Vous lorgnez sur les Helly Hansen Kestrel, cette paire de trail qui fait doucement son trou dans un marché trusté par Salomon, Hoka et compagnie ? Jevous comprend : avec son look sobre et sa promesse d’accroche béton, elle a de quoi titiller la curiosité. Mais est-ce qu’elle encaisse vraiment les kilomètres en montagne ? Peut-elle rivaliser avec les poids lourds du marché ou reste-t-elle une outsider sympa pour joggeurs du dimanche ? Rassurez-vous, je me suis posé les mêmes questions… avant de leur infliger 3 mois de test, entre sorties longues, boue, caillasse et dénivelé.
Helly Hansen Kestrel : présentation et promesses sur le papier
Helly Hansen n’est pas encore un acteur majeur dans l’univers des chaussures de trail, et le modèle Kestrel TR reste assez rare à trouver, que ce soit en magasin ou en ligne. Pourtant, cette paire montre clairement l’ambition de la marque de se faire une place sur ce marché très concurrentiel. Elle se présente comme une chaussure polyvalente pensée pour passer facilement de la route aux sentiers : assez légère pour les courtes distances, suffisamment confortable et protectrice pour les sorties plus longues, avec une accroche fiable sur terrains variés. En résumé, c’est une candidate sérieuse pour rivaliser avec les best-sellers du secteur, proposée à un prix public d’environ 170 €.
Sur le plan technique, la Kestrel TR met en avant une semelle intermédiaire en mousse injectée à l’azote, qui combine légèreté, dynamisme et confort, épaulée par une plaque anti-rocher en PEBAX® pour la protection et le retour d’énergie. L’empeigne, en mesh sans couture, est respirante et déperlante, tandis que la semelle extérieure en gomme haute traction sécurise l’accroche sur sentiers, cailloux ou zones humides. Trois promesses ressortent clairement : un amorti réactif, une protection efficace et une accroche solide, adaptée aussi bien aux sorties quotidiennes qu’aux trails plus engagés.
Fiche technique de la Helly Hansen Kestrel
Poids | 250 g |
Drop | 7 mm |
Laçage | Traditionnel à œillets |
Tige | Mesh sans couture, respirant, hydrophobe |
Semelle intermédiaire | Mousse injectée à l’azote |
Semelle externe | Gomme haute traction |
Plaque / protection | PEBAX® rock plate |
Helly Hansen tente une percée sur le marché du trail avec la Kestrel TR, une chaussure annoncée comme légère, protectrice et polyvalente. Mais derrière la belle fiche technique, que vaut-elle vraiment sur les sentiers ?
Petit avant-goût avant le test détaillé
Pas le temps de tout lire ? Voici mon avis condensé sur les Helly Hansen Kestrel TR : ce qu’elles font très bien… et ce qui peut freiner certains coureurs.
Les points forts ✅ | Les axes d’amélioration ⚠️ |
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J’ai chaussé la Kestrel TR pour voir si Helly Hansen pouvait vraiment rivaliser avec les cadors du trail… ou si la marque norvégienne devait encore ramer pour s’imposer sur le terrain.
Test Helly Hansen Kestrel TR : où, comment et combien de kilomètres ?
Difficile de se faire un vrai avis sur une chaussure de trail après quelques sorties tranquilles. Pour tester la Helly Hansen Kestrel TR, je l’ai emmenée partout avec moi durant l’été 2025, sur les sentiers du Valais suisse. Trois mois de test, environ 200 km, avec un objectif clair : voir si elle peut tenir tête aux modèles phares du marché.
Le programme a été varié : randonnée active, jogs longs sur chemins, un peu de route, et surtout des sorties trail de 1h à 5h, entre 1600 et 2500 m d’altitude. Les parcours allaient de terrains roulants (200 à 400 m de D+ sur sentiers forestiers ou pâturages) à des profils bien plus engagés en montagne.
