Veszprém, le plus grand choke de l’histoire du handball


Veszprém - Kielce 2016

Le 28 mai 2016, le handball organise la finale de la Ligue des Champions la plus folle de son histoire. Aucun club français en finale, mais les Hongrois de Veszprém se sont chargés d’interpréter ce rôle à merveille.

Quelques semaines avant la finale de l’Euro entre la France et le Portugal, la finale de la Ligue des Champions se joue au handball. Si l’affiche est inédite dans l’histoire de la discipline, le dénouement le sera aussi. Deuxièmes de leur poule, Veszprem et Kielce terminent respectivement derrière le PSG et le Barça. Kielce passe (déjà) entre les gouttes en quarts de finale, en battant les Allemands de Flensburg d’un seul but (28-28, 29-28).

Le PSG, victime collatérale de la Kielcemania

Le Final Four en 2016 se compose donc de Kiel, Veszprem, Kielce et le Paris Saint-Germain. L’époque où seul le handball permettait aux Parisiens d’atteindre le dernier carré de la Ligue des Champions. Le bon vieux temps. Le PSG hérite de Kielce, l’adversaire le plus faible des clubs restants. Un “bon tirage” estimé à l’époque. Bien entendu, le PSG, ultra-favori de cette demi-finale, s’effondre contre Kielce sur le score de 28-26.

Les Parisiens concentrent toute leur énergie pour choper la médaille de chocolat. Loupé. Ce sera le bronze entre leurs dents. Vainqueurs de Kiel, les Hongrois de Veszprem rejoignent Kielce en finale. Ce qui donne une finale inédite, avec Kielce dans le rôle du néophyte à ce stade de la compétition. Double finaliste (mal)heureux en 2002 et 2015 et sur une série de trois qualifications consécutives au Final Four, Veszprem fait figure de grandissime favori.

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Mais tous les amateurs de handball connaissent la chanson. “Tout est possible à Cologne”. Rarement cet adage aura été si réaliste en ce 28 mai 2016. Ville hôte du Final Four, la ville allemande est très régulièrement le théâtre de retournements de situation inexplicables d’un point de vue rationnel. Mais le cru de 2016 va atteindre un tout autre niveau.

Kielce, punching-ball de Veszprém durant 45 minutes

Durant 45 minutes, Kielce ne va pas voir le ballon. Ou bien si, mais au fond de ses filets. Les Polonais vont être dépassés dans exactement tous les domaines. Javier Sabaté, entraîneur de Veszprém, s’octroie même le luxe de procéder à un turn-over pour faire participer les jeunes à la fête. En pleine finale. L’affront est maximal pour Kielce. À un quart d’heure de la fin du match, Veszprém atomise Kielce sur le score de 28-19. Avant les 13 minutes les plus longues de l’histoire du club hongrois.

De la 45e à la 58e minute, Veszprém va réaliser un double exploit retentissant. Le premier est de ne marquer aucun but sur cette période. Pour un sport aussi offensif que le handball, cette période de disette relève tout simplement du génie absolu. Mais un autre chef-d’œuvre magyar pointe le bout de son nez durant ces 13 minutes irréelles. Kielce inflige un 9-0 à Veszprém. Pour revenir à 28-28 à deux minutes du terme. Sublimissime.

Aguinagalde envoie Veszprém dans la lososphère

La sirène retentit à la fin du temps réglementaire, et les deux équipes filent en prolongations sur le score de 29-29. Puis à la fameuse séance des tirs au but après une égalité parfaite deux mi-temps plus tard (35-35). Sławomir Szmal, gardien de Kielce et icône de tout un pays, arrête la tentative de Mirsad Terzić. Julen Aguinagalde transforme le sien derrière et offre la première Ligue des Champions de l’histoire à son club. Premier club polonais de l’histoire à inscrire son nom au palmarès. Le 26 mai 93 du handball polonais quoi.

Pour la petite anecdote, le coach de Veszprém, Xavier Sabaté, est élu meilleur entraîneur de la compétition. Tellement mérité au vu du dernier match. Une finale presque aussi belle que l’année suivante, opposant le PSG au Vardar Skopje. Et un but macédonien au buzzer pour envoyer les Parisiens au septième ciel sous terre.

Veszprém, ville hongroise mais pourtant si française

Pour Veszprém, la situation est légèrement différente. Il s’agit de la troisième finale perdue en autant de tentatives. Mais que les supporters de Veszprém se rassurent, leur équipe fétiche perdra une nouvelle finale de Ligue des Champions trois ans plus tard. Comme le dit le dicton hongrois, jamais trois sans quatre.

À notre grand regret, aucune ville française n’est jumelée à cette magnifique ville de Veszprém. Une anomalie à rectifier dans les plus brefs délais. Une ville à connaître sous tous ses angles. Surtout aux alentours de la Veszprém Aréna.

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Tom