En cette 49e semaine de l’année, nous vous avons déniché deux petits bijoux. Au menu, de la Coupe de France du biathlon. Oui, vous avez bien lu. Du biathlon.
⚽️ #1 Une séance de tirs au but improbable en Coupe de France
Le contexte : Un match entre l’Association Sportive de Steenvoorde et le Stade Béthunois Football Club, ça sent bon la Coupe de France. Toutefois, si la rencontre aurait dû rester dans un certain anonymat, son scénario va plutôt la faire basculer dans la légende.
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Le huitième tour de la Coupe de France opposait le club de Steenvoorde à celui de Béthune. Au terme de la rencontre, un score nul et vierge vient doucher les espoirs de divertissement des quelques courageux supporters présents. Mais ces derniers ont été vite rassurés, car, au bout de la nuit, ils ont pu assister à un moment épique dont ils se souviendront longtemps.
La séance de tirs au but fatidique prend place, et les tireurs se succèdent. On comprend assez rapidement que la séance risque de s’éterniser un peu, voire peut-être ne jamais connaitre de vainqueur. En effet, au vu du pourcentage d’arrêts des deux gardiens, le meilleur espoir de voir un gagnant serait qu’un tireur ne trouve pas le cadre. En effet, après deux tirs manqués au début de la séance, les buts s’enchainent. 10-10, 15-15, 20-20. Ce sont 36 tentatives consécutives que les gardiens vont encaisser.
Mais la 37e va tout changer.
Le gardien de Steenvoorde se présente devant la cage. Dans un face à face entre portiers, il libère son collègue de sa charge en envoyant le ballon dans les nuages. Les gardiens ne sont jamais aussi bien servis que par leurs collègues. Vous l’aurez compris, le Stade Béthunois a une balle de match au bout du pied. Enfin, Gauthier Thumerel, nous devrions plutôt dire.
Ce dernier s’élance, et prend à contrepied le gardien de Steenvoorde. Béthune l’emporte 21-20 aux tirs au but, après 44 tentatives et seulement trois ratés dans cette séance. Pourtant, on vous promet, Hugo Lloris n’était pas dans le coin. Gauthier Thumerel, buteur décisif, n’en croit toujours pas ses yeux. Et nous non plus : “C’est un truc de fou, le coach ne voulait pas que je tire. Il m’a mis 11e et je donne la victoire à Béthune”. Coaching gagnant.

Si c’est Béthune qui se qualifie pour les 32es de finale de la Coupe de France, ce sont bien les Steenvoordois qui sont nos héros. Et pour cause, leur club vient de rentrer au panthéon du sport français en perdant la plus longue séance de tirs au but de l’histoire de la Coupe de France. Les Nicolas Mahut du ballon rond.
❄️ #2 Elle pense gagner, mais elle subit une clim surpuissante
Le contexte : Qui dit retour de la Coupe du monde de biathlon, dit bien malheureusement déluge de victoires françaises. Mais il y a d’autres histoires plus légères, et Sonja Leinamo vient de nous le confirmer.
Lors de l’épreuve de l’individuel femmes à Ostersund en Coupe du monde, la Marseillaise n’a pas retenti dans le ciel suédois. Une douce rareté à laquelle est venu se greffer un dénouement digne des studios d’Hollywood. On vous explique tout. Tandis que Camille Bened vient de terminer son effort solitaire, et qu’elle possède le meilleur temps provisoire de la course, cette dernière est soudain devancée sur la ligne d’arrivée par la Finlandaise Sonja Leinamo. C’est une surprise, personne ne l’avait vu venir, pas même elle certainement.
Les concurrentes s’enchaînent, et aucune ne parvient à déloger la Nordique de la première place provisoire. Après avoir réalisé la course de sa vie, Sonja Leinamo comprend qu’elle est en passe de remporter la première course de sa carrière en Coupe du monde. Un moment de grâce pour n’importe quelle athlète. La Finlandaise est félicitée par ses compatriotes, et sent que ses yeux commencent à devenir humides.
Mais alors qu’elle est congratulée, elle découvre stupéfaite que Dorothea Wierer vient de l’éjecter de la première place pour 0,3 seconde. La Finlandaise est partagée entre sa deuxième place inespérée, et la victoire qui vient de lui être enlevée. On connaît une autre FFL qui doit jubiler.
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Bien sûr, l’occasion est parfaite pour ne pas parler du premier podium individuel en carrière de Camille Bened en Coupe du monde et pour féliciter Lou Jeanmonnot pour une glorieuse quatrième place.