Le cadre du test Helly Hansen Kestrel TR :
📅 Période : été 2025 (3 mois)
🏃♂️ Profil : 29 ans, 4 à 5 séances par semaine, entre 40 et 70 km hebdo
👟 Volume total : environ 200 km parcourus
🎯 Séances : rando-course active, jogs longs en chemin, travail en côte, trails techniques en haute montagne
🌍 Terrains : chemins roulants vallonnés (+200 à +400 m D+), single tracks alpins, boue, bitume occasionnel
🌦️ Conditions : chaleur écrasante, pluie battante, orages de grêle en plein Valais suisse
La météo, elle, n’a pas été tendre : chaleur écrasante sur des courses comme Sierre-Zinal, orages de grêle transformant les singles en torrents en quelques minutes. Bref, la Kestrel a tout connu : sec, humide, boueux, caillouteux… avec même quelques kilomètres de bitume pour tester sa polyvalence. Un test grandeur nature, sans compromis, pour voir ce que cette paire avait vraiment dans le ventre.
Mes premières impressions : une belle surprise dès l’ouverture
👉 Un packaging qui donne le ton
À la réception, Helly Hansen soigne l’expérience : la Kestrel TR arrive dans un pack aventure/trail complet avec un t-shirt technique jaune et une casquette de trail bleue. Ce genre de détail peut sembler gadget, mais il fait la différence. La casquette, la HH Trail Running Cap, est même devenue mon accessoire fétiche de l’été. Avec mon tour de tête XXL, c’est la première fois qu’une casquette de running s’ajuste parfaitement, sans serrer ni flotter. Je l’ai portée partout : sur route comme en montagne, du marathon de Stockholm jusqu’à la mythique Sierre-Zinal. Et elle ne m’a pas quitté depuis.
👉 Une marque là où on ne l’attend pas
Avant ce test, Helly Hansen, pour moi, c’était synonyme de ski, de voile et d’alpinisme. Leurs vestes techniques ou leurs tenues maritimes sont une référence, mais jamais je ne les avais associés au trail running. Ce saut vers la course en montagne avait donc de quoi intriguer : comment une marque réputée dans les sports outdoor “extrêmes” allait-elle transposer son savoir-faire dans une discipline aussi exigeante que le trail ? C’était une vraie curiosité.
👉 Un style à part
Esthétiquement, la Kestrel TR ne joue pas dans le même registre que des modèles phares comme la Hoka Mafate ou la Salomon Pulsar. Pas de design tape-à-l’œil, pas de surenchère. Elle se veut sobre, technique et cohérente avec le reste de la gamme textile (t-shirt jaune, casquette bleue). Ce n’est pas mon coup de cœur esthétique personnel, mais il faut reconnaître que l’identité de gamme est bien pensée et assumée.
👉 Qualité perçue au rendez-vous
Au toucher, les matériaux inspirent confiance. Le mesh hydrophobe est respirant mais solide, les jonctions et coutures tiennent bien, et la semelle ferme promet stabilité et durabilité. Pour mes pieds larges, le chaussant m’a paru confortable et stable dès l’essayage. Ni trop rigide, ni trop mou : un bon équilibre. Pour une chaussure entre 150 et 200 €, on est clairement dans les standards de qualité attendus.
👉 Une erreur de taille, mais un maintien réussi
J’ai fait l’erreur de commander ma pointure route habituelle (44 ⅔) : en descente, c’était trop serré. Mon conseil est clair : prendre une demi-pointure au-dessus pour éviter la compression des orteils, surtout dans les longues descentes alpines. Malgré tout, après plus de 200 km de test, je n’ai eu aucune ampoule ni frottement, ce qui est assez rare pour être souligné.
Dès l’ouverture, tu comprends que ce n’est pas juste une paire de plus : c’est une promesse d’aventure.
Test grandeur nature : maintien, grip et résistance sur les sentiers
👉 Sur le long : un confort qui tient
J’ai emmené la Kestrel TR sur des terrains très variés : single tracks alpins, boue, cailloux, pentes raides. La sortie la plus exigeante a été Sierre-Zinal 2025 : 34 km, 2200 m D+, chaleur étouffante (près de 30°C à 2000 m). Malgré ma pointure un peu trop petite, pas de frottement ni d’ampoules. Avec la bonne taille, la Kestrel peut sans problème accompagner 4 à 5 h d’effort en montagne dans un vrai confort.
👉 Amorti et dynamisme : confort avant vitesse
La Kestrel ne rivalise pas avec des chaussures à plaque carbone ou des modèles hyper-dynamiques. Mais elle assume son rôle : absorber les chocs, offrir de la stabilité et protéger sur la durée. L’amorti est agréable sans être trop ferme, un bon compromis pour courir plusieurs heures sans exploser ses articulations.
