FFL D’Or 2022 | #6 – Alpine, le fleuron français de l’automobile


Photo by Icon sport

Cette saison de Formule 1 a été marquée par le mini combat entre Verstappen et Leclerc, avant que Ferrari ne mette tout le monde d’accord dès la mi-saison grâce à leurs nombreux sabotages. Mais un autre phénomène a éclaboussé le paddock de son talent, alors même qu’il n’avait pas de volant : Oscar Piastri. Explications.

D’ordinaire, la Formule 1 truste les premières places du classement des Blacklists FFL. En 2020, Pierre Gasly se rendait même coupable d’un crime de lèse-majesté en remportant le Grand Prix de Monza, le premier d’un pilote français depuis Olivier Panis à Monaco en 1996.

À lire aussi :   GP d'Italie 2020 | Gasly, le jour de trahison est arrivé

Le Normand est suivi par un autre Normand dès la saison suivante : Esteban Ocon. Son affront est encore plus grand, car il remporte le Grand Prix de Hongrie avec un constructeur français ; Alpine. Une victoire odieuse agrémentée plus tard d’un podium de Fernando Alonso au Qatar. Le début des problèmes, pensait-on.

À lire aussi :   GP du Qatar | Alpine, six lettres à bannir de la Formule 1.

Un début de saison en fanfare

L’hiver a été long et froid pour la FFL. La crainte d’une année particulièrement prolifique pour Alpine était réelle. Mais dès le mois de février, nous avons vite été réchauffés par les moteurs Alpine en surchauffe. Nul besoin d’attendre le premier Grand Prix de la saison pour cela. Dès les essais hivernaux à Barcelone, l’Alpine A522 fait des merveilles.

Avec la réglementation qui a profondément changé, et la durée des essais qui n’est que de 3 jours, le roulage des monoplaces est plus important que jamais. Sur les deux premières journées, 254 tours sont bouclés. De quoi enthousiasmer Ocon.

« Ce sont des débuts positifs et j’ai hâte d’en découvrir davantage demain » E. Ocon

Mais lors du dernier jour, tous les espoirs du clan Alpine partent en fumée. Alonso subit une perte de pression hydraulique, ce qui engendre un incendie à l’arrière de sa voiture. Certaines images valent mille maux.

Et ce, à seulement trois semaines du début de saison. Un timing si français.

À lire aussi :   F1 Essais hivernaux | Le départ en boulet de canon d'Alpine.

Alonso, le Taureau des Asturies a vu rouge

Durant la première partie de saison, Alpine ne passe pas entre les gouttes de la fiabilité. Le moment le plus éloquent est certainement la presqu’pole position de Fernando Alonso en Australie. Tandis que l’Espagnol semble voler sur le circuit de l’Albert Park, son tour est anéanti par une nouvelle panne d’hydraulique. From pole position to bac à graviers. GP2 engine rhaaa !

Alonso intériorise une quantité astronomique de rage en ce début de saison. Et on le sait, avec le Toro de Asturias, la politique de la terre brûlée n’est jamais bien loin. Alors quand il apprend que l’équipe ne veut pas le prolonger plus d’une saison, car elle doute de son niveau lors des prochaines années, c’est la goutte de trop. Et cela nous offre l’épisode de l’été.

Au lendemain du Grand Prix de Hongrie, savamment foiré par Ferrari au passage, Aston Martin officialise l’arrivée de Fernando Alonso pour la saison suivante. Un choc chez Alpine, d’autant plus que les dirigeants l’apprennent par le biais du communiqué d’Aston Martin. La petite pochette surprise d’Alonso.

« J’ai bien posé la question, et il (Fernando Alonso) m’a répondu : “Non, non, je n’ai rien signé”. J’étais donc un peu surpris… » O. Szafnauer

Mais le show Alonso ne s’arrête pas en si bon chemin. Sachant qu’il serait certainement contacté par Alpine après cette bombe, l’Espagnol avait pris soin de leur dire qu’il serait injoignable durant ses vacances. Alors que pas du tout.

Alonso, ce roi.

À lire aussi :   Formule 1 - Alpine | Qui pour remplacer Fernando Alonso ?

