Best of FFL de la semaine sportive

Vous avez peur de passer à côté d’une lose monumentale ? Rassurez-vous, chaque samedi matin, la FFL vous offre sur un plateau d’argent les grands moments de la semaine. Ceux dont il est strictement interdit de rater. Et si vous souhaitez recevoir ce best of dès le vendredi, nous nous ferions un plaisir de vous faire lire notre Loseletter. Spoiler alert : vous n’arriverez plus à vous en passer.

En cette 47e semaine de l’année, nous vous proposons deux chefs-d’œuvre des temps modernes. À tel point que nous ne parvenons pas à les départager.

🎾 #1 Corentin Moutet, un coup de génie qui fera date

Contexte : Quarts de finale de la Coupe Davis. L’équipe de France affronte la Belgique, contre qui elle n’a plus perdu depuis 28 ans. Mais un homme a défié tous les pronostics, et avec un geste d’ores et déjà historique : Corentin Moutet.

Depuis plusieurs années, la Coupe Davis intéresse peu, voire plus du tout. Il faut dire que le fait d’avoir remplacé des matchs “à domicile” dans une ambiance surchauffée, par des rencontres sur terrain neutre en plein milieu de semaine à 16h, cela n’aide pas forcément.

Mais un homme est parvenu à attirer notre attention sur cette compétition.

Son nom ? Corentin Moutet.

Ce dernier dispute le premier duel face à la Belgique et Raphaël Collignon. Quand le 35e joueur mondial défie le 86e, on a plutôt tendance à penser que le premier part favori. Un sentiment d’autant plus renforcé quand Moutet glane le premier set.

Puis arrive cette deuxième manche. Moutet est mené 6-5, 15A sur son service. Personne ne le sait encore, mais le match va basculer dans une autre dimension. Alors que le Français déborde son adversaire, et que ce dernier détourne même son regard de la balle, Corentin n’a plus qu’à effectuer un smash simplissime pour conclure le point. Mais en un seul geste, Moutet fracasse la porte de la FFL.

Il tente un coup entre ses jambes, et la balle termine dans le filet. Break dans la foulée, synonyme de set perdu. En un dixième de seconde, Corentin Moutet vient de rendre la Coupe Davis haletante. Et c’est peut-être ça, son plus grand exploit.

LE COUP ENTRE LES JAMBES MANQUÉ PAR CORENTIN MOUTET 😱🇫🇷

Le Français a ensuite perdu son service, et le set, quelques minutes plus tard face à Raphaël Collignon. 🇧🇪pic.twitter.com/adqYt1vSOC

— Univers Tennis 🎾 (@UniversTennis) November 18, 2025

Et cerise sur le gâteau ; Corentin Moutet perd non seulement le match, mais Arthur Rinderknech l’imite dans la foulée. La France vient de mettre un terme à 28 ans sans défaite face à la Belgique en Coupe Davis. Cocorico.

Mais vous vous doutez bien que si nous nous sommes régalés, nous n’avons pas été les seuls à nous délecter de ce grand moment de tennis.

⚽️ #2 L’oubli divin de la FFF en Coupe de France

Contexte : Si vous pensez que la FFL possède le monopole de la lose en France, vous sous-estimez grandement une concurrente des plus coriaces ; la FFF.

L’histoire que nous allons vous conter nécessite une ouverture d’esprit abyssale. Et pour cause, rien de ce qui va suivre ne repose sur des faits rationnels.

Dans le rôle principal ? La Fédération Française de Football. Et dans celui de sa victime ? La section féminine de l’Étoile sportive de Cernex. Vous l’aurez compris, le gratin du ballon rond est réuni à la même table.

Le récit se déroule dans cette petite commune de Haute-Savoie, peuplée de 1163 habitants, et débute par le plus grand exploit de son équipe féminine. Les Cernexiennes remportent leur 4e tour de la Coupe de France (2-1), l’équivalent de leur finale de la Ligue des Champions. Mais tout bascule quand le président reçoit un mail de la fédé : la qualif n’est finalement pas assurée. La raison ? La FFF a fait une boulette, et pas une petite.

En effet, la “maison bleue” a oublié d’intégrer les clubs de Mayotte et de La Réunion au moment de réaliser son tirage au sort. Du génie à l’état pur, on y convient. Si la nouvelle est de taille, le timing l’est tout autant. Le président apprend cette déconvenue au moment même où ses joueuses célèbrent dans les vestiaires. On vous laisse deviner l’ascenseur émotionnel des Cernexiennes.

Tiré au sort pour régler ce problème, Cernex doit rejouer son 4e tour :

à l’extérieur (alors que le premier était à domicile).
à 500 bornes de leurs terres (soit un tour du monde pour ce club).
et les joueuses devront conduire elles-mêmes le bus (faute de chauffeur).

Elle n’est pas belle notre France ?

