Le Tournoi des VI Nations 2013 marque l’arrivée en trombe de Philippe Saint-André dans sa fédé. Pas la FFR. Mais bien la FFL. L’avènement d’un nouveau membre de la lose bleu blanc rouge. Retour sur cette compétition démarrée sur les chapeaux de roue par le XV de France, et conclue en apothéose.
La France termine l’année 2012 en boulet de canon. Les hommes de Philippe Saint-André viennent tout juste d’atomiser l’Australie sur le score de 33 à 6. Le XV de France est 4e au classement IRB, et lorgne légitimement sur le Tournoi des 6 Nations qui s’approche. Une feinte sans nom.
Dimanche 3 février 2013. Italie – France. Le choc méditerranéen fait office d’entrée en matière pour les Tricolores dans cette 119e édition du Tournoi qui va s’avérer mythique. Michalak donne le coup d’envoi. Directement en touche. On commence doucement à se rendre compte où on a mis les pieds. Pas cinq minutes de jouées que Sergio Parisse fait déjà exploser en vol la défense tricolore en aplatissant le premier essai de la partie. On se dit alors que les organismes français sont encore un peu froids en ce début de rencontre. Sauf qu’il fait 28°C ce jour-là. Le souci est ailleurs.
Les Bleus mènent 18-13 à l’heure de jeu. Mais c’était sans compter Kris Burton et son drop de 40 mètres. Le plus anglais des Italiens, ou le plus italien des Anglais on ne sait plus avec ces naturalisations on vous avoue. Victoire finale de la Nazionale 23-18. Ou comment dire adieu au Grand Chelem et à toute chance de remporter le Tournoi dès la première journée.
« Tant qu’on ne perd pas, on est en route pour le Grand Chelem ». Une maxime qui s’effondre dès les 80 premières minutes. Exquis. Après 2011, la France réécrit l’histoire en s’inclinant une nouvelle fois face aux redoutables Transalpins. Le premier des nombreux miracles de Philippe Saint-André à la tête du XV de France.
« L’équipe de France est tombée sur meilleure qu’elle » T. Dussautoir
Il a osé le bougre.
La confirmation à domicile face aux Gallois
Mais heureusement pour les coquelets français, ils ont la possibilité de se racheter la semaine suivante. Et au menu, le choc gaulois – gallois. Un duel qui va tenir toutes ses promesses jusque dans les dernières minutes.
Les visages des Bleus sont encore meurtris par la perf’ romaine au moment de fouler la pelouse du Stade de France. Mais ils doivent impérativement se ressaisir après cette douce humiliation. Alors lorsqu’ils rentrent aux vestiaires sur le score de 3-3, on se dit naïvement que les mots de PSA ont porté leurs fruits durant la semaine. Et les Français vont nous duper à ce petit jeu pendant 72 minutes. Avant que George North ne vienne faire exploser en vol les espoirs français. Score final 16-6. Les rêves de cuillère de bois sont encore possibles.
Le résumé du match Angleterre – XV de France
Prévu deux semaines plus tard, le Crunch arrive à point nommé. Comment mieux relancer la machine française qu’en affrontant ses frères ennemis ? En ce samedi 23 février 2013, PSA a la possibilité de réaliser la passe de trois. Mais les mots du sélectionneur n’ont visiblement pas été compris par ses joueurs en début de match. Nous sommes à la demi-heure de jeu, lorsque sur un renversement côté gauche, Wesley Fofana déclenche un sprint des 50 mètres. Et résiste à six plaquages. Une clim glaciale.
Capable de s’effondrer à Rome et, un mois plus tard, de mener 10-9 à Twickenham à la mi-temps. Si vous cherchez la logique chez cette équipe, vous ne la trouverez pas. Jamais. Durant la pause, les supporters commencent timidement à se poser des questions. En tête à l’issue de la première période. Et si… Et si rien du tout. Owen Farrell, puis Toby Flood crucifient nos Tricolores avec leurs bottes. Les Français enchaînent un troisième revers de rang dans le Tournoi. Une première depuis 1997, histoire de mesurer l’ampleur de l’exploit.
« On les a fait douter… et puis en seconde période on s’est mis à faire n’importe quoi » W. Fofana
Malgré les deux matchs décevants qui suivent derrière, en Irlande (13-13) et à domicile face à l’Écosse (23-16), les Bleus parviennent tout de même à décrocher la dernière place du Tournoi. Un tour de force que personne n’avait vu venir. Pas même nous.
Passer d’un espoir de réaliser le Grand Chelem à une dernière place. Pour les supporters du XV de France, les rêves n’existent pas.