WRC | Thierry Neuville, un vice-champion dans l’âme


Thierry Neuville

WRC. Trois lettres bannies dans l’Hexagone depuis le début du XXIè siècle. Mais pour une fois, nous avons trouvé une bonne raison de parler de rallye ; les presqu’titres de champion du monde de Thierry Neuville.

Quand on vous parle de rallye, le premier réflexe que vous avez est de penser aux deux Sébastien. En effet, sans que vous le décidiez, votre cerveau se remémore les 9 titres mondiaux de Loeb, ainsi que les 8 couronnes mondiales d’Ogier. Un peu comme quand on vous dit de ne pas penser au bus de Knysna ; la première chose à laquelle vous venez de penser, c’est Raymond Domenech avec son papier à la main.

Mais rassurez-vous, notre objectif n’est pas de vous ruiner votre lecture en vous rappelant les 17 titres mondiaux de nos Français, dont 15 consécutifs. Non, il existe un pays bien plus chanceux que nous en WRC : la Belgique. En effet, le plat pays possède un pilote de talent. Un de ces conducteurs qui s’intéressent à la victoire, mais pas trop. Nous parlons bien évidemment de notre cher Thierry Neuville.

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Neuville, la francophonie à l’honneur

Né à Saint-Vith, en Wallonie, Thierry aurait pu nous faire l’honneur de défendre les couleurs françaises. Mais cela s’est joué à 100 kilomètres près. Cent bornes qui vont avoir une grande importance pour nous. Un licencié de la lose que la Belgique nous arrache. La double peine.

Car oui, Thierry Neuville est un joyau dans le domaine. Dès sa deuxième année en WRC, le Saint-Vithois vise déjà les presqu’sommets. Neuville termine vice-champion du monde pour la première fois de sa carrière, et ce à seulement 25 ans. On se dit alors que le meilleur (ou le pire) est à venir pour lui.

Thierry Neuville quand on lui dit qu’il y a un titre de vice-champion à aller chercher

Suite à ses bons résultats, Thierry devient pilote n°1 chez Hyundai. Le Belge termine 6e du championnat les deux années qui suivent. On croit alors à un choix de carrière digne de Fernando Alonso en Formule 1, ou bien de Tom Brady en NFL.

Malheureusement, la suite va très vite nous donner tort. Et pour notre plus grand bonheur. Vous allez comprendre.

2016 – 2017 : Neuville, vice-champion dans la peau

En effet, dès la saison 2016, on comprend très vite que Hyundai met entre les mains du pilote belge une voiture très compétitive. Assez performante pour jouer la gagne, mais pas trop non plus. Le meilleur mélange en sport automobile, où seul être premier compte. En 2016, Thierry Neuville commence la saison par un podium à Monte-Carlo, et la finit par 5 podiums d’affilée. Vous vous dites que la couronne mondiale est pour cette fois-ci ? Thierry termine vice-champion du monde pour la 2e fois, à plus de 100 points du leader Sébastien Ogier. Ou comment être dégoûté du rallye.

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En 2017, la musique est différente pour Neuville. Il décroche cette 4 victoires durant l’année, soit le pilote le plus victorieux de la saison. Thierry fait absolument ce qu’il veut de sa Hyundai, à part être champion du monde. Pour la 3e fois de sa carrière, le Saint-Vithois termine vice-champion du monde, mais son écart se réduit à 24 points avec Ogier. Autant vous dire que la saison 2018 est attendue de pied ferme en Wallonie. Et elle ne va pas décevoir.

2018 : la consécration

Le mano a mano entre Ogier et Neuville est haletant durant toute la saison. Lors des sept premières manches, six sont remportées par le Français ou le Belge. Les deux pilotes francophones ne laissent que des miettes à leurs opposants scandinaves. À trois courses du terme de la saison, Thierry Neuville est en tête avec 23 points d’avance sur Ogier. Un boulevard pour le Belge. Mais les trois dernières courses resteront à jamais dans les annales.

Tandis que Neuville prend soin de garder une distance convenable avec le podium, Ogier termine 1er et 2e. Suffisant pour reprendre la tête du classement juste avant la dernière course. Le sens du timing belge. Trois petits points séparent les deux francophones. La décision se fera en Australie. Alors que le natif de Gap termine 5e, celui de Saint-Vith signe un sublime abandon. Ruinant ainsi toutes ses chances de devenir champion du monde pour la première fois de sa carrière. À la place, c’est une éclatante 4e presqu’couronne mondiale pour Neuville. Les mots commencent à manquer.

2019 : un dernier presqu’sacre pour la route

En 2019, Thierry Neuville impressionne par sa régularité : 3 victoires, 7 podiums, 9 top 5. Suffisant pour jouer une nouvelle fois la gagne au championnat du monde. Et surtout pour battre (enfin) Sébastien Ogier au classement. Thierry Neuville met fin à l’acharnement du Français et peut enfin entrevoir la couronne mondiale. Mais pour les fans de Neuville, les rêves n’existent pas. Alors qu’il vient enfin de vaincre sa plus grosse bête noire, le Belge est battu à plate couture par Ott Tänak. Un écart de 36 points dans le casque, ça pique. Mieux encore, Neuville devient vice-champion du monde pour la 5e fois, la 4e consécutive. Un artiste en la matière.

Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Les trois années qui suivent marquent la fin d’une ère : Thierry Neuville ne sera plus vice-champion du monde. La chute est brutale. Mais le Belge conserve toujours son goût pour les places frustrantes. En 2020, il hérite de la 4e place et sa médaille de chocolat. Puis il s’accapare la 3e place en 2021 et 2022. Mais difficile de ne pas retenir en priorité ses titres de vice-champion du monde à foison. Un métronome dans la presqu’victoire.

Comme lot de consolation, Thierry pourra toujours se dire que le second est le “premier des autres”.

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