Rugby | Honte à toi, Stade Toulousain.


Stade Toulousain

Si vous êtes un amoureux du rugby, vous ne pouviez pas rêver d’une plus belle affiche. Le Stade Toulousain, mastodonte de l’ovalie française, 22 fois champion de France et quintuple champion d’Europe, face au Leinster, quadruple vainqueur de la Champions Cup. Bref, tout était réuni pour vivre une heure et demie de folie ; ce fut deux heures cauchemardesques.

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Un début de match de zinzin

Cette 29e finale de Champions Cup fait partie de ces rencontres où il est préférable de ne pas arriver en retard. On ne joue que depuis une minute, et Antoine Dupont nous écœure déjà. Le demi de mêlée français envoie une passe de malade mental pour son coéquipier, essai. Mais heureusement pour nous, l’arbitrage passe par là et refuse ledit essai pour cause de pied toulousain en dehors des limites du terrain. Ouf.

On ne joue que depuis 8 minutes, et le Stade Toulousain mène déjà 6-0 à cause de la botte de Blair Kinghorn. Quelque chose nous dit que nous n’allons pas revivre le même dénouement qu’à la dernière Coupe du monde. Les Toulousains atteignent la pause avec une courte avance (9-6), mais se font rejoindre dès le retour des vestiaires (9-9). Il en faut plus pour les atteindre, la preuve avec cette passe au pied chirurgicale de Ntamack dans les bras de Matthis Lebel. Mais bonne nouvelle, l’ailier français aplatit l’essai avec un pied en touche. Ouf x2.

Une finale tendue donc, sans essai (accordé), bref, tout ce qu’il faut pour que les caleçons des deux équipes ne soient pas blancs. Dans ce mano a mano de pénalités, le Stade Toulousain pense faire le plus dur en reprenant le large à dix minutes du terme (15-12). Mais c’était sans compter cette fabuleuse 78e minute ; la mêlée des Rouge et Noir se fait enfoncer : pénalité Leinster (15-15). Thank you du fond du cœur, Ciaran Frawley.

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Le Stade Toulousain redevient infréquentable

Le temps réglementaire est terminé, place aux prolongations. Au programme, deux périodes de 10 minutes pour départager les deux équipes. Mais ne vous inquiétez pas, il n’y aura pas besoin de 20 minutes pour voir une de ces deux équipes se saborder. Il ne faut que deux petites minutes à l’Irlandais Lowe pour écoper d’un carton jaune en raison d’un en-avant volontaire. Le début de la fin pour le Leinster. Dans la minute qui suit, Matthis Lebel commet l’irréparable, et inscrit le premier essai de cette partie. Il n’y aura plus jamais de retour en arrière possible.

Les Rouge et Noir mènent 25-15, et le suspense semble aussi présent que pour connaître le champion de France de Ligue 1 en début de saison. Sauf qu’un Toulousain ne veut pas de cette avance trop confortable. Richie Arnold a la bonne idée de se faire exclure, histoire de relancer un peu le suspense. L’Australien envoie un plaquage sublime avec l’épaule qui arrive à point nommé.

Et alors quand le Leinster aplatit un essai dans le temps additionnel de la première période des prolongations, et revient à 25-22, on se dit que nous avons face à nous l’une des plus belles finales de l’histoire de la Coupe d’Europe de rugby. Mais malgré le coup de pouce d’Arnold, ou d’épaule selon les goûts, Toulouse continue sa marche en avant détestable. Contrairement au dernier Mondial, Thomas Ramos ne tremble pas face aux perches. Le Français passe deux pénalités coup sur coup : 31-22. Les Irlandais ne reverront plus les Rouge et Noir, qui remportent le sixième sacre européen de leur histoire. Le record dans la compétition. Le rugby tricolore nous avait habitués à bien mieux ces derniers mois…

Le Leinster vient de connaître lui sa quatrième finale perdue d’affilée en Champions Cup, la troisième en trois ans. Nos homologues irlandais vont passer un bon week-end EUX.

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