Dans le monde de la pétanque, le tournoi de la Marseillaise est un événement incontournable, immanquable. Et la demi-finale de l’édition 2022 restera dans les annales. En tout cas dans l’esprit de l’équipe de Salvini assurément.
A la 13e mène, le score est de 8-8. L’équipe de Salvini combine mauvais tirs et mauvais choix, le combo parfait pour permettre à Courtois et ses acolytes de s’échapper. Ces derniers ont 4 points par terre, et Laurent N’Guyen Van a même la boule de la gagne. Mais elle ne passe pas. 12-8 Courtois, à un point de la finale. Alors la team Salvini entreprend une remontée éclair, et revient à 12-11. Place à la 16e mène, gravée dans le marbre de la lose.
16e mène et une première
Cette mène a de grandes chances d’être décisive. Et pour cause, le premier qui arrive à 13 remporte la partie (pour les ignorants). L’équipe de Salvini joue la première boule, loin d’être parfaite. Puis c’est au tour d’Aimé Courtois de se présenter. Le Marseillais parvient à réaliser un tour de force à peine croyable ; faire de la boule de Salvini un joli lancer. En effet, Courtois pointe (beaucoup) trop court ses deux premières tentatives. Courtois la joue fair-play, rien de choquant jusqu’ici.
Moment choisi par Manu Viola pour vêtir le costume du sauveur. Vu que les boules pointées ne sont pas folichonnes dans cette manche, Manu décide de tirer pour éjecter la boule adverse. Elle atterrit 20 centimètres à côté. Face à cette déroute totale, une troisième stratégie est adoptée par la team Courtois ; noyer le but. Cette technique consiste à faire sortir des limites du terrain le cochonnet afin de rendre la mène nulle. L’ultime chance pour les collègues de Courtois de mettre un terme à ce cauchemar. Bien évidemment, la première tentative de Laurent N’Guyen Van est un échec. Et la seconde aussi.
Il reste une sixième et dernière boule à jouer, celle de Manu Viola. Et par miracle, il parvient à récupérer le point en pointant. La team Salvini a désormais 5 boules à jouer pour remporter la mène. Autant vous dire une cote à 1,01. En cas de victoire par 2 points, c’est même le gain de ce match. Mais ce qui va suivre dépasse tout entendement. Digne des célèbres exagérations des Sudistes. Sauf qu’il s’agit bien de la réalité cette fois-ci.
Team Salvini, un craquage dans les règles
Comme à leur habitude, les commentateurs de France Télévisions jouent les génies de la prédiction. Ils commencent déjà à reparler du sacre de Salvini en 2015, comme si la partie était déjà terminée, et que la finale pourrait d’ores et déjà commencer. Mais c’était surestimer le mental de la team Salvini à ce moment de la partie. L’objectif ici est de tirer sur la boule adverse, afin de récupérer le point. Le premier tir de Kevin Lellouche est raté. Le deuxième fait mouche. 12-12. L’équipe de Salvini a maintenant 3 boules pour marquer un point de plus, synonyme de victoire. Et c’est à ce moment que la légende décide de s’écrire sous nos yeux.
Christian Lapeyre se présente et pointe en cloche, comme il sait si bien le faire. A tel point qu’il pousse la boule de Courtois vers le cochonnet. La tension monte d’un cran, les supporters ont du mal à trouver de l’oxygène. L’arbitre est appelé pour mesurer : “49.3 centimètres pour la boule de Courtois, 53.1 centimètres pour la boule de Salvini“. Le score repasse provisoirement à 13-11 pour Courtois. Christian fait Lapeyre avec le niveau des Courtois dans cette mène, on croit rêver.
Voyant que la mène et la partie lui échappent, Cédric Salvini prend les choses en main en bon leader. L’objectif est tout simple ; tirer sur la boule de Courtois. Le premier lancer atterrit 10 centimètres trop loin. Mais Cédric est du genre à apprendre de ses erreurs, c’est pourquoi il envoie exactement la même boule juste derrière. L’équipe de Courtois remporte finalement la partie 13-11 et file en finale de la Marseillaise, sans même l’avoir voulu.
L’équipe Salvini est, elle, parvenue à perdre un match gagné par avance.