👉 Ventilation : zéro surchauffe, zéro cloque
Le test ultime : partir de Sierre à midi sous 30°C, avec plus de 27°C encore à 2000 m d’altitude à Chandolin. Et pourtant, mes pieds sont restés au frais. Zéro sensation d’étouffement, zéro cloque. Pour quelqu’un qui a déjà fini un marathon avec les pieds en feu, c’est un vrai soulagement.
👉 Accroche : validée sous la grêle
Un autre moment marquant : une sortie près du lac de Moiry (2300 m), terminée par un orage de grêle. Le sentier s’est transformé en torrent, et j’ai dû descendre dans plus de 3 cm d’eau. Verdict : appuis stables, aucune glissade, confiance totale. Sur terrain humide et instable, la semelle fait vraiment le job.
👉 Sur la durée : solide, mais pas pour la route
Après environ 200 km, le constat est clair :
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Empeigne : intacte, aucune couture lâchée.
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Membrane : une petite trace après un choc avec une racine, mais elle a bien protégé le pied.
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Semelle : toujours efficace sur terrain gras et technique, mais usure nette sur bitume.
En résumé : la Kestrel est une chaussure 100 % montagne. Sur route, ses crampons fondent vite et perdent en efficacité.
Elle n’est pas là pour briller sur bitume. Mais en montagne, elle est dans son élément.
Un choix pensé pour la montagne, pas pour la vitesse
👉 Un outsider face aux références établies
Avec un prix de lancement autour de 170 €, la Kestrel TR vise directement les références du marché comme la Hoka Speedgoat ou la Salomon Pulsar. Mais au lieu de miser sur la performance pure, elle mise sur son trio confort + stabilité + protection.
👉 Pour qui ?
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❌ Pas pour les compétiteurs obsédés par leur chrono.
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✅ Parfaite pour les coureurs réguliers qui aiment avaler du D+ en montagne.
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✅ Adaptée aux trails alpins techniques de 3 à 6 heures.
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✅ Assez polyvalente pour servir aussi en randonnée active.
👉 À éviter sur terrain roulant
Sur des trails très roulants ou urbains (ex : Ecotrail de Paris), la Kestrel montre ses limites : manque de rebond et d’explosivité. Sur route, mieux vaut oublier : non seulement l’usure est rapide, mais la chaussure perd son intérêt.
En résumé, la Kestrel n’essaie pas de séduire tout le monde. Elle assume son ADN montagne, et c’est ce qui la rend pertinente.
Elle ne cherche pas à séduire tout le monde. Elle fait juste parfaitement ce pour quoi elle est née : la montagne.
Mon verdict de la Helly Hansen Kestrel TR
Je ne m’attendais pas à ça. Pour moi, Helly Hansen, c’était du matos de ski, d’alpinisme ou de voile. Pas du trail. Et pourtant, après plus de 200 km dont Sierre-Zinal, des séances longues et quelques galères météo, la Kestrel TR m’a clairement fait changer d’avis.
Ce n’est pas la chaussure la plus légère et rapide, mais elle est solide, stable et confortable, avec ce qu’il faut de dynamisme pour tenir la distance. Elle encaisse les descentes techniques, ne surchauffe pas, et garde une bonne accroche même sous la pluie ou la grêle.
Pour qui est faite la Kestrel TR ?
✅ Une bonne paire si :
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Tu fais du trail régulièrement, surtout en montagne ou sur terrain technique
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Tu veux une chaussure stable, protectrice, qui ne t’explose pas les pieds sur 4–5 h d’effort
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Tu préfères une accroche fiable et du confort plutôt qu’un rebond violent ou une plaque carbone
🙅♂️ Ce n’est pas pour toi si :
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Tu fais surtout du trail roulant ou de la route (usure rapide des crampons)
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Tu cherches une chaussure ultra dynamique, typée perf ou chrono
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Tu veux une paire très amortie type Hoka, ou ultra minimaliste
Une vraie chaussure trail de montagne, fiable et rassurante
À 170 €, elle rivalise avec les grands noms du trail, avec un positionnement clair : stabilité, protection et polyvalence. Pas une chaussure “bling-bling”, mais une valeur sûre pour les traileurs qui savent où ils mettent les pieds.
Discrète, stable, efficace : tout ce qu’on demande à une vraie chaussure de montagne.
Les points forts ✅ | Les axes d’amélioration ⚠️ |
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