Premier League 2003 | Sunderland, les Black Cats de la win


Si la Premier League a longtemps été réputée pour son Big Four légendaire, son fond de tableau a également participé au mythe du championnat le plus populaire au monde. Saison 2002-2003. Manchester United remporte son quinzième titre de champion d’Angleterre. Mais l’exploit se situe ailleurs. Dans les profondeurs du classement où un certain Sunderland sème la terreur…

Basé dans le nord-est de l’Angleterre, le Sunderland Association Football Club voit le jour en 1879. Ville industrielle du comté du Tyne and Wear, le SAFC est l’un des clubs les plus vieux au monde. Les Black Cats ont toutefois marqué le football anglais : sextuple champion d’Angleterre, dont le dernier en 1936, certes.

Végétant actuellement en League One, l’équivalent du National chez nous, Sunderland sait pertinemment que sa période dorée se situe derrière lui. Non pas dans les années 30. Mais lors de la saison 2002-2003. Une série folle qui leur permet de faire parler d’eux encore 18 ans après.

Un départ des plus trompeurs

Oubliez le lancement de saison épique de Schalke 04 et ses quatorze premiers matchs sans la moindre victoire. Non les Black Cats se sont montrés bien moins inspirés pour le coup. Dès la 3e journée, Sunderland remporte son premier match à Leeds. Ce sera leur seul de la saison à l’extérieur. Mais la hype Sunderland ne s’arrête pas là. Aussi improbable que cela puisse paraître, les Black Cats parviennent à tenir en échec la semaine suivante Manchester United, champion d’Angleterre cette saison-là. Aucune cohérence.

Mais la logique va très vite rattraper les Rouges et Blancs. Dès le match d’après, Sunderland subit une rouste sur le score de 3-0 contre Middlesbrough, fidèle du ventre mou de la Premier League. C’est dire. C’en est trop pour le propriétaire qui évince Peter Reid, pourtant au club depuis sept ans. La relève est assurée par Howard Wilkinson. Premier match et réception de West Ham, concurrent direct pour le maintien : revers 1-0 à domicile. Où comment assurer son intérim. Notre Franck Passi à nous.

La suite est inexplicable. Les Black Cats sont capables de battre 2-0 les Spurs de Tottenham et de se faire froisser 3-0 par Fulham. Arrive alors la 18e journée. Nouvelle preuve de l’incohérence du parcours de Sunderland qui tape Liverpool au Stadium of Light (2-1). On se dit alors que la patte Wilkinson a enfin son petit effet. Mais n’est pas Sir Jonny qui veut dans le nord-est de l’Angleterre. Nous avons affaire ici à Howard.

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Plus aucune lumière dans le Stadium of Light

Sunderland est dans le dur. En pleine lutte pour le maintien, les Rouges et Blancs ne vont pas attendre le Boxing Day pour frapper fort sur la Premier League. Galvanisés par leur victoire surprise sur les Reds, il s’agit de leur dernière de la saison. Nous ne sommes qu’en décembre, la phase aller n’est pas encore terminée, mais ce n’est pas un problème quand on se donne les moyens de ses ambitions.

Il reste 20 matchs à disputer jusqu’à la fin de l‘exercice. Vous l’avez donc compris, ce sera 20 matchs sans le moindre succès. Mais les Black Cats voient les choses en grand. L’absence de victoire ne leur suffit plus. Alors en ce mardi 28 janvier 2003, et le revers 1-0 face à Southampton, une toute nouvelle série voit le jour : ce sera désormais 15 défaites lors des 15 dernières rencontres. Quatre mois de lose imperturbable jusqu’au terme de la saison.

Le changement de coach le 10 mars et l’arrivée de Mick McCarthy ne change rien. L’irlandais est intronisé pour les neuf dernières rencontres. Neuf défaites. Ce long calvaire a malheureusement une fin. Le 11 mai 2003, Sunderland reçoit Arsenal. Et comment mieux terminer une saison que par un feu d’artifice lors du dernier match ? À domicile qui plus est. Une promenade de santé et une clim 0-4 face à Arsenal, histoire de recharger les batteries pour le séjour en Championship.

Une saison qui les aura vu s’incliner à cinq reprises sur le score étriqué de 3-0. Et remporter seulement 4 matchs. À la question « Y a-t-il un français à bord ? », la réponse est bien évidemment oui : David Bellion. 24 matchs en deux ans sous le maillot anglais, 1 but. Machine.

Sunderland termine bon dernier, à seulement 25 points du maintien.