FFL D’Or 2022 | #7 – La Sainte saison de l’ASSE


(Photo by Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport) - Photo by Icon sport

La saison 2021-2022 de Saint-Étienne est un exemple du genre. Un modèle à suivre pour tous les clubs de football de France et de Navarre. Retour sur cette aventure hors norme proposée par l’institution du Forez.

Il ne faut pas attendre longtemps dans la saison pour deviner ce qui va suivre. Après le match nul obtenu lors de la 1ère journée face à Lorient, Claude Puel est déjà sous pression. Alors pour l’évacuer, le technicien repousse ses échéances le plus loin possible. Une décision qui va s’avérer payante.

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Bien lui en a pris. Les Verts ne remportent aucune de leurs douze premières journées : 6 nuls et 6 défaites. L’effet Puel. Il faut attendre le mois de novembre, et la réception du promu clermontois pour commettre le premier faux pas de la saison. Mené 2-0, l’ASSE inflige une remontada aux Auvergnats, et s’impose 3-2 en inscrivant deux buts dans le temps additionnel. Une première victoire inespérée, puis une seconde lors du match suivant contre Troyes. On se dit alors que cela va être un déclic pour le peuple vert. Lol.

La fameuse “technique” des Verts

S’ensuit trois revers de rang, dont un cinglant 5-0 sur la pelouse du Stade Rennais. C’en est trop pour l’aventure de Claude Puel sur le banc stéphanois. Ce dernier est viré, et un sauveur ne tarde pas à proposer ses services. Le spécialiste du maintien, des opérations commandos, des multiplex stressants à la 38e journée. On parle bien entendu de Pascal Dupraz.

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Et Dupraz arriva

Dès son arrivée, Pascal le grand frère donne le ton. Avec lui, tout va rentrer dans l’ordre.

“J’ai la faiblesse de penser que j’ai des recettes pour que l’équipe aille mieux” P. Dupraz

Malgré ce léger trou d’air de 7 défaites consécutives, entre la fin du mandat de Puel et le début de Dupraz, il faut bien avouer que l’effet Dupraz est enfin visible. 4 victoires sur les 6 journées suivantes, de quoi faire remonter l’ASSE à une honteuse 16e place. Mais ce regain de forme est un mal pour un bien. Mieux encore, il offrira au peuple vert ce qu’il existe de pire: l’espoir. Car au moment où les Stéphanois commencent à envisager sérieusement le maintien, ils vont nous offrir une fin de saison légendaire. Une seule victoire sur les 11 dernières journées, dont un sublime 6-2 subi face à Lorient. En menant 2-0 bien évidemment. L’apothéose d’une saison.

L’ASSE se dirige vers un aller simple en Ligue 2, mais il reste cette fameuse 38e journée à jouer. Saint-Étienne se déplace à Nantes en tant que 19e du championnat. Seuls les Girondins parviennent à faire mieux. Les Verts sont à égalité de points avec le FC Metz. Tandis que les Messins se prennent une dérouillée contre le PSG (5-0), il faut attendre la 79e minute et le but salvateur de Romain Hamouma pour arracher 1 point à Nantes. Et entrevoir ainsi les barrages de relégation. Inespéré.

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Auxerre, climatiseur de chaudron

Saint-Étienne a encore un infime espoir de rester en Ligue 1. Et ce dernier passe par la victoire sur l’AJA en barrages. Si les Verts pensent tenir leur victoire en terre auxerroise, ils sous-estiment cependant un facteur déterminant : Gaëtan Perrin. L’Auxerrois égalise à la 87e minute, 1-1 score final. La décision se fera au Stade Geoffroy-Guichard, pour notre plus grand bonheur quand on connaît le dénouement.

Le score est identique au retour, ce qui signifie une séance de tirs au but bien tendax. Sur les 10 tentatives, 9 sont réussies. Le nom du héros ? Ryad Boudebouz. Un pénalty envoyé dans les gants du gardien, qui envoie également Sainté en Ligue 2. Ce qui signifie malheureusement aussi la fin du projet de documentaire Amazon Prime sur la saison des Verts. Double peine.

Alors que les joueurs de l’AJA déboulent sur la pelouse pour célébrer leur montée, les supporters stéphanois suivent l’exemple, mais avec des intentions légèrement différentes.

Un envahissement de la pelouse qui vaut au club un retrait de 6 points, dont 3 avec sursis. L’ASSE commence donc sa nouvelle saison en Ligue 2 avec -3 points au classement. Ingénieux. Pour expliquer cette saison d’ores et déjà historique, Pascal Dupraz n’a pas une seule raison à nous donner. Mais cinq.

“L’effectif n’était pas de taille pour jouer autre chose que le maintien. Trop de jeunes joueurs, trop de petits moteurs nous obligeant à alléger les séances d’entraînement, trop de joueurs à ménager du fait de leurs antécédents de blessures. Et puis surtout le manque de complémentarité” P. Dupraz

Ce qui n’empêchera pas ce bon vieux Pascal d’être remercié durant l’intersaison.

Ligue 2, la confirmation

C’est un ancien de la maison qui succède à Dupraz ; Laurent Batlles. Et l’effet est immédiat : 0 victoire lors des 5 premières journées, dont un savoureux 6-0 encaissé à domicile contre Le Havre. Les Verts héritent du statut de pire défense du championnat et, bien entendu dans ces cas-là, de la place de lanterne rouge.

La seule bulle d’oxygène des Verts passe par la Coupe de France. Sainté accueille Rodez dans le cadre du 7e tour de la compétition. Rodez s’impose aux tirs au but, et achève définitivement la saison des Verts. Alors que nous sommes seulement le 29 octobre. Comment ne pas rendre un ultime hommage à ce club de légende ?

Rarement le vert aura suscité aussi peu d’espoir dans l’histoire.

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Les raisons de notre choix

Les +

  • Après 18 ans de squattage en Liguain, il était temps que Sainté joue à nouveau le vendredi soir.
  • Avec trois entraîneurs en l’espace d’un an, et une dernière place en Ligue 2, on s’est dit qu’on tenait peut-être quelque chose.
  • Une grosse possibilité de nouvelle descente cette année. On connaissait le concept de l’ascenseur, Saint-Étienne va essayer le toboggan.

Les –

  • Les Verts ont déjà connu de nombreuses relégations dans leur histoire, l’effet de rareté n’est donc pas au rendez-vous.
  • Ils n’ont pas perdu un match depuis presque un mois
  • Le feu d’artifice fait-maison, c’était un peu too-much.
  • Les Girondins de Bordeaux sont allés encore plus loin dans le délire.
Tom