En 2015, le XV de France connaissait une sortie légendaire en Coupe du monde, étrillée 62-13 par les All Blacks. Mais le principal événement rugbystique de cette saison est le parcours des London Welsh en championnat d’Angleterre. Le joyau de la couronne anglaise.
Le club des London Welsh est unique au monde. Créé en 1885 pour réunir les ressortissants gallois, d’où leur surnom des Exiles, le club s’apprête à réaliser une saison historique 130 ans plus tard. Mais sa particularité ne se situe pas seulement au niveau de ses origines. En effet, son véritable nom est le London Welsh Rugby Football Club. Difficile de savoir si les Exiles sont doués avec un ballon rond ou ovale. L’avenir nous montrera qu’il ne s’agit d’aucun des deux.
Un début de saison tonitruant
Lors de la saison 2014-2015, les London Welsh réintègrent la première division du championnat d’Angleterre. Et en termes d’entrée en matière, rares sont les clubs pouvant s’asseoir à la même table que les London Welsh. Dès le match d’ouverture, le ton est donné. Les Londoniens se font fesser à domicile par Exeter (52-0) et glissent d’emblée à la dernière place du championnat. Une place au chaud qu’ils ne quitteront plus jusqu’à la dernière journée.
Mais les London Welsh sont des chirurgiens de la lose. En effet, avec les Exiles, on ne se vautre pas de n’importe quelle manière. Tout est étudié, analysé, autopsié. Et un mois plus tard, le déplacement chez les Harlequins va prouver cette obsession de la lose bien faite. Un revers 52-0 qui permet d’enchaîner une 5e défaite en 5 journées. Du travail d’orfèvre.
Bien entendu, les défaites appellent les défaites, c’est bien connu. Avant la trêve de Noël, ce sont deux nouvelles giga branlées contre des équipes londoniennes qui vont illuminer la capitale anglaise : 71-7 contre les Wasps et 78-7 contre les Saracens. Histoire de passer les fêtes de manière sereine.
Londres, la principale victime des London Welsh
Comme nous vous l’avons dit, les London Welsh éprouvent une certaine saveur à recevoir des déculottées de la part de leurs concitoyens de la ville de Londres. Cette fois, les Exiles reçoivent les London Irish. Inutile de vous dire que ces derniers ont eu le même concept, sauf que les bougres venaient d’Irlande eux. On dirait ce DM de maths que tu pompais sur l’intello de service en changeant seulement le nom et le prénom sur la copie. La réception des Irish va une nouvelle fois donner lieu à un feu d’artifice : défaite 50-12. On reste dans les standards.
Mais ce qu’il y a de merveilleux avec les London Welsh, c’est qu’ils ne baissent jamais la garde. Toujours à l’affût d’une possible humiliation. Alors dès la semaine suivante, ce sont leurs amis d’Exeter qui croisent à nouveau leur chemin. Six mois seulement après avoir sabordé leur match d’ouverture de la saison. Chez 9,99 équipes sur 10, on pourrait s’attendre à un profond esprit de revanche, une vengeance qui fuse dans les veines. Mais chez les London Welsh, une autre quête guide le moindre de leurs pas ; celle de ne pas gagner un seul match de la saison. La rencontre est logiquement perdue 74-19 afin de respecter la ligne éditoriale.
Un finish parfaitement parfait
Nous abordons alors la 21e et avant-dernière journée de championnat. Les London Welsh sont déjà relégués depuis belle lurette. Si leur sort est d’ores et déjà scellé au classement, le spectacle continue lui sur la pelouse. Le déplacement chez le leader Northampton s’annonce explosif, et il va l’être. Une débâcle 46-0 avec ce qu’il faut d’essais. Une ultime préparation parfaite avant de jouer le dernier match de la saison à domicile, et la réception des Saracens.
Il fait un soleil radieux en ce samedi 15 mai. Si Londres brille dans le ciel, cela va également être le cas sur la pelouse du Kassam Stadium. En effet, l’enceinte des Exiles va s’avérer être une forteresse prenable. Pour la dernière de la saison, les London Welsh se font rouster 68-17, et offrent au public une dernière pluie d’essais.
Mais le club de Londres ne se satisfait pas seulement de ne gagner aucun match en championnat. Il en fait de même en coupe d’Europe ainsi qu’en coupe anglo-galloise.
Plus que jamais, les London Welsh font la fierté de l’Angleterre et du pays de Galles à la fois.
