La Bundesliga est toujours friande pour nous proposer des moments de football délicieux. Entre les kartoffel romantiques, les scores fleuves et les sorties énigmatiques de leurs gardiens, nous sommes toujours bien lotis. Mais en 2013, c’est un autre type de lose qui nous a été proposé ; le but fantôme de Stefan Kiessling.
Stefan Kiessling, buteur malgré lui
L’histoire des buts fantômes a toujours hanté le football mondial. De Geoffrey Hurst à Luis Garcia, en passant par Marko Dević, les presqu’buts rythment les frustrations des supporters au fil des années. En 2013, la Bundesliga va remettre au goût du jour cette injustice royale. Un an avant son sacre au Mondial 2014, l’Allemagne est déjà sur le toit du monde sans même le savoir. Et qui d’autre que son championnat majeur pour nous le prouver ?
Une année auparavant, le Bayer Leverkusen se déplace à Hoffenheim. Nous sommes à la 70e minute de jeu, et les visiteurs mènent 1-0. Quand sur un corner de Gonzalo Castro, Stefan Kiessling envoie une tête à côté du poteau extérieur de la cage. Lui-même souffle et se prend le visage à deux mains, évidemment déçu par sa réalisation. S’il s’attend à entendre des sifflets à son égard, il en entend, mais un seul. En effet, juste derrière, un coup de sifflet particulièrement aigu retentit dans le stade. Trop strident pour venir de la part des supporters. Quand il se retourne, il voit l’arbitre derrière lui valider le but. Alors Stefan se met dans la peau d’un buteur, et lève les bras en l’air. Un ghost goal iconique.
Remember this Stefan Kiessling ghost goal 😄 Imagine if it was a Final pic.twitter.com/dUnaRsEn9f
— 𝙏𝙝𝙚 𝘽𝙚𝙖𝙧𝙙𝙚𝙙 𝙂🔴⭕𝙣𝙚𝙧™ (@AllDayRodgers) March 8, 2023
“J’ai d’abord pensé que le ballon n’était pas rentré puis tous se sont précipités sur moi. Que devais-je faire ? Quand Hoffenheim a montré le trou dans le filet, j’ai gambergé” S. Kiessling
Mais que s’est-il vraiment passé ?
Dès le premier ralenti du “but”, on se rend bien compte que le ballon est passé à 1 bon mètre à l’extérieur du poteau. Mais alors une question est sur toutes les lèvres ; comment cela est-il possible ? La réponse ne tarde pas à arriver. Il y avait tout simplement un trou dans le petit filet extérieur, pile à l’endroit où le ballon est passé. Mais ce n’est pas tout. Cet incident a pu avoir lieu grâce à la vigilance de l’arbitre de touche avant la rencontre, qui n’a pas relevé le trou dans les filets lors de la traditionnelle inspection d’avant-match. On touche au sublime.
Et comme si cela ne suffisait pas, la décision de l’arbitre a des conséquences terribles ; Hoffenheim perd d’un but d’écart la rencontre (2-1). De son côté, le Bayer Leverkusen vire en tête du championnat. Tout est bien qui finit bien pourrait-on croire. Sauf que la Bundesliga a un précédent dans son histoire. En effet, en 1994, le Bayern Munich avait dû rejouer un match à cause d’un but illicitement accordé. Du coup, Hoffenheim pense obtenir la même faveur 19 ans plus tard. Que nenni. Le tribunal sportif de la fédération allemande dit nein. Et sa réponse est aussi flegmatique que nous pouvions l’espérer venant des Allemands.
“Il n’y a pas de fondement à la réclamation déposée par Hoffenheim. La décision est certes mauvaise, mais elle est irrévocable. Les mauvaises décisions font partie du système” DFB
L’empathie à l’allemande.
