Le Movistaro-mètre | Quelle note pour la Jumbo-Visma hier ?


Dans le monde du cyclisme, l’équipe Movistar est légendaire dans ce qui concerne les stratégies improbables et foireuses. Et même si ces derniers temps elle se fait discrète, elle conserve toujours le titre de Scuderia du vélo. Alors, quand une autre équipe frappe un grand coup sur le Tour de France, on est bien obligé de voir quel est son niveau par rapport au Movistaro-mètre. Entre ici, la Jumbo-Visma.

La Jumbo Visma, les rois des trains

La 6e étape du Tour de France partait de Tarbes pour arriver à Cauterets-Cambasque. Deux cols de 1ère catégorie et un de hors-catégorie au programme, autant vous dire le terrain de jeu de prédilection pour la Jumbo. La veille, Pogacar a perdu 1 minute sur Vingegaard, alors chez la Jumbo, on voit les choses en (très) grand. Et dès les premiers mètres de course, Wout nous refait une Van Aert ; le Belge prend part dans l’échappée et annonce d’emblée que la Jumbo va faire très mal. Ajoutez à cela les équipiers de Vingegaard qui donnent le tempo en tête du peloton, et vous obtenez un Tour de France verrouillé à double tour par l’équipe néerlandaise.

Mais très vite, une situation cocasse se présente, images à l’appui ; Van Aert roule contre ses propres équipiers à l’avant du peloton. Démonstration de force pour les uns, hérésie stratégique pour certains, hommage vibrant rendu à la Movistar pour d’autres.

Le Col d’Aspin est avalé, les sprinteurs sont largués et se demandent pourquoi ils sont là en fait. Idem pour le Tourmalet. Les “rouleurs” Laporte, Van Hooydonck et Van Baarle parviennent à essorer le peloton à eux seuls. Pas très rassurant pour les prétendants au podium quand ils voient les munitions restantes autour de Vingegaard. La Jumbo roule sur ce tour, rendant la grande Sky d’antan à une petite équipe du dimanche.

Dès le relais de Kelderman, le peloton est réduit à 5 coureurs. Adam Yates et Rafal Majka se regardent sans vraiment comprendre ce qu’il se passe. Ou peut-être que trop bien. Puis le maillot jaune Hindley se rend compte à son tour qu’il n’a rien à faire ici. Nous sommes le jeudi de la première semaine, et il y a déjà des coureurs de partout. On se croirait à la sortie d’un bar écossais à 3h du mat.

Les meilleurs alliés de Pogacar

À deux kilomètres du Col du Tourmalet, Vingegaard décide de placer une attaque fatale… à son équipier seulement. Pogacar est bien décidé à garder la roue du Danois, une ode aux Cadel Evans et Joao Almeida de son sport. Pourtant, tout était bien ficelé dans le plan du team néerlandais. Logiquement, Van Aert se laisse reprendre dans la descente et emmène les deux zigotos sur la dernière ascension. Côté Jumbo, c’est une mission accomplie. Pogacar est rincé, le principal est fait. Une science aiguë de la course.

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Après avoir passé presque 100 bornes en tête de la course, sans obtenir un relais de personne, Van Aert s’écarte (enfin). Plus une seule goutte de carburant dans le réservoir, pas étonnant quand on voit le prix du litre.

Comme prévu, Vingegaard prend les choses en main. Toutefois, ses quelques attaques ne suffisent pas à décrocher le Slovène. Pire, elles ne font que démontrer à ce dernier qu’il n’est pas dans une si mauvaise forme que cela par rapport à son compère danois. Il n’en faut pas plus à Pogacar pour retrouver la grosse confiance. Tadej place une attaque éclair, prend l’aspiration de la moto et laisse Jonas se rasseoir gentiment sur sa selle. Après avoir fait rouler l’ensemble de son équipe durant toute la journée sur 3 cols différents, Vingegaard se fait scier les jambes à 2 kilomètres de l’arrivée. Un coup magnifique.

Virevoltant, Pogacar parvient à reprendre une vingtaine de secondes à son rival et peut remercier la Jumbo de lui avoir déroulé un train pour lui. Côté néerlandais, on vient de créer un nouveau concept ; la joie frustrante. Si Vingegaard se munit du maillot jaune, il ne peut que ressasser ce camouflet subi en mondovision.

Il nous tarde la prochaine saison Netflix pour voir la réaction de Van Aert qui s’est frappé 100 bornes en tête pour rien.

La note au Movistaro-mètre : 6/10

La Jumbo, dans un élan de supériorité, a oublié une règle élémentaire du cyclisme. Si ton équipe roule devant, tu ne roules pas derrière, et inversement. À trop vouloir en faire, l’équipe néerlandaise s’est mise dans la mouise toute seule. Alors certes, ils récupèrent le maillot jaune, mais qui croyait vraiment qu’Hindley allait être un problème pour eux. Une belle balle dans le pied et des watts dépensés dans le vent. Mais on reste quand même loin de Movistar au col du Portet en 2018 qui avait envoyé Landa dans l’échappée qui tentait de rattraper… Quintana, qui avait quand même gagné.


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