“On voulait vivre un beau parcours en Coupe de France, pas un road trip de 1 000 kilomètres !” Président de Cernex

Après un tel périple et de tels rebondissements, un seul dénouement pouvait être à la hauteur. Et nous l’avons obtenu. Malgré cet acharnement de la vie, qui les voit se pointer au fin fond du Cantal en plein mois de novembre, les Cernexiennes perdent 2-1 et sont éliminées. Le miracle n’aura pas eu lieu deux fois. L’alignement des planètes est chirurgical.

La Coupe de France féminine est désormais orpheline des Blanquinettes, et nous ressentons un peu la même chose, on doit bien l’avouer.

#3 Les prédictions FFL du week-end

Contexte : La Ligue 1 est de retour ce week-end, les journées de samedi et dimanche reprennent enfin tout leur intérêt. On vous soumet nos prédictions secrètes, c’est cadeau.

Ligue 1

Après deux semaines d’absence, la Ligue 1 fait son grand retour. Nous ne pouvions pas passer à côté d’un tel événement. Surtout quand le match d’ouverture de cette 13e journée réunit deux éléments forts de notre fédération.

Prédiction FFL : Pour ce duel entre l’OGC Nice et l’Olympique de Marseille, nous misons sur un match nul bien évidemment. Entre les uns qui nous font honneur depuis des années en Coupe d’Europe, et les autres qui foirent chaque occasion de rester en tête du championnat, il ne peut y avoir de vainqueur.

Rugby

Deux semaines après un nouveau traumatisme face à l’Afrique du Sud, et une semaine après le plaquage de Maxime Lucu sur une mousse de protection, le XV de France nous semble à son pic de forme.

Prédiction FFL : Opposés aux Australiens, les Français célèbrent avec émotion le 15e anniversaire de la plus lourde défaite de leur histoire à domicile (59-16). C’était face à ces mêmes Wallabies, le 27 novembre 2010. On part donc sur une défaite avec 44 points d’écart, parce qu’on aime le panache.

Formule 1

Le monde de la Formule 1 pose ses valises à Las Vegas ce week-end. Pour le troisième Grand Prix de la saison sur le sol américain. On ne sait plus vraiment si on vous parle de F1 ou d’IndyCar.

Prédiction FFL : Prévue à 5h du matin, vous allez louper la course.

🗞 Rétro : Kostadinov, l’an 0 de la FFL

Il y a 32 ans, l’équipe de France basculait dans l’irrationalité la plus pure. Cinq avant de récidiver, cette fois du côté obscur, les Bleus posaient la première pierre de notre fédération.

Kostadinov France Bulgarie 1993

Si la journée du 17 novembre ne signifie rien pour vous, sachez que votre devoir de mémoire est incomplet. Et pour cause, en cette année 1993, l’équipe de France a glacé des milliers de spectateurs, et traumatisé toute une génération de supporters.

La scène se déroule au Parc des Princes, et concerne les qualifications pour la Coupe du monde 1994. La France affronte la Bulgarie, avec une mission simple : ne pas perdre. Quand on vous dit qu’il s’agit de l’acte de naissance de la FFL.

Face à la bande à Emil Kostadinov, les Bleus évitent de leur coller une manita. Et pour cause, le suspense en pâtirait lourdement. Le score est donc de 1-1, qualifiant virtuellement les Français pour le Mondial, mais sans pouvoir être complètement sereins.

Puis à quelques secondes du coup de sifflet final, alors que la logique voudrait que les Bleus conservent le ballon sans le balancer aux Bulgares, David Ginola prend soin de ne respecter aucune de ces deux prérogatives. Résultat, l’assaut bulgare déferle sur la pelouse du Parc des Princes, et ce diable de Kostadinov n’a plus qu’à nettoyer les filets de Bernard Lama.

Les Bulgares disputeront la Coupe du monde, les Français la regarderont à la télévision.

Le silence est d’or dans les tribunes. Tout le monde se regarde, circonspect. Les 48 402 spectateurs amassés dans le Parc des Princes se ressassent la défaite 3-2 subie dans cette même enceinte quatre jours plus tôt face à Israël. Une seule victoire lors de ces deux derniers matchs à domicile aurait permis aux hommes de Gérard Houllier de rejoindre les États-Unis. Il y en aura eu zéro.

Si lors de ce 17 novembre 1993, le peuple français a subi un traumatisme générationnel, la FFL y a trouvé la légitimité de son existence.

ON DIT TOUJOURS LE COUPABLE C’EST GINOLA MAIS SI ROCHE IL FAIT UNE FAUTE INTELLIGENTE SUR KOSTADINOV ON Y ETAIT AU MONDIAL 94 pic.twitter.com/bdGi1BbHPB

— Fédé 🇫🇷 de la Lose (@FFLose) September 27, 2018