Suisse | Lausanne-Sport : Alain Casanova continue de séduire la FFL


La Suisse nous a habitué à nous vendre du rêve au foot ces dernières années, et le Football Club Lausanne-Sport ne déroge pas à la règle. Il faut dire que leur francophonie n’y est peut-être pas étrangère, et Alain Casanova non plus.

L’Euro 2021 restera sans nul doute le moment de l’histoire où notre pic de sympathie pour le peuple suisse a été le plus élevé. Eliminer les Bleus aux pénaltys après avoir été mené 3-1 à dix minutes du terme, chapeau bas. Surtout quand on sait que la Suisse gagne une confrontation à élimination directe tous les 64 ans. Mais il ne faut pas croire que seule la Nati brille dans le royaume de la FFL. Non, ce sublime pays de ski au championnat de football parfois douteux possède une équipe redoutable : le Football Club Lausanne-Sport.

Septuple champion de Suisse et nonuple vainqueur de la coupe nationale, vous vous demandez sûrement ce que les Lausannois peuvent bien faire ici. Mais il faudrait peut-être rappeler que la dernière Super League soulevée par le club vaudois remonte à 1965, et que le dernier championnat remporté était celui de deuxième division en 2020. Histoire de relativiser un palmarès un peu trop ronflant pour ce club au bord du gouffre, ou bien aux portes de notre fédé. Tout est une question de point de vue. Maintenant que le contexte est posé, passons aux choses sérieuses.

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Borenović out, Casanova in

La saison 2021-2022 du LS est à montrer dans toutes les écoles de foot. Le 10 juillet dernier, les Bleu et Blanc affrontent l’OGC Nice de Christophe Galtier en match de pré-saison. Et le score est sans appel : 3-0 pour Lausanne. Cette victoire nette et sans bavure donne un espoir de dingue à tout le canton de Vaud. La suite est juste géniale. Le club de la toute fraîche “Tuilière” ne remporte aucun de ses neuf premiers matchs de championnat et caracole directement vers les profondeurs du classement. Le nouveau stade devient donc l’endroit préféré des autres équipes de Super League, qui y sont toutes invaincues. Stat validée FFL 100%.

L’année 2021 s’achève avec une nouvelle défaite, la 10e en 18 matchs, et des scores étriqués de 6-1 et 3-0. Bref, le peuple vaudois est gâté. Mais il n’a pas encore eu son cadeau de Noël. En effet le coach Ilija Borenović reçoit un ultimatum durant les fêtes, et doit impérativement redresser la barre sous peine d’être remercié. Le Serbe reçoit le message 5 sur 5, à tel point que son équipe encaisse 5 pions face au FC Saint-Gall.

La goutte de trop qui convainc les dirigeants lausannois de faire appel à leur sauveur : Alain Casanova.

Casanova, le savoir-faire français

Le Français a un unique objectif : maintenir le LS en Super League. Et le pire dans tout ça, c’est que l’équipe dirigeante y croit dur comme fer.

Dès la photo de la signature c’était pourtant très clair. Mais ça n’empêche pas le club de la Tuilière d’aller très loin dans son délire.

“Sérieux, travail et formation sont les valeurs cardinales d’Alain Casanova. Il s’est forgé au fil des ans une réputation de véritable expert dans le développement de talents. Nombreux sont les talents révélés lors de son passage à Toulouse” communiqué de Lausanne-Sport

Un communiqué plus efficace que 10 minutes de gainage sans repos. Peut-être un peu de naïveté de nos amis suisses qui n’ont pas encore eu la joie de goûter à la patte Casanova. La patte Casanova, justement, se fait ressentir dès les premières rencontres. Six fois sur le banc des Bleu et Blanc, l’ex-manager toulousain engrange six défaites. Un joli 11-1 encaissé depuis son arrivée, ce qui permet à Lausanne de poursuivre sa folle série de 0 point inscrit en 2022. Alors que les Lausannois possédaient 1 point d’avance sur le dernier avant la trêve hivernale, ils sont désormais la lanterne rouge du championnat avec 7 points de retard sur l’avant-dernier. L’effet Casanova.

Résultat ? Le FC Lausanne-Sport est le pire dernier des 12 principaux championnats européens avec une moyenne de 0,48 point par match. Même Bordeaux ne fait pas mieux. On parle ici de deux points inscrits par mois, dans un bon mois. Les consignes d’Alain ont bien été comprises à l’entraînement. Tout compte fait, il ne s’agissait peut-être pas de maintenir le club, mais plutôt la cadence folle des résultats du début de saison. Toutes nos excuses pour cette incompréhension. Le nouveau stade, lui, subit un baptême XXL (ou FFL, comme vous voulez).

Et nous ne pouvions pas nous quitter sans avoir une pensée émue pour Maxime Poundjé qui, parti libre des Girondins de Bordeaux l’été dernier, a décidé de tenter sa chance à Lausanne en février dernier. D’un relégable à un autre. Ce flair magistral.

En tout cas, l’opération séduction du LS ne passe pas inaperçue à la FFL. Alors que nous avions avait fait de Genève notre crush suisse il n’y a pas si longtemps, le vent est bien en train de tourner. Ce n’est peut-être pas ce derby lémanique que Lausanne espérait gagner, mais gagner le coeur de la FFL, c’est déjà pas mal. Non ?