Ce qui va suivre est une ode immense à la lose tricolore, au panache bleu blanc rouge. Et nous le devons à un homme qui a passé plus de deux mois assis sur une selle. Et rien que pour cela, il force notre respect. Son nom ? Sofiane Sehili.
Sofiane Sehili, retenez bien ce nom
Dans la famille des “défis fous”, on tient un sérieux candidat en la personne de Sofiane Sehili. En effet, le Français s’est lancé dans un projet faramineux ; celui de rallier l’extrémité occidentale de l’Europe, Cabo da Roca au Portugal, à celle orientale à Vladivostok, en Russie. Au programme, ce sont pas moins de 18 000 kilomètres qui attendent ses cuisses et ses mollets. Complètement zinzin. Mais Sofiane Sehili n’est pas le premier à avoir pris part à cette folle traversée cycliste eurasienne. En effet, Jonas Deichmann détient le record de cette épreuve en 64 jours et 2 heures. Mais ce que le cycliste allemand ignore encore, c’est que sa marque symbolique ne tient qu’à un fil.
Parti le 1er juillet, le Français bouffe de la route matin, midi et soir. Il parcourt en moyenne 287 km par jour, et début août, il compte logiquement plus de 600 km d’avance sur le précédent record. Dès lors, seul un coup du sort peut empêcher Sofiane Sehili de s’emparer de cette marque. Et nous n’avons même pas à le dire deux fois. Le cycliste ultra-distance parcourt plus de 17 000 kilomètres pour arriver à la frontière sino-russe. Il ne lui reste plus que quelques centaines de bornes à pédaler, une broutille pour lui. Mais alors qu’il s’apprête à passer en Russie pour rallier l’arrivée à Vladivostok, c’est le drame.
A Dongning, les douaniers refusent l’accès au Français. Un coup de massue terrible pour lui, qui remet en question toute son aventure. Mais Sofiane Sehili n’est malheureusement pas du genre à se laisser abattre par la première déconvenue placée sur son chemin. On serait tentés de dire qu’il en a vu d’autres durant deux mois. Alors il décide de parcourir 215 kilomètres au nord pour atteindre un autre poste de la frontière, à Suifenhe. Mais pour exactement le même résultat.
Alors qu’il est parti depuis 63 jours, et que le record est de 64 jours, le Français décide finalement d’abandonner sa quête, comprenant que le record va lui échapper. Deux mois à pédaler non-stop, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, pour finalement devoir mettre pied à terre à 400 kilomètres de l’arrivée. On a beau chercher, on a du mal à nous souvenir d’une lose aussi puissante.
“Échouer si près du but, c’est déchirant. Désormais, j’ai dix mois pour décider si je veux repartir une nouvelle fois pour ce record… ou s’il restera un échec pour toujours” Sofiane Sehili
Sofiane Sehili aura donc parcouru 97,78% de l’itinéraire, pour au final abandonner contre son gré. Si vous trouvez que la vie est parfois injuste avec vous, pensez à ce Français. Cela devrait vous faire relativiser.
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