo en quarts de finale. Un sans-faute qui leur permet d’atterrir en demi-finales, mais qui n’est pas imité par les autres clubs français. En effet les Girondins de Bordeaux se font étriller 6-0 à Parme, tandis que l’OL opère une presque-remontada face à Bologne, remportant le retour 2-0 après avoir perdu à l’aller par trois buts d’écart. Les Bolognais sont d’ailleurs les prochains adversaires de l’OM en demies.
Salade de phalanges à Bologne
En échec au Stade Vélodrome, les Marseillais ne parviennent pas à percer le cadenas italien et se quittent sur un score nul et vierge. Le match retour est une véritable poudrière, mêlant incidents entre joueurs et chaos sur le terrain. Au total, six cartons jaunes et un rouge sont distribués par l’arbitre, provoquant ainsi la suspension d’une possible finale pour Dugarry, Gallas et Ravanelli. Rien que ça.
Toutefois cela n’empêche pas les Italiens d’ouvrir le score dès le quart d’heure de jeu. Qualifié pour la finale durant plus d’une heure, Bologne anéantit ses rêves – et ceux de la FFL au passage – en commettant une faute dans la surface à la 88e minute. Florian Maurice se présente seul devant le gardien, le crochète pour le dribbler et s’écroule dans la surface. À vitesse réelle le pénalty semble logique, mais au ralenti on se rend compte que ce bon vieux Florian a de la bouteille.
Laurent Blanc s’élance et transforme le pénalty plein axe. Mais alors qu’il fête le but de la qualif, l’arbitre allemand Markus Merk décide de la faire retirer, au motif qu’un Italien serait entré dans la surface. Un ultime geste de désespoir que nous saluons, cher Markus. Malheureusement Lolo White ne tremble pas et envoie l’OM en finale. Un bien pour un mal quand on connaît la suite.
Le résumé de la finale Marseille – Parme
L’OM se déplace à Moscou au Стадион Лужники, stade Loujniki pour les incultes, afin d’y affronter le Parma Calcio 1913, vainqueur de la compétition quatre ans plus tôt. Durant cette décennie 1990, les Italiens ont décidé de truster la Coupe UEFA en plaçant au moins un club transalpin lors des 9 des 10 dernières finales. Les Parmesans partent logiquement favoris, et le terrain va heureusement confirmer cette tendance.
En même temps, les effectifs respectifs ne laissent que peu de place au doute sur ce qui va suivre. Les Italiens alignent Buffon, Thuram, Cannavaro, Verón, Chiesa et Crespo, quand l’OM se déplace avec Porato et Gourvennec. Bon certes Laurent Blanc et Robert Pirés disputent également la finale, mais vous n’allez pas faire comme si vous découvriez notre légendaire mauvaise foi seulement aujourd’hui.
Dès la 26e minute, Hernan Crespo profite d’une remise de la tête totalement foirée de Lolo White pour lober le mètre 83 de Porato, sorti aux fraises sur ce coup-là. Seulement dix minutes plus tard, Vanoli en remet une couche et catapulte une tête à l’entrée de la surface. Le troisième et dernier but intervient juste avant l’heure de jeu, Verón enclenche la connexion argentine et trouve Crespo dans la surface. Ce dernier laisse passer ingénieusement le ballon entre ses jambes pour permettre à Chiesa de nettoyer la lucarne de Porato d’une sublime frappe de mule.
Parme étrille l’OM 3 buts à 0, et inflige aux Marseillais leur deuxième finale perdue en Coupe d’Europe. Rassurez-vous, deux autres suivront en 2004 contre Valence et en 2018 face à l’Atlético Madrid.
🤩 Legendary teams 🤩
Final: 3-0 v Marseille (1999)
🔝 scorer: Enrico Chiesa (8 goals)
Coach: Alberto MalesaniFrom 1-10: rate this 🇮🇹 Parma side! 💪#UEL pic.twitter.com/U6dyrcEXWA
— UEFA Europa League (@EuropaLeague) March 28, 2018
Mais la saison chaotique des Olympiens ne s’arrête pas en si bon chemin. En effet les hommes de Roland Courbis voient le championnat leur échapper pour un tout petit point au détriment des Bordelais, la faute à une victoire girondine 3-2 lors de la dernière journée… au Parc des Princes.
La vie est drôlement bien faite quand même.