En 2017, la Scuderia Ferrari pense briser sa malédiction au championnat du monde, qui date depuis 2007 et le titre de Kimi Räikkönen. Tous les espoirs sont mis sur Sebastian Vettel, mais ces derniers font plouf un soir de Grand Prix de Singapour.
En 2017, Mercedes reste sur 3 titres mondiaux consécutifs, dont le dernier acquis par Nico Rosberg. Les Flèches d’Argent dominent de la tête et des épaules l’ère hybride de la Formule 1. Quand certains se plaignent d’un “GP2 engine“, les pilotes de l’usine de Brackley sont eux confortablement installés sur des rails. Oui mais voilà, la saison 2017 n’est pas aussi paisible que par le passé.
Vettel, le poil à gratter de Mercedes
Si Lewis Hamilton avait l’habitude de se bagarrer avec son coéquipier chez Merco pour le titre mondial, cette saison symbolise l’arrivée d’un pilote extérieur à leur écosystème ; Sebastian Vettel. Trois victoires et trois 2e places pour l’Allemand lors des 6 premiers Grands Prix ; le ton est donné. Dès sa victoire à Monaco (6e course), on comprend tout de suite que Ferrari en a fait son cheval de bataille ; alors que Kimi était en pole, les stratèges de Ferrari se débrouillent pour le faire undercutter par Vettel.
La tension arrive à son comble à la 8e course de l’année, à Bakou, quand Vettel, mécontent du brake-testing d’Hamilton devant lui, qui lui a valu d’abîmer son aileron avant, décide de se porter à sa hauteur et de lui donner un coup de roue à son tour. Non, nous ne sommes pas à la cour de récré, mais c’est tout comme.
Au soir du Grand Prix de Hongrie en 2017, Sebastian Vettel compte 14 points d’avance sur Lewis Hamilton. Mais le Britannique enchaîne les victoires par la suite ; en Belgique tout d’abord, puis à Monza, sur les terres de Ferrari. L’Anglais a désormais 3 points d’avance avant le Grand Prix de Singapour, un circuit qui doit favoriser les qualités de la Scuderia. Ou plutôt qui devrait.
Singapour, le tournant de 2017
Comme à Monaco, les qualifications représentent 90% du travail. Une impossibilité quasi totale de dépasser, hormis en tamponnant le pilote de devant. Dès le samedi, Vettel met tout le monde d’accord. L’Allemand met trois dixièmes sur le second Verstappen, plus d’une demi-seconde sur Hamilton, seulement 5e. Une joie toute dans la retenue.
Dès sa sortie de voiture, il en profite même pour dénoncer ses camarades qui ont plagié. Nous avons droit au Vettel premium en 2017.
Le dimanche, une pluie battante trempe le circuit de la Marina Bay. Une légère tension commence à habiter le clan de la Scuderia. Puis lorsque les feux s’éteignent, c’est le blackout côté Ferrari. En première ligne, Vettel et Verstappen prennent un départ correct, rapidement rejoints par Iceman. En effet, depuis sa 4e position, Kimi Räikkönen vole littéralement à l’extinction des feux, et se hisse sur la gauche du Néerlandais. Trois de front, dont deux pilotes rouges, autant vous dire que le rythme cardiaque des tifosi approche les 150 battements par minute.
Vettel – Raikkonen – Verstappen, le plan à 3 foireux
S’ensuit alors un fabuleux plan à trois ; Vettel se rabat sur Verstappen, qui se rabat sur Räikkönen. Le Finlandais perd le contrôle de sa monoplace et vient heurter celle de Vettel en son cœur. Même les scénaristes de Drive to Survive n’auraient jamais imaginé un tel scénario. Mais le massacre n’est pas fini. Si Verstappen pense que sa sentence était terminée, la suite lui réserve un dénouement exquis. Le Néerlandais se fait prendre à nouveau en sandwich, entre Räikkönen et Alonso cette fois-ci. Deux sandwichs pour le prix d’un, même Subway s’avoue vaincu sur ce coup.
“I’ve got damage, I’ve got damage… aaaah” M. Verstappen, pris en sandwich pour la 2e fois en 5 secondes
Pour Alonso, la lose est majuscule également. Lui qui souffre grandement avec son moteur Honda depuis le début de la saison, voit son unique chance de monter sur le podium s’envoler dans le ciel de Singapour. L’Espagnol s’en est d’ailleurs pris… à un mur de son paddock.
“Quand j’ai vu le replay, j’ai furieusement donné un coup de poing dans le mur. Monter sur le podium aurait pu être une des plus belles choses de ma carrière. Et nous l’avons manqué” F. Alonso
Vettel conserve sa première place, du moins durant 200 mètres, avant de venir embrasser la barrière du virage n°3, et se retrouver dans le sens inverse. Sa voiture était déjà perforée au niveau du ponton, il roule désormais sans son nez avant. Et devinez qui se retrouve en tête de la course ? Lewis Hamilton of course.
“Le responsable ? C’est principalement Sebastian. Il s’est mis à me tasser, peut-être qu’il n’a pas vu Kimi sur la gauche. Ce n’est pas une excuse : si l’on se bat pour le titre mondial, il ne faut pas prendre le risque de tasser quelqu’un à ce point. Ce n’était pas très malin” M. Verstappen
Kimi reste, lui, fidèle à lui-même.
“Je ne pense pas que j’aurais pu faire quoi que ce soit pour changer le résultat final, à part prendre un mauvais départ” K. Raikkonen
Un crash sous tous ses angles.
Mais alors vraiment tous.
Mercedes peut dire “grazie” à Singapour
Lewis Hamilton remporte sa 60e victoire, mais surtout possède désormais 28 points d’avance sur Vettel. Si durant chaque saison, certaines courses font basculer le cours du championnat, il y a indéniablement un avant et un après le GP de Singapour. Dès lors, l’écart entre Hamilton et Vettel ne fait qu’augmenter au fil des courses ; 3 points, puis 28, 34, 59 et même 66 au soir d’Austin.
Si Hamilton remporte sa 7e couronne mondiale, il peut remercier les travaux de la Scuderia Ferrari en ce soir de septembre 2017.