Piastri, l’élève perturbateur de la classe

Tandis que le premier épisode de cette saga se termine, un autre prend tout de suite le relai. Pour pallier ce vent de panique, Alpine se rabat sur son pilote de réserve, à savoir Oscar Piastri. Champion de F3 et de F2 dès sa première saison, un talent brut donc. Raison pour laquelle Alpine se réjouit de sa promotion en tant que pilote titulaire pour la saison à venir.

Mais il faut dire que l’Australien a le sens de la galéjade. Seulement 1 heure et 49 minutes après la publication du communiqué d’Alpine, Piastri assène un mistral monumental au constructeur français. Et aux yeux du monde entier comme si ça ne suffisait pas.

« Je comprends que, sans mon accord, Alpine a publié un communiqué de presse en fin d’après-midi indiquant que je piloterai pour eux l’année prochaine. C’est faux et je n’ai pas signé de contrat avec Alpine pour 2023. Je ne piloterai pas pour Alpine l’année prochaine. » O. Piastri

Pour être honnête, même nous, on n’avait pas imaginé un retour de bâton aussi brutal. Un démenti qui décoifferait même Jacques Villeneuve.

Bien entendu, quand un corps gît par terre, le monde de la F1 s’empresse pour le secourir l’enterrer encore plus profond.

À lire aussi :   Formule 1 | Les fabuleuses 48 heures d'Alpine

Pieeeerre Gaslyyyyyy

Avec ce baquet vacant pour la saison prochaine, l’heure du panic choice voit le jour. Alors, pour aider nos collègues de chez Alpine, nous nous sommes mis également à la recherche du profil idéal.

Contre toute attente, ce n’est pas Manu mais Pieeeeerre Gaslyyyyy qui hérite du volant. Tous les fans de F1 reconnaîtront cette appellation bien particulière de Daniel Ricciardo, qui a visiblement un petit faible pour prolonger chaque voyelle. Mais avec cette nomination, nous sommes obligés de nous ressasser les meilleurs moments partagés par les deux Normands sur la piste. Un choix explosif pour la saison prochaine.

La seule ombre au tableau de cette saison concerne le classement des constructeurs. Alpine parvient à remporter sa bataille face à McLaren pour la 4e place. Une performance qui n’a pas fait l’unanimité au sein de notre fédé.

Alpine x 24 heures du Mans, le combo de l’année

Dans la vie, il n’y a pas que la F1. Même si ces mots arrachent notre bouche, il faut bien avouer que la course des 24 heures du Mans est l’une des plus célèbres au monde. Indispensable pour décrocher la Triple Couronne. Alors quand Alpine annonce sa participation dans la catégorie reine, c’est l’effusion de joie la plus totale. Et la séance de qualifications tend vers un exploit de la marque de Dieppe. Une 3e position pour une de ses voitures, ce qui génère un immense espoir pour la course.

“Alpine est prêt à déplacer des montagnes” N. Lapierre

Mais dès que la course commence, les valeurs françaises reprennent vite le dessus. Les voitures Alpine connaissent successivement un manque de rythme, mais aussi des problèmes mécaniques en pagaille, des pénalités pour excès de vitesse dans la voie des stands et des erreurs de pilotage. Un combo alléchant.

Sur la ligne d’arrivée, la première Alpine termine en 23e position, à 18 tours du vainqueur. Alpine parvient même à terminer derrière des voitures LMP2. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà Alpine qui perd la tête du championnat du monde d’endurance par la même occasion. 24 heures de rêves.

À lire aussi :   24 Heures du Mans 2022 | Alpine, retour sur une course déjà légendaire.

Les raisons de notre choix

Les +

  • Se faire humilier par un jeune pilote de 21 ans, c’est une chose. Mais devant 7,8 milliards d’habitants, c’en est une autre.
  • Alpine n’a pas seulement envoyé du rêve en F1 avec l’épisode Piastri, mais a également étendu sa poisse en Endurance. Solide.

Les –

  • Sans hésiter la 4e place au classement des constructeurs.
  • Seul Jenson Button avait remporté aux points son duel avec Fernando Alonso dans l’histoire de la F1. Il y a désormais Esteban Ocon.
Tom