#3 Les prédictions FFL du week-end
Le contexte : Qui dit premier week-end de décembre, dit dernier Grand Prix de Formule 1 de la saison. L’heure est aux règlements de comptes à Abu Dhabi.
Biathlon
Le retour du biathlon nous a fait tirer un enseignement clair ; ce sport ne nous avait pas manqué.
Prédiction : après un premier week-end tristement historique, qui a vu l’équipe de France réussir le meilleur départ de son histoire, on s’attend à vivre un nouveau moment compliqué. Raison de plus pour y voir la grosse cote du week-end : aucune Marseillaise ne retentira dans le ciel d’Ostersund. Vous l’aurez lu ici en premier.
Formule 1
Quatre ans après le Mikey Gate, et une semaine après la stratégie très inspirée de McLaren, tous les ingrédients sont réunis pour vivre un nouveau grand bazar en Formule 1.
Prédiction FFL : Max Verstappen compte douze points de retard sur Lando Norris. Vous l’aurez donc compris ; Oscar Piastri va doubler son coéquipier dans le dernier tour pour lui chiper sa troisième place. Aucun autre scénario ne pourrait être validé.
Dans une semaine Piastri refusera de donner sa position et Verstappen sera Champion du Monde j’ai lu le scénario désolé du spoil
— Fédé 🇫🇷 de la Lose (@FFLose) November 30, 2025
Football
C’est la 15e journée du plus beau championnat de l’univers : La Ligue 1.
Prédiction FFL : Après analyse poussée des feuilles de matchs et historique des équipes, nous allons faire une prédiction folle. L’OGC Nice va s’incliner ce week-end.
🗞 Rétro : Et “Magic Mike” Llodra illumina la Coupe Davis
Il y a 15 ans jour pour jour, l’équipe de France de tennis disputait la finale de la Coupe Davis. Et en toute objectivité, elle fait partie des plus savoureuses que nous ayons vécues.
Lors du premier week-end de décembre 2010, la France a respiré au rythme de la petite balle jaune. Les Bleus se rendaient à Belgrade pour disputer la finale de la Coupe Davis face à la Serbie. Un événement qui va marquer toute une génération de Serbes, mais également de Français.
Pourtant, tout avait si mal commencé pour notre équipe de France. Dès la première rencontre, Gaël Monfils pulvérise Janko Tipsarević (6-1, 7-6, 6-0). C’est à peine s’il a eu besoin de prendre sa douche après le match. Si Novak Djokovic ramène les deux nations à égalité, la paire Arnaud Clément – Michaël Llodra redonne l’avantage aux Bleus au bout d’un combat titanesque de 4h30 (2-1), alors même qu’elle était menée deux sets à rien. Les Français n’ont besoin plus que d’une victoire sur les deux derniers matchs. Et c’est à ce moment précis que nous intervenons.
Novak Djokovic, toujours lui, remporte son duel face à Gaël Monfils. Tout se jouera donc sur le cinquième et dernier match. La grande crainte des Serbes est de voir Gilles Simon disputer cet ultime duel. Tipsarević le confirme en personne : “Il y a un joueur sur le circuit qui est notre plus grand cauchemar à Viktor et moi, et il s’appelle Gilles Simon. Il faut se rendre compte qu’en huit matchs joués, nous n’avons pas gagné un seul set Viktor et moi contre lui”. Et devinez quel joueur sera aligné côté français ? Michaël Llodra.
Mais pour ce dernier, le choix est évident : “C’est vrai que je suis un petit peu le maillon fort de cette équipe de France”. Convaincu que Tipsarevic sera son adversaire, Llodra scrute à la loupe son jeu. Mais seulement 10 minutes avant le match, le Français apprend qu’il affrontera finalement un certain Viktor Troicki. Le début de la légende peut alors s’écrire.

Dès lors, la Belgrade Arena va rapidement devenir un immense bourbier pour Llodra. Véritable spécialiste du jeu au filet, le Français se fait littéralement transpercer sur chacun de ses assauts. Sur ses 41 montées au filet, 31 se soldent par un échec. Ajoutez les huit breaks du Serbe, et vous obtenez un match à sens unique (6-2, 6-2, 6-3).
Alors qu’elle menait 2-1, la France s’incline finalement 3-2, perdant cette finale avec panache. C’est simple, avant cette édition 2010, seules trois nations dans l’histoire avaient remporté le titre en ayant perdu le double. Mais comme vous le savez, impossible n’est pas français.
On se quitte avec ces mots inspirants de Mika Llodra : “C’est souvent dans les défaites qu’on apprend. Aujourd’hui, on a montré qu’on était une grande équipe”. On n’aurait pas dit mieux.
