Alors que l’équipe de France est d’ores et déjà qualifiée pour les Jeux olympiques, et qu’elle en profite pour martyriser tous ses adversaires en préparation, d’autres nations jouent leurs places aux JO en ce moment même. En effet, ces dernières sont réunies dans des TQO (Tournoi de qualification olympique), et la dernière journée du premier tour avait lieu aujourd’hui. Au TQO de Riga, le vainqueur défiera l’équipe de France lors du premier match des JO. Et un événement sponsorisé par la FFL vient d’avoir lieu avec la Géorgie.
La Géorgie ne compte pas les joueurs les plus doués dans son effectif, mais très certainement les plus malins. Battus de 28 points par la Lettonie lors de la première journée (83-55), les Géorgiens doivent à tout prix battre les Philippines de 19 points pour espérer se qualifier. En effet, les Gilas Pilipinas ont un goal average de +9, quand la Géorgie est à -28.
La Géorgie fait tout pour gagner…
Le match débute, et très vite les Géorgiens marchent sur les Philippins. Ils remportent le premier quart temps 28-17, et n’ont plus qu’à augmenter leur avance de huit points. Et comme dans beaucoup de remontadas, la Géorgie y parvient, et comme même 20 unités d’avance. Mais c’était sans compter ce fichu troisième quart temps, où les Géorgiens n’ont pas trouvé de meilleure idée que de s’écrouler tout simplement. Les Philippins l’emportent 31-19, et reviennent à égalité. Tout est à refaire.
Et c’est pile à ce moment précis que le génie géorgien fait surface. Les cerveaux de l’équipe nationale établissent une stratégie aussi diabolique que simple ; jouer le match nul pour arracher les prolongations, et obtenir 5 minutes supplémentaires afin d’espérer, pourquoi pas, créer une avance de 20 points. Dès lors, la Géorgie n’a qu’une seule crainte ; celle de créer une avance qu’elle ne parviendrait pas à faire diminuer. C’est pourquoi les Géorgiens effectuent un collé-serré au score durant la fin de la rencontre.
Et le plus drôle dans cette histoire, c’est que leur précision est presqu’chirurgicale. Alors qu’il ne reste que 2,8 secondes à jouer, les Géorgiens mènent 96-94. Dans une énergie du désespoir, ils font venir les Philippins sur la ligne des lancers francs, avec comme espoir que ces derniers recollent au score. Malheureusement pour eux, la précision n’est pas au rendez-vous, et le score reste inchangé. Et c’est à ce moment exact que Goga Bitadze va entrer dans la légende du basketball.
… avant de tout faire pour éviter la victoire !
Alors que le dernier lancer franc philippin heurte l’anneau à deux reprises, Goga Bitadze a un plan très clair en tête ; effectuer une claquette pour envoyer le ballon dans son propre panier. Un CSC de toute beauté, qui permettrait d’ajouter deux points aux Gilas Pilipinas, et de clore la partie à 96-96. Mais le moment collector n’est pas encore arrivé ; alors que ce bon vieux Goga nous offre sa plus belle claquette, il rate carrément son dunk. Le ballon rebondit, et d’un dernier réflexe empli de désespoir, il envoie le ballon vers son coéquipier, comme pour rejeter la faute sur lui alors qu’il n’y est absolument pour rien. Lé-gen-daire.
Quand Goga Bitadze essaie de scorer contre son camp pour tenter d’envoyer le match en prolongation… La raison ?
La Géorgie, qui a compté jusqu’à 20 PTS d’avance face aux Philippines, devaient l’emporter de 19 PTS pour se qualifier. L’écart pas suffisant il voulait 5 minutes de… pic.twitter.com/xPyXPuW2ot
— Basket-Infos (@Basket_Infos) July 4, 2024
Ses coéquipiers se prennent la tête à deux mains, son sélectionneur n’en croit pas ses yeux. La stratégie du siècle a échoué à un rien. Grâce à cette défaite de deux points d’écart (96-94), les Philippines sont qualifiées pour les demi-finales. Les Géorgiens, eux, sont privés de JO à cause de leur succès. On aime cette énergie.
Un scénario qui ressemble beaucoup au match du siècle entre la Barbade et la Grenade lors de la Coupe Caribéenne 1994.