Parallèlement à la section masculine, la Coupe de France féminine vient de produire une histoire dont elle a le secret. Si vous avez cinq minutes devant vous, il est de votre devoir de la découvrir.
On tient l’histoire de cette Coupe de France féminine
Révélée par ICI, l’histoire qui va suivre nécessite une grande ouverture d’esprit. Et pour cause, elle réunit tout ce qui fait la fierté et l’originalité de notre pays ; des communes pittoresques, une boulette administrative, le tout baigné dans la mysticité de la Coupe de France. Le récit débute en Haute-Savoie le dimanche 2 novembre dernier, quand la section féminine de l’Étoile sportive de Cernex reçoit, et bat au stade des Chardons, Haute-Tarentaise au 4e tour de la Coupe de France (2-1). Vous ne le réalisez peut-être pas, mais pour cette petite commune de 1163 habitants, il s’agit ni plus ni moins du plus gros exploit de son histoire.
Mais alors que les joueuses célèbrent la plus grande victoire de leur carrière, leur président Luc Thomasson reçoit un mail haut en couleurs ; par ce présent message électronique, la Fédération Française de football lui apprend qu’elle vient de faire une terrible boulette. En effet, au moment de tirer au sort les affiches du 4e tour, elle a omis de prendre en compte les clubs provenant de Mayotte et de La Réunion. Résultat : il y a désormais trop d’équipes qualifiées pour le tour suivant. C’est mathématique. Dès lors, une solution est toute trouvée ; effectuer un tirage au sort, prendre au hasard quatre équipes et leur demander de jouer un match de cadrage afin de se qualifier pour le tour suivant. Vous l’aurez compris, Cernex fait partie des (mal)heureux élus. L’histoire légendaire peut commencer à s’écrire.
Apprenant la nouvelle, le président de Cernex doit répandre l’information auprès des principales concernées. Imaginez un instant ; les joueuses sont donc en train de célébrer cette victoire comme s’il s’agissait du trophée en lui-même, quand Luc Thomasson entre dans les vestiaires pour plomber l’ambiance. Si on croit tout d’abord à une blague, le ton « premier degré » du président ne laisse plus aucun doute. On vous laisse imaginer les montagnes russes traversées par les joueuses, à l’instar du père de Felipe Massa quand il a fallu lui apprendre que son fils n’était pas champion du monde de F1 à l’arrivée du Grand Prix du Brésil 2008. Bienvenue en France, chers amis.
L’Étoile sportive de Cernex, retenez bien ce nom
Mais comme vous pouvez le deviner, cette histoire rocambolesque ne s’arrête pas là. En plus de lui informer qu’il n’est pas qualifié pour le tour suivant, la FFF apprend au club de Cernex qu’il devra disputer son match de cadrage… à 500 bornes de son stade. Non seulement les Cernexiennes doivent rejouer un tour de Coupe de France qu’elles ont déjà gagnées, mais en plus, à l’extérieur. Du très haut niveau administratif. Face à cette décision, la section féminine de l’Étoile sportive de Cernex, condamnée à gagner deux fois leur match de qualification, doit en plus faire conduire le bus par ses propres joueuses, faute de chauffeur. Le haut niveau administratif fait place à celui logistique. On se pince pour y croire.
« On voulait vivre un beau parcours en Coupe de France, pas un road trip de 1 000 kilomètres ! » Luc Thomasson, président et entraîneur de l’Étoile sportive de Cernex
Après avoir accompli leur première mission, et être arrivées à Aurillac, les Cernexiennes doivent désormais vaincre ce pensionnaire de Régional 2 féminine. Face aux Aurillacoises, c’est un derby entre les montagnes des Alpes et les monts du Cantal qui voit le jour. Ou un fromagico, c’est selon les goûts. Dans le célébrissime stade de Baradel, les Belettes Blanquinettes (oui, c’est leur surnom) doivent faire face aux redoutables 280 spectateurs qui se sont amassés pour l’occasion. Malgré l’ouverture du score des Aurillacoises, Cernex égalise grâce au coup de boule d’Audrey Sanchez à l’heure de jeu. Mais seulement cinq minutes plus tard, les Cernexiennes sont à nouveau menées au score. L’espoir de ces dernières est donc vain ; si elles espéraient que les pieds de leurs adversaires soient taillés comme le carré d’Aurillac, c’est une défaite 2-1 qui les attend au coup de sifflet final. Une fin d’aventure en Coupe de France pour l’Étoile sportive de Cernex, certes, mais le début de sa légende. Vous pouvez nous croire.
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