Grand Prix de Belgique 2012. Il y a des moments de grâce dans le sport où le temps s’arrête. Le départ du Grand Prix de Belgique fait partie de ces instants que nous chérissons tant. Où, face à la féérie qui se joue devant nos yeux, nous ne pouvons que contempler, ébahis, un moment d’histoire.
Un week-end dantesque
On vous parle d’un temps où Valtteri Bottas n’était que pilote d’essai chez Williams, derrière les légendaires Maldonado et Senna. Bruno Senna. Le finlandais aura tout de même le droit de conduire la F1 en essais libres. Mais déjà, lors de la séance de qualifications, nous aurions dû nous douter que rien ne serait comme d’habitude. Kobayashi prend la seconde place de la grille, Maldonado la troisième. Pour le Vénézuélien, tout redeviendra à la normale, car il sera rétrogradé en 6e position pour avoir gêné Hulkenberg en Q1.
Côté tricolore, Charles Pic est avant-dernier. Il ne bat que le légendaire Narain Karthikeyan, connu pour n’avoir marqué des points en Formule 1 que lors du légendaire Grand Prix des États-Unis 2005. Jean-Eric Vergne est lui 15e sur la grille. Romain Grosjean, discret jusqu’ici, est en 8e position. La discrétion sera de courte durée.
Le français, dans sa première saison complète, est déjà en train de montrer sa panoplie de coureur complet. Poissard en Australie, avec Maldonado qui lui rentre dedans gratuitement, et casse-cou à Monaco, avec un zigzag crash au départ, et un tête à queue solo en Malaisie. Arrive donc le chef-d’œuvre belge pour ponctuer un début de saison efficace. Mais un chef-d’œuvre qui ira bien au-delà de sa simple personne.
Un départ pour l’éternité
Fin du tour de mise en place sur la grille, et quelque chose cloche déjà. Le japonais Koyabashi, peut-être stressé par l’évènement, voit ses freins fumer. On sent le départ foireux. Alors de son côté, Maldonado, parti 2 rangs derrière, sent bien l’esbroufe et se décale immédiatement au milieu de la piste. Problème, les feux ne se sont pas éteints. Il a donc complètement volé son départ et fait tomber le premier domino d’un début de Grand Prix fabuleux.
Le Japonais lui, va bel et bien faire un départ foireux. Tous les pilotes de la gauche, pour l’éviter, vont se décaler sur la droite de la piste. L’un d’entre eux le fera un peu plus que les autres : Romain Grosjean. Voyant l’ouverture qui se crée, il s’engouffre et tasse un peu Lewis Hamilton. Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie en fait. Confondant peut-être la couleur de la McLaren d’Hamilton. Les pneus s’imbriquent et c’est le crash.
Freinages d’urgence, fumée, carbone partout. Les 2 monoplaces embarquent tout ce qu’elles peuvent. Hamilton, imbriqué dans la monoplace de Grosjean, le pousse sur Perez. Le Français prend son envol et atterrit sur Alonso. Hamilton lui, reste à terre et heurte Alonso puis Kobayashi, qui avait pourtant finalement pris la décision d’enclencher la première. Alonso voit sa vie défiler à quelques centimètres de son casque. Sa vie, et le championnat aussi. Ces points perdus seront cruciaux dans le classement final. S’il avait terminé dans les points, le destin aurait pu en être autrement. C’est Vettel qui remportera ici son 3e championnat du monde pour 3 petits points.
Maldonado en sortira lui indemne, mais choisira quand même de se planter tout seul 3 tours plus tard. Quant à Grosjean, il se fera incendier de partout. Surtout par le grand Nicki Lauda.
Romain Grosjean sera privé du Grand Prix de Monza, suspendu, et devra payer 50 000 € d’amende.