GP d’Italie 2020 | Gasly, le jour de trahison est arrivé


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Carlos Sainz Jr (ESP) McLaren with Pierre Gasly (FRA) AlphaTauri and Lance Stroll (CDN) Racing Point F1 Team. 06.09.2020. Formula 1 World Championship, Rd 8, Italian Grand Prix, Monza, Italy, Race Day. - www.xpbimages.com, EMail: [email protected] - copy of publication required for printed pictures. Every used picture is fee-liable. © Copyright: Batchelor / XPB Images By Icon Sport

GP d’Italie 2020. Le temple de la vitesse est souvent l’occasion de scénarios rocambolesques. Il faut se souvenir des qualifications de l’année dernière dignes de la Comedia Del’Arte. Mais là, c’est un scénario que personne n’attendait. Une victoire française. 8876 jours après la dernière, c’est une chose que l’on n’attendait pas. Retour sur un jour noir que notre fédération n’oubliera jamais. 

Essais Libres et Qualifications

Ne nous attardons pas trop sur le pré-Grand Prix, où les principaux moments forts furent le fait que ça soit le dernier Grand Prix de Claire Williams, le changement de nom de Renault par Alpine F1.

Sur la piste, un peu de grabuge tout de même, avec les guerres d’aspiration qui finissent toujours dans un bordel immense. Principalement, Raikkonen qui s’embrouille avec Ocon.

Et, comme on le sentait la semaine dernière, les Ferrari sont nos égéries. Elles réussissent l’exploit d’en laisser une en Q1 et de n’en qualifier aucun en Q2. Un exploit retentissant. Mais ça ne sera pas le plus grand exploit d’une écurie italienne ce weekend, à notre grand désespoir.

La Course – Partie 1

Dès le départ de la course, on sentait que quelque chose clochait. Bottas fait un premier tour immonde, se fait doubler par 5 voitures. De son côté, Gasly se retrouve en sandwich et heurte Albon. Le destin voudra que sa monoplace ne subisse aucun dommage. Le naturel revient vite au galop cependant, avec la Ferrari de Vettel qui lâche. Problème, ce sont les freins qui abandonnent l’Allemand, ce qui est un sacré problème à Monza. Alors il nous offre l’image du début de Grand Prix.

Mais là où on commence à comprendre que ça n’est pas un Grand Prix comme les autres, c’est quand Romain Grosjean est dans un incident de course et que ça n’est pas lui le responsable. Tassé par Albon, il verra son adversaire thaïlandais prendre 5 secondes de pénalité.

Et puis, le grand nawak commence. La Haas de Magnussen subit encore un problème de fiabilité. Jusqu’ici, rien de bien original. Mais le danois ne fait même pas l’effort de rentrer aux stands, alors qu’il est à 150m de l’entrée. Et c’est exactement à ce moment-là que la lucidité de AlphaTauri va faire une différence cruciale. Ils font rentrer Pierre Gasly alors que c’est un simple drapeau jaune. Une poignée de secondes plus tard, la safety car arrive.

Seuls Hamilton et Giovinazzi rentrent, sous l’incompréhension de Julien Febreau et Jacques Villeneuve, qui ne comprennent pas la stratégie des autres pilotes. Mais la raison est finalement très simple: c’était interdit, et l’histoire voudra que Gasly ait pris le créneau parfait pour mettre ses pneus durs et finir le Grand Prix avec.

Dès que la voie des stands est rouverte, tout le monde passe sauf Stroll, et Pierre Gasly n’est que derrière Hamilton et Stroll. Et, juste derrière, gros crash de Leclerc, qui sort de la parabolique dans les pneus. Il n’a heureusement rien de grave, mais c’est un drapeau rouge juste derrière. Un drapeau rouge combiné à la pénalité validée de Hamilton: 10 secondes de stop & go. Bref, ça commence vraiment à sentir mauvais.

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La Course – Partie 2

Il était donc temps pour la FFL de passer un coup de fil à la FIA pour rétablir l’ordre des choses. Session stoppée, tout le monde dans la ligne des stands. Et l’autorisation de changer des pneus pendant l’arrêt de la course. Pour peut-être en mettre des nouveaux dans le mur. Et Lance Stroll semble être le grand gagnant de toute cette histoire.

Le grand gagnant, mais surtout un espoir pour la FFL de garder la face. Mais notre espoir va être de courte durée. Le Canadien va faire un départ immonde, et même se faire dépasser par les Alfa Romeo en tirant tout droit dans la seconde chicane. Et après toute cette émotion, l’inimaginable se produit. Un Français, Pierre Gasly, est en tête d’un grand prix. A 24 tours de la fin, et sans arrêt aux stands à effectuer.

Pire encore, Raikkonen et Giovinazzi, dans leurs Alfa Romeo terriblement pas performantes, sont en train de créer un bouchon. La victime principale est l’espagnol Carlos Sainz, qui doit attendre que Giovinazzi aille aux stands prendre sa pénalité puis doubler le finlandais. Et le reste des tours restera ceux où la France entière va suer des fesses.

Les yeux rivés sur l’écart entre Sainz et Gasly, les tours vont passer de plus en plus lentement. Tellement habitués aux désillusions tragiques, les fans de F1 savent que tout peut arriver. Une chicane mal négociée, un freinage trop tardif, une glissade dans la parabolique. Et il tiendra. 8879 jours plus tard, un Français s’impose de nouveau en F1. Il nous avait fait trembler au Brésil l’année dernière, mais nous pensions à un coup comme ça.

Alors il faut s’incliner, et surtout respecter le coup de force qu’à effectué Gasly. L’année passée, il subissait le management “Made in RedBull”, qu’il semblait presque perdu pour la F1 et perdait son meilleur pote dans un effroyable accident en F2. Et il est revenu plus fort. Alors, quand il s’est assis sur le podium et s’est plongé dans ses pensées, les larmes à l’œil, même les vautours de la lose que nous sommes avions la gorge nouée.

Alors bienvenue Pierre dans la liste.