Alors que s’est achevée la saison régulière de LEC, la ligue européenne de League of Legends, l’équipe française Vitality pointe à la dixième et dernière place du classement. Un mélange de poisse et d’échecs sur fond de problèmes administratifs, une performance certifiée FFL.
À l’approche de la saison 2020 de LEC, l’équipe française de League of Legends Vitality était assez loin des radars de la FFL. Une équipe complètement restructurée autour du français Lucas « Cabochard » Simon-Meslet, l’un des meilleurs joueurs tricolores de la discipline, des talents émergents en provenance de la ligue française (qui est un cran en dessous), le tout sous la baguette de Hadrien « Duke » Forestier et de Louis-Victor « Mephisto » Legendre, deux coachs français ayant fait leurs preuves dans d’autres équipes. Et pourtant, même en Esport, la lose à la française n’est jamais très loin.
Les chaises musicales
La poisse n’a pas attendu le début de la saison pour toucher notre chère équipe française. En effet, avant même le premier match, on a appris que Aljoša « Milica » Kovandžić, recrue serbe de Vitality au poste de midlaner, ne pourrait pas jouer jusqu’à nouvel ordre pour cause de visa non valide. C’est donc Lucas « Saken » Fayard, en provenance de l’équipe 2 qui joue en ligue française, qui allait le remplacer… tout en jouant avec son équipe d’origine.
Mais ce qui régale encore plus qu’une poisse, c’est quand le règlement s’en mêle. Résultat : une pénalité infligée à l’équipe pour ne pas avoir respecté les règles de changement de joueur. Au final, c’est Marcin « Selfie » Wolski, connu pour voguer d’équipe en équipe avoir un succès mitigé, qui officiera jusqu’à la fin de la saison.
Et comme l’instabilité est souvent synonyme de succès (enfin, surtout de succès FFL), le staff a alterné tout au long de la saison au poste de support entre son titulaire Jakub « Jactroll » Skurzyński et son remplaçant, venant de l’équipe B, Pierre « Steeelback » Medjaldi.
Un score sans appel
Le résultat de la saison est sans appel pour Vitality, avec un total de 2 victoires pour 16 défaites – des défaites souvent avec panache comme on aime à les décrire chez nous. Et pour ce qui est des deux succès, on compte d’abord le premier sur le fil contre SK Gaming, avant-dernière du classement avec 3 victoires.
Enfin, le second est une victoire en dernière journée contre des Fnatic qui avaient déjà sécurisé leur place au classement et qui se sont donc permis un match « champagne », avec des personnages que l’on ne voit presque jamais en compétitif ou encore des changements de poste entre joueurs (un peu comme mettre un défenseur en pointe ou un talonneur à l’aile). À cette occasion, Vitality est tout de même passé proche d’un exploit en manquant de perdre l’imperdable.
Bons perdants malgré tout
En ces temps de lose eSportive, la FFL tient néanmoins à saluer l’autodérision dont a fait preuve l’équipe française. En effet, aux alentours de la mi-saison, alors que Schalke 04 et donc Vitality pointaient encore à 0 victoire, les deux équipes ont décidé d’organiser un petit pari sur les réseaux sociaux : la dernière des deux équipes à gagner un match offre son maillot. Et deviner quoi ? Même là, Vitality a perdu.
La FFL remercie Vitality de continuer à la faire rêver en ces temps de confinement, l’Esport ayant l’avantage de pouvoir se jouer chacun chez soi. De plus, ils ont le mérite d’être lucides sur leurs performances avec ce qu’il faut en zest d’autodérision. Ce qui, avouons-le, n’arrive que rarement dans le sport traditionnel. Alors que le deuxième championnat de la saison, le « Summer Split », approche à grands pas, nous avons hâte de voir ce que le French Flair made in Vitality nous réserve.