GP Allemagne 1986 | Prost termine sa course… en poussant sa voiture


Alain Prost

Nous avons tous en mémoire le dernier tour de Lewis Hamilton à Silverstone en 2020, terminé sur 3 roues. Mais en 1986, Alain Prost avait fait encore plus fort : pousser sa voiture avec ses bras.

À lire aussi :   Prost Grand Prix - 1997 2001 | L'anti-Mercedes de la F1

Cela fait tout juste un mois que la France a été éliminée par l’Allemagne en demi-finale de la Coupe du monde. Alors au moment d’arriver sur le circuit d’Hockenheim, Alain Prost a la ferme intention de remonter le moral de ses compatriotes. Le Français compte 4 points de retard sur Nigel Mansell, et compte bien repartir d’Allemagne en tant que leader du championnat.

Dès les qualifs, les McLaren donnent le ton ; Keke Rosberg (le daron de Nico) signe la pole, quand son coéquipier Prost l’accompagne en première ligne. Mais tout ce travail accompli va prendre l’eau en quelques secondes seulement. Dès le départ, Rosberg perd deux positions, Prost trois. Avec le jeu des arrêts au stand et des dépassements, le natif de Lorette reprend la 3e place. Les tours défilent, et on se dit que le Français va signer un nouveau podium. Mais l’insensé va intervenir dans cette course.

Prost nous fait le coup de la panne

En 1986, les Français ont pu se réjouir d’une bonne nouvelle ; le prix de l’essence est passé de 5,7 francs/L à 4,8 francs/L. Autant vous dire que tous les Français y allaient de bon cœur à la pompe à essence. Sauf McLaren. En effet, dès le 29e tour Prost doit économiser son carburant. Puis à 2 tours de la fin, c’est le drame à la française. Alain est contraint de ralentir pour ne pas tomber en panne. Senna ne se fait pas prier pour le doubler et récupérer le podium. Dans le dernier tour, c’est son coéquipier Rosberg qui doit abandonner pour une panne d’essence ! Pas de quoi rassurer le pilote français.

Puis au moment d’aborder le dernier virage du dernier tour de la course, Prost tombe en panne sèche. Une de ces pannes qui ne vous permet pas de rouler encore sur 1 mètre. La ligne d’arrivée n’est qu’à 100 mètres, alors Alain nous sort un grand numéro : il donne des coups de reins dans sa monoplace pour donner de l’élan à sa voiture. Voyant rapidement que cette technique est un flop, il détache son harnais, saute en dehors de la voiture et se dirige derrière celle-ci. Le moment le plus ridicule commence alors. Du haut de son mètre 65, le Français pousse sa voiture de 540 kg. Mansell et Arnoux le dépassent dans la dernière ligne droite malgré l’encouragement des tribunes.

Prost finit par abandonner cette entreprise folle, à 80 mètres de la ligne d’arrivée. Mais son effort ne sera pas vain. En effet, il inscrit tout de même la bagatelle d’un point, butin accordé à la 6e position. Prost est arrivé en Allemagne avec 4 points de retard sur le leader, il en retrouve 7 dans ses bagages au moment de partir.

“Le coup est dur à avaler…” A. Prost

Cela n’empêchera pas Prost de terminer champion du monde en fin de saison… pour 2 points.

À lire aussi :   GP Monaco 1984 | Prost ou le panache du vice-champion du monde